La motivation, la persévérance et l’engagement : la clé de la réussite chez les personnes adolescentes

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Mis à jour le 25 Juin 2024

Selon le ministère de l’Éducation du Québec, en 2020-2021, la proportion de jeunes sortant du milieu scolaire sans diplôme ni qualification était de 13,8 %. Dans ce contexte, il apparaît essentiel de se pencher sur les facteurs déterminants de la réussite scolaire chez les personnes adolescentes, notamment l’engagement, la motivation et la persévérance. Ces facteurs influencent le parcours de l’élève, comme représenté dans la figure 1. De plus, il importe de considérer les relations interpersonnelles que l’élève entretient avec ses pairs, les personnes enseignantes, ainsi que ses parents. Dans ce contexte, il est primordial de comprendre l’influence de ces facteurs et de ces relations dans l’établissement de pistes d’intervention à poser en tant que personne enseignante afin de favoriser la réussite scolaire des jeunes.

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Des éléments essentiels à la réussite scolaire

La réussite scolaire est influencée par de nombreux facteurs, notamment : l’engagement, la motivation, ainsi que la persévérance. Ces trois concepts, au cœur de la figure 1, seront définis brièvement.

Figure 1 : Éléments essentiels à la réussite scolaire

D’abord, l’engagement se décompose en trois sphères : comportementale, affective et cognitive (Archambault et al., 2014). L’engagement comportemental renvoie aux comportements de l’élève dans son école, des conduites qui sont favorables à l’adaptation de celui-ci dans son milieu scolaire. L’engagement affectif se qualifie par l’attitude de l’élève par rapport à l’école, à la matière à apprendre et même à son matériel scolaire. Finalement, l’engagement cognitif correspond aux stratégies de l’élève afin de maximiser sa réussite. Plus largement, l’engagement de l’élève se définit par les attitudes et les comportements adoptés par l’élève à l’école et envers celle-ci, ainsi que par les stratégies mises en place pour réussir.

En ce qui a trait à la motivation scolaire, celle-ci se définit par « […] les perceptions et les conceptions qu’un élève a de lui-même et de son environnement […] » (Barbeau, 1993, cité dans Barbeau et al., 1997, p. 9). Celles-ci ont une influence sur la réussite scolaire de l’élève, dans le sens où ce dernier ajuste sa motivation et son rendement. La motivation scolaire est donc intimement reliée avec l’engagement, mais aussi avec le sentiment de compétence. En effet, le sentiment de compétence est l’autoévaluation de l’élève sur son rendement scolaire, ainsi que sur ses apprentissages (Ntamakiliro et al., 2000).

La persévérance scolaire concerne la continuité de la formation, jusqu’à l’obtention du diplôme d’études secondaires (CREVALE, s.d.). On peut également voir la persévérance scolaire comme le pendant du décrochage scolaire (Gendron et al., 2015). La persévérance scolaire est étroitement associée à l’engagement et à la motivation scolaire. Il est donc possible de conclure que ces composantes sont interdépendantes et primordiales pour la réussite scolaire.

L’importance des relations interpersonnelles des personnes adolescentes sur leur motivation scolaire

La réussite scolaire des personnes adolescentes est donc influencée par des facteurs internes, comme la motivation, l’engagement et la persévérance, mais des facteurs externes sont également à considérer, notamment les relations. La relation que la personne adolescente entretiendra avec le personnel enseignant et ses pairs sera initialement déterminée par celle qu’il aura construite avec ses parents. Effectivement, « c’est à travers l’interaction avec les parents que l’élève développe des habiletés de collaboration qui sont ensuite appliquées de façon généralisée, entre autres lors de la collaboration avec l’enseignant » (Fallu, 2001, p. 28). Il y a donc une interdépendance marquée entre les acteurs.

Au-delà de la relation parent-enfant, la collaboration école-famille est d’une influence capitale pour la motivation scolaire des personnes adolescentes, puisqu’elle assure une convergence des attentes et des interventions mises en place par les figures parentales et le milieu scolaire (Froiland et Davison, 2014).

Sous un autre angle, les interactions sociales de nature positive entretenues avec les pairs mèneront à de meilleurs résultats scolaires, ainsi qu’à un sentiment de compétence et de contrôle plus grand (Fallu, 2001). De plus, ces relations engendrent « […] plusieurs déterminants motivationnels telle la poursuite de buts scolaires, la valeur intrinsèque associée à une activité et le concept de soi » (Fallu, 2001, p. 41).

Finalement, la relation entre l’élève et une personne enseignante demeure une des plus importantes. En ce sens, le tableau suivant présente ce que les membres du personnel enseignant peuvent prioriser afin de favoriser des répercussions positives sur la réussite scolaire chez les personnes adolescentes.

Conclusion

En somme, pour favoriser la réussite scolaire des personnes adolescentes, il est essentiel de tenir compte de trois composantes significatives, soit l’engagement, la motivation et la persévérance, mais aussi de l’importance des relations que l’élève entretient avec les gens autour de lui. En prenant en considération les déterminants présentés plus haut, il convient de se questionner, dans notre quotidien, à savoir si tout est mis en place pour assurer leur réussite scolaire.

Références

Archambault, I. et Vandenbossche-Makombo, J. (2014). Validation de l’échelle des dimensions de l’engagement scolaire (ÉDES) chez les élèves du primaire. Canadian Journal of Behavioural Science/Revue canadienne des sciences du comportement, 46(2), 275.

Barbeau, D., Montini, A. et Roy, C. (1997). Comment favoriser la motivation scolaire. Pédagogie collégiale 11, 9-13.

Bardelli, N. E., Martínez, J. A. H. et Ruíz, J. I. C. (2023). The importance of socio-affective relationships in educational contexts: Validation of a closeness-conflict scale and a motivational communication scale. International Journal of Educational Psychology, 12(2), 149-177.

CREVALE, (n.d.). L’ABC de la persévérance scolaire. https://www.crevale.org/labc-de-la-perseverance-scolaire/#:~:text=Il%20concerne%20donc%20l%27ensemble,%27%C3%A9tudes%2C%20etc.).

Fallu, J. S. (2001). La qualité des relations élèves-enseignants à l’adolescence: Un facteur de protection de l’échec scolaire. [mémoire de maîtrise]. Université de Montréal. https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/31330/Fallu_Jean-Sebastien_2000_memoire.pdf?sequence=1

Froiland, J. M. et Davison, M. L. (2014). Parental expectations and school relationships as contributors to adolescents’ positive outcomes. Social Psychology of Education, 17, 1-17.

Gendron, M., Mélançon, J., Hébert, M. H., Frenette, É. et Simard, D. (2015). Persévérance scolaire au Québec: les déterminants du rapport à l’école selon des jeunes de 10 à 17 ans. International Journal of Violence and Schools, 16, 147-173.

Jansen, A., Curtis, K., Mohammad Mirzaei, A., Cullicott, C. E., Smith, E. P. et Middleton, J. A. (2023). Secondary mathematics teachers’ descriptions of student engagement. Educational Studies in Mathematics, 1-18.

Ministère de l’Éducation (2024). Taux de sorties sans diplômes ni qualification parmi les sortants au secondaire. Gouvernement du Québec. https://www.education.gouv.qc.ca/references/indicateurs-et-statistiques/indicateurs/taux-de-sorties-sans-diplome-ni-qualification-parmi-les-sortants-au-secondaire

Ntamakiliro, L., Monnard, I. et Gurtner, J. L. (2000). Mesure de la motivation scolaire des adolescents: construction et validation de trois échelles complémentaires. L’orientation scolaire et professionnelle, 29(4).

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