Comment intervenir auprès des enfants et des adolescents présentant de l’anxiété?

Lecture : 3 min.
Mis à jour le 10 Août 2023

Ce numéro de la revue Éducation et francophonie aborde la problématique du stress à l’école. Avec la participation de chercheurs canadiens et européens reconnus, on y explore de façon approfondie les causes et les conséquences du stress, en plus de présenter des programmes de prévention novateurs à mettre en place dans les milieux scolaires.

Cet article propose un aperçu de l’un des articles de ce numéro, rédigé par Lyse Turgeon et Marie-Joëlle Gosselin de l’Université de Montréal.

Comment se manifestent les problèmes d’anxiété?

Selon l‘APA (2013), les troubles anxieux qui sont les plus susceptibles d’être rencontrés par les jeunes d’âge scolaire sont :

    • l’anxiété de séparation
    • le trouble d’anxiété généralisée
    • la phobie spécifique
    • le trouble d’anxiété sociale

Ces problèmes de santé mentale sont assez fréquents chez cette clientèle (15% à 20% des jeunes) et engendrent un risque plus élevé de décrochage scolaire.

Comment peut-on intervenir?

La thérapie cognitivo-comportementale

Pour intervenir auprès des enfants et des adolescents présentant un trouble anxieux léger ou modéré, les experts recommandent en premier lieu le suivi d’une thérapie cognitivo-comportementale.

Ce type de thérapie, d’une durée moyenne de 10 à 16 semaines, met l’accent sur les émotions et les comportements liés à l’anxiété. Les stratégies mises en place durant le suivi sont variées et peuvent inclurent, par exemple, des entrainements respiratoires, de relation, de résolution de problème et d’habiletés sociales. Avec ce type d’intervention, la pratique au quotidien des stratégies proposées est de mise. Coping Cat est l’un des programmes de thérapie cognitivo-comportemental ayant fait ses preuves du côté de la recherche, bien qu’il ne soit pas efficace dans 100% des cas.

Toutefois, tous les enfants ne peuvent pas bénéficier d’un suivi aussi spécialisé. En effet, « seulement 2% des enfants qui présentent des niveaux d’anxiété élevés reçoivent une aide professionnelle spécialisée » (Mifsud et Rapee, 2005). C’est pourquoi les efforts déployés pour réduire l’anxiété chez les jeunes devraient avant tout passer par des actions de prévention. Le milieu scolaire est d’ailleurs l’endroit de prédilection pour que les actions posées touchent le plus grand nombre d’enfants possible.

Les interventions préventives en contexte scolaire

La prévention des troubles d’anxiété se fait selon trois paliers. Le premier palier est celui de la prévention universelle, où tous les enfants d’une population choisie bénéficient des actions mises en œuvre. Le programme FRIENDS est un programme de type cognitivo-comportemental ciblant ce palier de prévention. Basé sur des évidences empiriques (evidence-based practice), il peut être adapté du préscolaire à la fin du secondaire et il prend la forme de rencontres en classe ainsi qu’auprès des parents des jeunes.

La prévention sélective, deuxième palier de prévention, consiste à cibler certains jeunes à risque auprès desquels intervenir.

Plus l’enfant présente de facteurs de risque, plus il sera susceptible de bénéficier de l’intervention.

Au troisième palier de prévention, la prévention indiquée, on intervient auprès des jeunes présentant déjà des symptômes d’anxiété.

Conclusion

Si les interventions universelles semblent efficaces pour plusieurs jeunes, elles ne le sont pas pour tous, et sont souvent couteuses. D’où l’intérêt, selon Turgeon et Gosselin, d’orienter davantage les actions de prévention vers les élèves les plus à risque de développer des troubles d’anxiété.

Bien que certains programmes montrent des résultats encourageants pour prévenir l’anxiété chez les enfants et les adolescents, les recherches sont à poursuivre afin de resserrer les critères de sélection des enfants pouvant en bénéficier davantage que d’autres, et afin de préciser les actions et les variables les plus significatives dans l’intervention.

[Consultez l’article]

 

Articles similaires

Anxiété au primaire, dépression au secondaire

Quelles variables associées aux élèves anxieux de sixième année favoriseraient le développement d’un trouble dépressif et anxieux en deuxième secondaire ? Une étude longitudinale traitant de la transition primaire-secondaire s’est penchée sur cette question.

Voir l’article

L’élève anxieux

Selon une nouvelle étude de l’Université d’Arizona, les parents dont les enfants souffrent d’anxiété tombent souvent dans le piège de la protection, ce qui influence les comportements de leur enfant. En effet, les chercheurs ont étudié le sujet auprès de 70 enfants, âgés entre 6 et 16 ans, traités pour leur anxiété dans le cadre […]

Voir l’article

Comment prévenir « l’escalade » avec un élève anxieux ou opposant?

Dans le but de créer une relation positive avec un élève, il est fréquent qu’un enseignant souligne le bon comportement de cet élève devant les autres. Avec un élève anxieux, cette stratégie peut avoir l’effet contraire de celui escompté, puisque ce type d’élève n’a pas besoin d’avoir davantage d’attention de la part de ses pairs. […]

Voir l’article

Commentaires et évaluations

Contribuez à l’appréciation collective

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *