L’apprentissage du vivre ensemble : Comment mieux former les enseignants à la diversité ethnoculturelle?

Lecture : 3 min.
Mis à jour le 26 Jan 2023

Dans une société qui présente une diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse, les enseignants jouent un rôle important dans l’apprentissage du « vivre ensemble » chez les citoyens de demain. Un groupe de travail interuniversitaire s’est penché sur la place accordée à cette diversité dans la formation des enseignants.

Source de l’image : Shutterstock

Dans le cadre de sa formation, le personnel enseignant est amené à développer, depuis 2020, treize compétences professionnelles. Avant ce changement de référentiel, Julie Larochelle-Audet, dans son mémoire de maîtrise, soulignait que certaines composantes des compétences professionnelles se rapportaient, de façon plus ou moins explicite, à la diversité ethnoculturelle.

L’enseignant devait, par exemple, être en mesure de « transformer la classe en un milieu ouvert à la pluralité des perspectives dans un espace de vie commun » (composante 1.4, référentiel de 2001).

Le Groupe de travail interuniversitaire sur les compétences interculturelles et inclusives en éducation, composé de formateurs de plusieurs universités québécoises, constatait d’ailleurs un manque de considération à l’égard des compétences interculturelles et inclusives dans le programme de formation à l’enseignement.

Dans un article publié en 2017 dans la revue scientifique Éducation et francophonie, ce groupe de travail précisait que la place accordée à la formation sur la diversité ethnoculturelle était inégale d’une université à l’autre.

Par exemple, les universités de la région de Montréal, étant situées dans un milieu pluriethnique, y consacraient généralement un cours dans la formation des maîtres, ce qui n’était pas le cas pour l’ensemble des universités au Québec.

Des personnes enseignantes obtenaient alors leur diplôme sans avoir reçu de formation formelle relative à la diversité ethnoculturelle, à l’immigration ou encore au racisme.

Finalités des compétences interculturelles et inclusives

Le développement de compétences interculturelles et inclusives chez les enseignants poursuit deux principales finalités que l’on pourrait résumer ainsi :

  • Préparer les futurs citoyens « à mieux vivre ensemble dans une société pluraliste et à développer un monde plus juste et égalitaire » (Potvin et coll., 2015, p. 12);
  • Tenir compte des réalités des apprenants, « particulièrement celles des groupes minorisés » (Potvin et coll., 2015, p. 12).

Plusieurs savoirs peuvent faire l’objet de la formation interculturelle et inclusive des enseignants. Il peut, par exemple, s’agir de savoirs liés à l’histoire des inégalités sociales, aux « mécanismes d’inclusion-exclusion » comme le racisme et les discriminations, ou encore de savoir-être comme l’empathie et l’ouverture à la diversité ethnoculturelle.

Comme les universités s’appuient sur le référentiel de compétence pour élaborer leurs programmes d’études en enseignement, espérons qu’une plus grande place soit accordée à la diversité ethnoculturelle dans l’offre de cours des universités québécoises depuis l’arrivée du nouveau référentiel de compétences professionnelles de la profession enseignante.

Références

Larochelle-Audet, J., Borri-Anadon, C. & Potvin, M. (2016). La formation interculturelle et inclusive du personnel enseignant : conceptualisation et opérationnalisation de compétences professionnelles. Éducation et francophonie, 44 (2), 172–195. https://doi.org/10.7202/1039027ar

Larochelle-Audet, J. (2014). Acteurs du milieu universitaire et formation initiale à la diversité ethnoculturelle en enseignement : entre engagement et institutionnalisation. Mémoire de maîtrise. https://archipel.uqam.ca/6572/1/M13344.pdf

Potvin, M., Borri-Anadon, C., Larochelle-Audet, J., Armand, F., Beck, I. A., Cividini, M., Chastenay, M.-H. (2015). Rapport sur la prise en compte de la diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique dans les orientations et compétences professionnelles en formation à l’enseignement. Montréal: Groupe de travail interuniversitaire sur les compétences interculturelles et inclusives en éducation, Observatoire sur la formation à la diversité et l’équité. Récupéré de http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2482627

Articles similaires

De meilleures chances de réussite pour les immigrants qui arrivent jeunes au pays

Statistique Canada a rendu publique une nouvelle étude qui démontre que l’âge des enfants immigrants a une influence sur leurs chances de réussite scolaire.

Voir l’article

Favoriser l’engagement scolaire des élèves immigrants: le rôle des pratiques enseignantes

Dans le but de mieux comprendre la complexité à laquelle sont confrontés ces enseignants, Isabelle Archambault, professeure à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal et membre du Groupes de recherche sur les environnements scolaires (GRES), s’est intéressée aux pratiques enseignantes qui influencent l’engagement scolaire des élèves du primaire en contexte défavorisé et pluriethnique.

Voir l’article

L’école peut-elle aider à l’intégration des immigrés?

Les élèves immigrés peuvent devenir un élément essentiel des systèmes d’éducation et une ressource précieuse pour leur pays d’accueil – à condition de lever rapidement les obstacles à l’intégration dans leur pays d’accueil.

Voir l’article

Commentaires et évaluations

Contribuez à l’appréciation collective

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Tout simplement!

    Cool, Guylaine