Le blogue, une activité bénéfique pour les adolescents

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Mis à jour le 30 Mar 2010

Source de l’image : Shutterstock ESB Professional

Texte traduit et adapté de Study: Teen bloggers show little risky behavior online, publié sur le site de l’Université d’État de l’Ohio le 24 mars 2010.

Selon une nouvelle étude, tenir un blogue permettrait aux adolescents d’entretenir leurs relations avec leurs pairs et de développer un sentiment d’appartenance à une communauté. Selon la chercheuse principale, Dawn Anderson-Butcher de l’Université d’État de l’Ohio, cette étude permet de penser que les blogues pourraient être utilisés en thérapie pour aider les adolescents en difficulté à s’exprimer de manière positive.

Pendant un mois, Anderson-Butcher et ses collaborateurs ont étudié les billets de 100 jeunes blogueurs étatsuniens sur le site public Xanga pour déterminer si les adolescents tenaient des propos sur des comportements à risque comme la consommation de drogues ou d’alcool.

Dans un article publié dans le dernier numéro de Child and Adolescent Social Work Journal, Dawn Anderson-Butcher et ses coauteurs écrivent qu’ils ont observé le contraire: la plupart des adolescents de l’étude se sont exprimé sur des comportements positifs, tels qu’étudier, participer à des activités à l’école, passer du temps avec sa famille et aller à l’église.

« Nous avons examiné tout ce qui a été écrit et nous avons observé que les commentaires des jeunes qui se rapportaient à des comportements à risque étaient peu nombreux, soutient Anderson-Butcher. Ils ont fait preuve de beaucoup de créativité grâce à la poésie, aux paroles de chanson et à la musique. C’était très intéressant et positif de voir que les activités dont ils ont parlé dans le blogue étaient des activités développementales habituelles.»

Le site Xanga est moins populaire auprès des adolescents aujourd’hui parce que la majorité d’entre eux blogue désormais leurs activités sur Facebook. Cependant, Anderson-Butcher affirme qu’elle ne pourrait pas transposer cette étude à Facebook, parce que, contrairement Xanga, Facebook offre des mesures de sécurité pour éviter que des étrangers puissent avoir accès au profil des adolescents. « C’est une bonne chose pour protéger la vie privée, exprime la chercheuse. Cela signifie simplement que nous ne sommes pas en mesure d’accéder aux données librement. »

Même si les chercheurs n’étaient pas en mesure de savoir si les adultes lisaient les blogues des adolescents, les publications des jeunes étaient manifestement destinées à leurs pairs. Selon les chercheurs, la plupart des publications consistaient simplement en des échanges avec des amis.

On pouvait lire par exemple des messages tels que :

OK ! Ma 4e session est commencée et j’ai peur parce que ça ne va pas très bien en géométrie en en biologie et je ne pense pas avoir un A dans ces cours avant la fin de l’année… sans compter les examens de fin d’année, je suis fichu ! Priez pour moi les amis !

Je me fais enlever les dents de sagesse vendredi, vous voulez être mon infirmière ? On pourrait jouer au Monopoly et écouter de la musique. Ça serait chouette !

La chercheuse explique :

Ils utilisent les blogues de la même manière dont ma génération utilisait le téléphone à l’adolescence. Ils font juste parler, c’est juste que maintenant ils peuvent se parler à tout moment, n’importe où.

Pour leur échantillon, l’équipe d’Anderson-Butcher a dénombré les occurrences de comportements positifs, de sentiments négatifs et de comportements à risque. En ce qui a trait aux comportements positifs, voici ce que les billets mentionnaient :

    • jouer à des jeux vidéo 65 %
    • regarder la télévision 45 %
    • faire des devoirs 40 %
    • assister à des cours de danse, de musique, sport, etc. 38 %
    • surfer sur Internet 29 %
    • participer à des activités religieuses 22 %

« Ce sont des activités traditionnelles développementales que les jeunes font à l’extérieur de l’école, soutient Anderson-Butcher. Même la plainte la plus souvent exprimée, soit l’ennui (65 %), n’est pas une si mauvaise chose quand on pense que les jeunes bloguent sur ce sujet au lieu d’adopter des comportements à risque, a-t-elle ajouté. »

Dans les publications des adolescents, les chercheurs ont aussi comptabilisé des sentiments négatifs et des comportements à risque :

    • broyer du noir 30 %
    • être en colère 28 %
    • avoir l’impression de ne pas être à sa place 22 %
    • ne pas vouloir faire ses devoirs 16 %
    • être inquiet par rapport à ses résultats scolaires 11 %
    • faire l’école buissonnière 8 %
    • consommer de la drogue, de l’alcool ou du tabac 6 %
    • avoir des relations sexuelles 1 %

Anderson-Butcher voit dans les résultats de cette étude un potentiel pour les travailleurs sociaux et pour les psychoéducateurs: le blogue pourrait être utilisé comme un outil pour soutenir la construction de liens sociaux entre le jeune et ses pairs ou, grâce au SMS, un moyen de rester en contact permanent avec lui.
Dawn Anderson-Butcher, Amber Lasseigne, Annahita Ball, Michelle Brzozowski, Megan Lehnert and Brandy L. McCormick (2010). Adolescent Weblog Use: Risky or Protective? Child and Adolescent Social Work Journal, vol. 27, no 1, février 2010, p. 63-77 (résumé en ligne).

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