La plupart des élèves du secondaire trichent, mais ne pensent pas toujours que c’est ce qu’ils font

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Mis à jour le 17 Mai 2010

Source de l’image : Shutterstock Dmytro Zinkevych

Texte traduit et adapté de Most high schoolers cheat — but don’t always see it as cheating, publié sur le site EurekAlert! le 11 mai 2010.
La plupart des élèves du secondaire qui ont participé à une étude de l’Université de Nebraska-Lincoln ont déclaré avoir déjà triché lors d’examens et de devoirs. Certains d’entre eux vont même jusqu’à dire que certaines façons de tricher n’en sont pas.

L’étude a mesuré la fréquence de la tricherie et les perceptions qu’en ont des élèves du secondaire. Les chercheurs ont constaté que cette pratique est largement répandue et que de nombreux élèves ont des perceptions certains types de tricherie et de plagiat qui pourront aider les enseignants à les endiguer.

« Les élèves comprennent généralement ce qu’est tricher, mais ils le font malgré tout, observe Kenneth Kiewra, l’un des auteurs de l’étude. Ils trichent pendant les examens, quand ils font leurs devoirs à la maison et quand ils rédigent des comptes rendus. Dans certains cas, cependant, les élèves ne réalisent tout simplement pas qu’ils trichent. »

Les chercheurs ont rassemblé les données d’un sondage anonyme auquel ont répondu 100 élèves d’une école secondaire du Midwest étatsunien. Les élèves ont été invités à partager leurs croyances et leurs expériences de tricherie aux examens, devoirs et compte rendus.

Les résultats montrent que, à certains égards, les étudiants avaient une vision claire de ce qui constituait du plagiat ou de la tricherie, ce qui ne les empêche pas cependant d’en faire. Par exemple, 89 % des élèves déclarent que regarder la copie d’un voisin pendant un examen est malhonnête, mais 87 % d’entre eux avouent l’avoir déjà fait au moins une fois. De plus, 94 % des élèves interrogés pensent que donner des réponses à un camarade de classe c’est tricher, mais 74 % admettent l’avoir fait.

Tricher est moins grave quand on y met de l’effort

Toutefois, d’autres actions ne sont pas aussi clairement associées à la malhonnêteté intellectuelle. Étonnamment, seulement 47 % des participants ont déclaré que fournir les questions d’examen à un autre élève est malhonnête, même si près de 70 % ont avoué l’avoir fait.

« Les résultats montrent que les perceptions des élèves sont liées à l’effort. Les élèves considèrent que la tricherie qui exige qu’on y mette de l’effort est moins malhonnête que la tricherie qui en nécessite peu », soutient le chercheur.

Kiewra explique :

Par exemple, les élèves considèrent que divulguer les réponses d’un examen (84 %) est moins malhonnête que divulguer les questions (47 %). Cela peut s’expliquer par le fait que l’élève qui connait les questions d’un examen doit s’efforcer de trouver les réponses.

En général, les perceptions observées chez les élèves sont moins prononcées quand il s’agit de plagier ou de tricher pour faire des devoirs ou des comptes rendus que pour des examens.

L’étude a révélé que :

– 62 % des élèves pensent que faire des examens maison avec un camarade est tricher (51 % l’ont déjà fait);

– 23 % pensent que faire des devoirs avec un camarade est malhonnête (91 % l’ont déjà fait) ;

– 39 % pensent que rédiger un compte rendu de lecture en se basant sur la version cinématographique de l’œuvre n’est pas tricher (même si 53 % l’ont déjà fait).

Selon Kiewra, les résultats de cette étude mettent en évidence le fait que tricher à l’extérieur la classe est perçu comme moins grave que tricher en classe : comme l’enseignant supervise la classe, les tricheurs courent un plus grand risque de se faire prendre.

« D’après nos résultats, les enseignants devraient préciser aux élèves ce qui constitue du plagiat ou de la tricherie. Si un tiers des élèves tirent avantages des idées des autres, alors il est temps d’expliquer clairement ce qu’il en est », soutient Kiewra.

« Les enseignants doivent également être plus vigilants à l’égard des politiques et des sanctions pour le plagiat ou la tricherie. L’étude le montre : le fait de s’assurer que les élèves savent ce qu’est tricher est insuffisant. Les élèves le feront de toute façon si personne ne les prend sur le fait. »
Cette étude a été publiée dans la revue Mid-Western Educational Researcher pour laquelle il n’existe pas de version numérique. Les auteurs de l’article sont Kenneth Kiewra et Kelly Honz de l’Université de Nebraska-Lincoln et de Ya-Shu Yang de l’Université du Connecticut.

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