L’anxiété, un trouble qui affecte plus de jeunes que l’on pense
La gestion de l’anxiété est l’un des nouveaux enjeux qui occupent une place grandissante dans les écoles du Québec. De plus en plus de jeunes font face à ce trouble qui engendre plusieurs conséquences sur le plan scolaire. L’anxiété peut être définie comme un sentiment d’inconfort qu’éprouve une personne vis-à-vis d’une situation susceptible de causer une crainte (Marion, 2020). L’élève qui vit de l’anxiété est affecté dans sa dimension cognitive, sa dimension affective et émotionnelle ainsi que dans sa dimension comportementale.
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Il existe deux types d’anxiété, soit l’anxiété-état et l’anxiété-trait.
- L’anxiété-état se manifeste lorsqu’un certain événement génère un malaise, une situation inconfortable chez la personne (Marion, 2020).
- L’anxiété-trait est plutôt une peur persistante profondément ancrée chez l’individu (Marion, 2020).
Voici les trois dimensions de l’anxiété expliquées plus en profondeur.
- En ce qui a trait à la dimension cognitive, l’élève qui vit de l’anxiété peut éprouver des difficultés d’apprentissage. Ces difficultés découlent d’une capacité d’attention réduite (Marion, 2020). En effet, l’enfant porte davantage son attention sur l’environnement qui peut menacer son bien-être.
Par exemple, il sera plus alerte au bruit de la classe, comme un autre élève qui joue avec son crayon ou quelqu’un qui circule dans le corridor. Il est donc moins attentif aux notions enseignées. Un autre aspect qui peut perturber l’attention de l’élève en classe est les pensées distractives engendrées aussi par ce trouble psychique.
- La dimension affective et émotionnelle se trouve aussi perturbée par l’anxiété. Effectivement, l’élève anxieux a moins d’habiletés relationnelles et une faible compréhension de ses émotions (Marion, 2020).
Par exemple, l’élève sera incapable de mettre des mots sur ses sentiments et aura tendance à s’isoler et à éviter des situations qu’il envisage déplaisantes.
- L’anxiété vient aussi jouer sur la dimension comportementale de l’élève. Les comportements observables d’un élève anxieux peuvent se traduire par de l’opposition et de l’agressivité. Toutefois, cet élève a aussi des comportements intériorisés comme la peur des autres, la passivité, la crainte d’événements, etc.
Les effets de l’anxiété sur ces dimensions varient en fonction de différents aspects de la vie de l’élève : son environnement social et scolaire, les attentes des parents, la relaxation, le type d’anxiété, l’autorégulation et les comportements adoptés par l’enseignant.
Lorsque les trois dimensions ne sont pas affectées par l’anxiété, l’élève connaît un meilleur engagement scolaire et veut participer en classe. Dans cet ordre d’idées, l’anxiété vient donc jouer un rôle indirect sur l’engagement scolaire et la participation de l’élève touché par ce trouble (Marion, 2020).
En conclusion
Le rôle de l’enseignant est de créer un environnement calme et agréable en classe afin de réduire le plus possible le degré d’anxiété chez les élèves et, ainsi, favoriser l’engagement scolaire et la participation de tous. L’enseignant doit aussi rester informé sur le sujet, puisque l’anxiété fait encore l’objet de plusieurs recherches intéressantes et pertinentes.
Si vous êtes un enseignant ou un parent et si vous désirez en apprendre davantage sur le sujet, voici un lien qui présente quelques pistes pour réduire le niveau de stress chez un enfant d’âge primaire; les capsules sont animées par Caroline Marion, docteure en éducation-psychologie : https://periscope-r.quebec/en/node/907.
Référence
Marion, C. (2020). L’anxiété et ses effets sur l’engagement scolaire. https://periscope-r.quebec/sites/default/files/article_1er_bien_etre_eleves_les_moyens_carolinemarion_10avril2020.pdf
Pour en savoir plus…
Comprendre l’anxiété des enfants
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