Le stress et l’anxiété des enfants à l’école
La vie à l’école génère son lot de stress pour les enfants d’âge scolaire (ex. : exigences de réussite, évaluations, conflits, intimidation), mais il existe des possibilités d’intervention pour aider ces enfants à mieux répondre aux situations stressantes et anxiogènes pendant leur parcours scolaire. D’ailleurs, des découvertes en neurosciences apportent un éclairage nouveau sur le fonctionnement du cerveau d’un enfant stressé et permettent de mieux comprendre les effets du stress sur le développement du cerveau.
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Dans un avis au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur portant sur le bien-être des enfants à l’école, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) traite entre autres du stress et des comportements anxieux. Il propose d’abord une définition de ces deux concepts, offre des pistes de solutions pour mieux gérer le stress et l’anxiété, et présente des découvertes en neurosciences sur la question.
Stress et anxiété : deux concepts distincts
Le stress est une réaction physiologique normale de l’organisme face à une situation réelle, nouvelle et imprévisible que l’on perçoit comme difficile à maîtriser ou menaçante pour l’ego. Il engendre la sécrétion d’hormones (dont le cortisol aussi appelé « hormone du stress ») qui permettent d’agir et de se défendre contre un danger.
L’anxiété est une émotion qui survient lorsqu’on interprète une situation comme une menace potentielle. Elle provoque des réactions sur le plan physiologique (ex. : accélération des battements cardiaques), cognitif (ex. : anticipation d’une situation grave), émotif (ex. : peur, colère) ou comportemental (ex. : évitement). Durant leur parcours scolaire, par exemple, les enfants peuvent éprouver de l’anxiété de performance quand ils craignent de se faire juger ou de mal performer.
Il faut savoir que le stress et l’anxiété peuvent avoir des effets positifs (ex. : vouloir mieux performer, devenir plus vigilant), mais qu’ils occasionnent des effets dommageables (ex. : détresse, épuisement) quand ils surviennent fréquemment.
Moyens pour mieux faire face au stress
« L’école doit se soucier de rendre ce milieu de vie moins stressant et d’offrir aux enfants des occasions d’acquérir des outils qui leur permettent de mieux gérer leurs émotions et leur stress. » (p. 25)
Pour permettre aux enfants de mieux faire face aux situations stressantes et anxiogènes, le CSE propose aux parents et au personnel scolaire de les aider à développer leur sentiment d’efficacité personnelle, à améliorer leur résilience et à pratiquer des activités physiques (ex. : les encourager quand ils s’affirment devant d’autres enfants, les soutenir quand ils présentent un exposé oral ou participent à une compétition sportive).
Découvertes prometteuses des neurosciences sur le stress
Des découvertes en neurosciences (ex. : technologies d’imagerie médicale) ont permis de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau. Durant l’enfance, le cerveau est non seulement en développement et façonné par la génétique et l’environnement, mais également malléable. En effet, il s’adapte selon les changements qui surviennent dans l’environnement interne et externe (neuroplasticité) jusqu’à ce qu’il atteigne sa pleine maturité, vers l’âge de 25 ans.
Le cerveau des enfants est aussi vulnérable. En situation de stress intense, ces derniers peuvent présenter des problèmes cognitifs (ex. : pertes de mémoire et de l’attention sélective) et résister à de nouveaux apprentissages. Le stress serait également « contagieux » sur le plan physiologique (ex. : face à des enseignantes démontrant un niveau élevé de stress ou d’épuisement professionnel, les enfants présentent une augmentation de leur taux de cortisol).
Le CSE conclut son avis en invitant le personnel scolaire à prendre conscience des effets de leurs interventions sur le cerveau des enfants, et à leur offrir un milieu de vie sain et bienveillant, qui leur permettra de développer leur plein potentiel.
Référence
Conseil supérieur de l’éducation. (2020). Des concepts définis pour une compréhension commune. Dans Le bien-être de l’enfant à l’école : faisons nos devoirs. Avis au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Juin, p. 19-28. Repéré à : https://www.cse.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/2020/06/50-0524-AV-bien-etre-enfant-4.pdf
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