La cogestion en éducation : un modèle actualisé
Le monde de l’éducation est en changement constant, ce qui amène une complexité à propos de la gestion. La complexité des transformations organisationnelles actuelles renforce le besoin d’avoir des leaders et des gestionnaires efficaces, performants et profondément humains (Côté, 2016). Mais qu’en est-il de la culture de gestion en milieu scolaire ?
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La cogestion en milieu scolaire, peu connue et peu documentée, est une forme de gestion participative. Par une approche concertée, vous pourrez découvrir de quelle façon une directrice et une directrice adjointe de plusieurs petites écoles primaires provenant du Centre de services scolaire du Fleuve-et-des-Lacs exercent leur leadership en cohérence tout en gardant en tête la mission éducative.
Qu’est-ce que la cogestion ?
Motivées à s’engager dans une démarche d’amélioration continue, de développement professionnel et d’une gestion actualisée, elles définissent la cogestion en éducation comme une approche participative basée sur la confiance absolue et sur une solide communication. Ayant souvent un rôle sous-estimé, la directrice adjointe appuie les décisions de la directrice d’école et donne son avis sur sa vision. Sachant que les écoles efficaces permettent une meilleure compréhension des relations entre le leadership pédagogique et la conviction que tous les élèves peuvent réussir (Gba et Girard, 1998), les membres de l’équipe de direction, dont il est question dans cet article, ont décidé d’avoir des attentes élevées face à leur leadership partagé.
L’art de bâtir la confiance relationnelle
Selon Poirel, Lauzon et Clément (2020), il existe cinq dimensions de la confiance relationnelle. Ces cinq dimensions permettront de renforcer la collaboration du duo.
Ces dimensions permettent d’établir un lien de collaboration très fort, d’avoir la même lecture du milieu, d’assurer un meilleur suivi des résultats et, par le fait même, de prendre des décisions en cohésion pour l’atteinte des cibles établies avec les équipes-écoles.
Afin de bâtir une pleine confiance, les membres de l’équipe de direction ont décidé d’apprendre et de comprendre le fonctionnement établi avant leur arrivée en travaillant côte à côte pendant plusieurs semaines, ce qui a permis d’identifier les besoins actuels et d’améliorer l’efficacité du milieu en mobilisant leur expertise et en exploitant le savoir des intervenants et des intervenantes scolaires.
Pistes à considérer pour tendre vers une cogestion
La première piste à considérer pour travailler en cogestion est d’abord d’apprendre à bien se connaître. En plus de cultiver la confiance, il faut un engagement réciproque, un positivisme absolu et une influence marquée. À priori, pour cultiver l’efficacité d’une cogestion, il faut adopter une posture réflexive à l’égard des pratiques de gestion quotidienne. Il faut un degré élevé d’introspection. La cogestion permet l’influence, le partage d’expertise tout en progressant ensemble. Quand tous ces éléments sont interreliés, la cogestion permet un leadership inébranlable.
Enjeux dominants
Préalablement, ce type de gestion requiert un changement de paradigme dans la vision du leadership de la direction d’école. La direction d’école ne doit surtout pas avoir peur de la non-hiérarchie. En fait, elle doit accepter de partager son leadership et de bonifier son temps d’échange pour permettre de garder une vision commune.
Dans le contexte présenté, l’équipe de direction gère sept bâtiments aussi importants les uns que les autres. Les défis demeurent élevés tant sur le plan des apprentissages que des comportements chez les élèves. Selon les différents besoins, le temps investi à se déplacer entre les milieux est exigeant. Chacune des membres de la direction tente de visiter tous les immeubles chaque semaine et assure les différents suivis selon la présence de chacune. En plus des différents groupes de travail priorisés, dont la mise en place de communautés d’apprentissage, d’un groupe de codéveloppement avec le personnel de soutien, du soutien au comportement positif, du suivi des besoins des élèves en équipe multidisciplinaire, de la mise en œuvre du projet éducatif, des différentes réflexions sur l’évaluation en cours d’apprentissage, l’équipe de cogestion aborde les défis avec humilité et est déterminée à ce que les équipes-écoles vivent du succès. Leur but est de développer des équipes responsables, proactives et autonomes. Les enjeux d’une telle gestion demeurent un défi au quotidien, par conséquent, il faut se rappeler que quand la cogestion est bien établie émerge une culture de collaboration tant du côté de l’équipe de direction que des équipes-écoles. Selon Sasseville et Renaud (2023), lorsque votre équipe prend en charge l’exécution, vous avez créé un environnement dans lequel un groupe a pu grandir, se développer et se rassembler autour d’un objectif commun.
À la lumière de ce modèle de gestion, nous souhaitons avoir inspiré d’autres directions d’école à utiliser ce style de gestion. Par conséquent, leur sentiment d’efficacité personnel et professionnel n’en sera que rehaussé.
Références
Côté, M. 2016. La gestion réinventée. L’avenir est entre vos mains. Les Éditions JFD inc. 107 p.
Fullan, M. 2020. Nuance. Pourquoi certains leaders réussissent-ils et d’autres pas ? Presses de l’Université du Québec. 145 p.
Marquié, L. et Pilotte, K. 2022. Leaders d’aujourd’hui pour l’école de demain. 10 thématiques incontournables pour améliorer vos compétences. Les Éditions JFD. 110 p.
Poirel, E., Lauzon, N., Clément, L. 2020. L’actualisation du leadership. Presses de l’Université du Québec. 103 p.
Slade, S. (2020). Le leadership horizontal – Instaurer une organisation non hiérarchique, une pratique à la fois. Les Éditions de l’homme. 250 p.
Sasseville, S. et Renaud, G. 2023. Esprit d’équipe. Se surpasser ensemble dans la course la plus difficile au monde. Gallimard ltée. 269 p.
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