Le mouvement des jardins pédagogiques au Québec

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Mis à jour le 16 Sep 2019

La majorité des études sur les jardins pédagogiques montrent qu’ils présentent de nombreux bienfaits pour le bien-être et l’épanouissement des apprenants en dehors de la classe. Ils constituent des espaces au sein ou à proximité de l’école permettant aux apprenants et aux enseignants de mettre en terre et de faire la culture des plantes, des fleurs, etc. pour des fins pédagogiques. Comparativement aux classes ordinaires, les jardins pédagogiques favoriseraient davantage une participation plus active des apprenants dans les expériences éducatives. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les jardins pédagogiques ont pour avantages de permettre aux élèves : (i) de goûter et de connaître des aliments sains; (ii) d’apprendre à cultiver des fruits et des légumes; (iii) de développer des compétences de travail en équipe; (iv) de promouvoir une meilleure nutrition; (v) d’apprendre à valoriser le travail de celui qui cultive notre nourriture. De plus, les jardins pédagogiques auraient des impacts positifs sur tous les acteurs éducatifs, notamment les élèves, les enseignants, les directions et même les parents. 

Jardin

Pixabay/OnzeCreativitijd

Au Québec, le mouvement des jardins pédagogiques fait son bonhomme de chemin avec ses réussites, mais aussi ses enjeux et ses défis. Une étude réalisée par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) s’est penchée sur la question. Elle avait pour objectif principal de cerner le profil général des jardins pédagogiques de la province pour définir les difficultés rencontrées par les projets et les ressources nécessaires à leur essor.

Selon les résultats de cette étude, les projets de jardins pédagogiques au Québec ont pour principale cible les élèves des écoles primaires bien qu’on en retrouve aussi dans les centres à la petite enfance (CPE) et dans les écoles secondaires. En moyenne, les élèves bénéficiaires de ces projets sont de l’ordre de cent treize (113). Ce nombre varie bien sûr en fonction de l’âge des enfants, mais aussi de leur niveau d’études. Par semaine, les élèves passent généralement entre une ou deux heures au jardin. On retrouve cependant des CPE ou des écoles dans lesquels les enfants passent entre moins d’une heure à plus de quatre heures dans les jardins. La participation à l’entretien du jardin d’une part puis la dégustation et la cuisine des récoltes d’autre part constituent les deux démarches d’appropriation des enfants les plus recensées. L’intégration des enfants à la planification des enfants ajoutée à la participation des parents constitue aussi une autre démarche d’appropriation des jardins de la part des enfants québécois.

Pour ce qui est de l’organisation des jardins pédagogiques, la majorité des projets proviennent des initiatives des enseignants et d’autres intervenants scolaires avec l’appui de la direction d’établissement, de la communauté, des parents ou des élèves, et ce dépendamment du cycle d’études. La superficie moyenne occupée par les jardins dans chaque école variait entre 0,5 m2 et 600 m2, mais celle investie par un enfant était de 0,60 m2, 0,55 m2 ou 2,6 m2 respectivement pour les CPE, les écoles primaires et les écoles secondaires. Les jardins étaient davantage au sol, mais on en retrouvait aussi en sacs ou placés sur des toits.

Les objectifs des jardins pédagogiques au Québec selon les résultats de l’étude étaient tant pédagogiques qu’éducatifs. Les principaux objectifs pédagogiques étaient : (i) l’apprentissage de l’environnement et de la consommation; (ii) l’apprentissage du bien-être et de la consommation; (iii) l’apprentissage du vivre ensemble et de la citoyenneté; (iv) le développement personnel. Du côté des principaux objectifs éducatifs, il y avait : (i) le développement de l’esprit d’entraide; (ii) la promotion de l’estime de soi; (iii) la responsabilisation et l’éveil de la curiosité chez les enfants. L’atteinte de ces objectifs permet aux enfants d’acquérir des compétences liées à la coopération, au développement de méthodes de travail et à la résolution de problèmes.

Malgré les impacts positifs reconnus par les porteurs de projets des jardins pédagogiques au Québec tant sur le plan pédagogique qu’éducatif, il existe, cependant, des obstacles au développement du mouvement dans la province. Au nombre de ceux-ci figurent notamment l’entretien du jardin, le manque de temps et le manque de financement.

En somme, comme le souligne bien Éric Duchemin, directeur scientifique et formation d’AU/LAB, « bien que l’étude souligne qu’il reste encore du chemin à parcourir, il n’en demeure pas moins que les jardins pédagogiques contribuent au développement académique et personnel de nombreux enfants, en plus de favoriser la création d’un tissu social important dans les communautés rattachées à ces projets ».

 

Référence 

Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB). (2018, février). Les jardins pédagogiques au Québec : une étude du mouvement. Repéré à http://www.au-lab.ca/wp-content/uploads/2018/03/Les-jardins-p%C3%A9dagogiques-au-Qu%C3%A9bec_%C3%A9tude_AULAB.pdf

Source de l’image : Pixabay/OnzeCreativitijd

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