L’activité physique non intentionnelle : une nouvelle avenue pour encourager l’adoption d’habitudes saines

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Mis à jour le 07 Avr 2010

Texte traduit et adapté de Attitude toward everyday activity important for healthy lifestyle, publié sur le site de l’Université d’État de Pennsylvanie le 1er avril 2010.

Source de l’image : Shutterstock Suriya KK

Les gouvernements, les organismes, les écoles et les parents déploient maints efforts pour encourager l’adoption d’habitudes de vie saines chez les jeunes comme chez les adultes et les ainés. Toutefois, la majorité de ces efforts reposent sur la motivation explicite, autrement dit, sur des facteurs externes qui conduisent à un changement de comportement. Au Québec, par exemple, le Défi Santé 5/30 est une stratégie explicite qui a pour objectif d’inciter la population à bouger 30 minutes et à manger au moins 5 à 10 portions de fruits et légumes par jour. Malheureusement, les habitudes développées grâce aux stratégies de motivation explicites ne parviennent souvent pas à s’implanter dans le mode de vie à long terme.

Une récente étude de l’Université d’État de la Pennsylvanie révèle que l’attitude inconsciente d’un individu envers l’activité physique non intentionnelle quotidienne (par exemple, marcher jusqu’au bureau d’un collègue plutôt que lui envoyer un courriel) pourrait offrir une nouvelle avenue pour la promotion d’un style de vie sain et plus actif. À partir des résultats qu’elle a obtenus, l’équipe de chercheurs étudie maintenant la possibilité d’utiliser des moyens pour encourager l’activité physique chez une personne à son insu.

Selon David Conroy, chercheur principal de l’étude, « si vous n’avez pas l’habitude d’être physiquement actif, vous pouvez épuiser votre énergie à vous forcer à bouger tous les jours. Mais si vous pouvez faire de l’activité physique une activité habituelle, être actif devient alors beaucoup plus facile. »

Conroy et ses collègues ont suivi 200 étudiants afin de comprendre le lien entre l’activité physique globale et l’activité physique non intentionnelle d’un sujet. « Nous ne nous sommes pas concentrés sur le niveau global d’activité, mais plutôt spécifiquement sur l’action non intentionnelle, c’est-à-dire l’ensemble de ces petites choses auxquelles vous ne pensez même pas et qui vous aident à brûler des calories supplémentaires », explique Conroy.

Leurs résultats, publiés dans le numéro d’avril de la revue Annals of Behavioral Medicine, montrent une corrélation positive entre le fait d’avoir une attitude positive envers l’activité physique et le fait d’exécuter le plus d’activité physique non intentionnelle, comme monter les escaliers au lieu d’attendre l’ascenseur ou marcher d’un espace de stationnement éloigné du magasin plutôt que de chercher un stationnement à proximité de celui-ci.

Les chercheurs ont mesuré les attitudes inexprimées grâce à un test psychologique informatisé qui utilise des mots ou des images pour déclencher une réponse automatique du sujet. Le sujet qui réalisait ce test devait associer un stimulus (un type d’activité physique) avec des mots à connotation positive ou négative. Plus vite une personne fait une association, plus fort est le lien qui unit ces deux éléments dans sa mémoire.
Conroy et ses collègues ont également utilisé des questionnaires pour déterminer la quantité d’activité physique que les participants à l’étude avaient l’intention de faire au cours de la semaine. Les chercheurs ont aussi donné à chaque participant un podomètre pour calculer l’activité totale faite pendant une semaine. La quantité d’activité involontaire a été estimée par les chercheurs en ajustant les scores d’activité totale aux intentions d’activité initiales des participants.

« Maintenant, nous essayons de mieux comprendre ce lien en observant un plus large éventail de populations, affirme Conroy. Il y a des différences de motivation majeures entre les jeunes adultes, les adultes ou les parents et les personnes âgées qui peuvent avoir des limitations physiques ».
David E. Conroy, Amanda L. Hyde, Shawna E. Doerksen and Nuno F. Ribeiro (2010). Implicit Attitudes and Explicit Motivation Prospectively Predict Physical Activity. Annals of Behavioral Medicine (résumé de l’article en ligne).

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