Erreurs grammaticales : le cerveau les détecte à notre insu

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Mis à jour le 11 Juin 2013
cerveau

Source de l’image : Flickr EUSKALANATO

« Je ne sais pas ce qui ne fonctionne pas dans cette phrase, mais ce n’est pas beau ». Combien de fois avons-nous entendu cela ou avons nous-mêmes pensé ainsi? Le jugement du locuteur natif est incontestable; il sait dire si une phrase est agrammaticale, mais souvent, il ignore pour quelle raison. On rattache ce phénomène à une théorie qui circule depuis fort longtemps : côté grammaire, le cerveau fonctionne sur le pilote automatique.

Des chercheurs de l’Université d’Oregon se sont penchés sur la question et ont réussi à prouver que le cerveau sait effectivement juger de l’agrammaticalité d’une phrase sans que l’on en soit conscient. Ces neuroscientifiques ont démontré que l’homme détecte et analyse des méprises grammaticales sans même s’en rendre compte.

Dans le cadre de leur étude, l’activité cérébrale de sujets de langue maternelle anglaise a été enregistrée de façon à capturer des changements dans l’activité électrique du cerveau pendant la présentation de courtes phrases dévoilées un mot à la fois. Certaines d’entre elles étaient erronées, d’autres correctes, et les participants devaient les identifier comme telles. Un timbre sonore était également entendu à un certain moment dans la phrase, avant ou après la méprise syntaxique, ainsi que dans les phrases grammaticales. Les participants devaient identifier aussi rapidement que possible l’intensité de la tonalité.

Les violations grammaticales leur étaient donc entièrement visibles, mais cette tâche connexe sur le stimulus auditif mobilisait leur attention. Ainsi, lorsque le son était joué immédiatement avant la méprise grammaticale, les participants étaient plus susceptibles d’évaluer la phrase comme étant correcte même si ce n’était pas le cas.

Allen Institute for Brain Science by Lavender Dreamer, on Flickr

Source de l’image : Flickr Lavender Dreamer

Cependant, le cerveau, lui, générait une réponse reconnue des neuroscientifiques comme étant un « message d’erreur ». Ainsi, même si on ne remarque pas une construction syntaxique erronée, le cerveau la reconnaît et y réagit. Ce mécanisme cérébral traite l’information syntaxique inconsciemment et s’assure ainsi de notre compréhension. Ce processus implicite joue un rôle important dans le traitement de la syntaxe, la composante de base de toute langue.

Cette équipe de recherche recommande de prendre en considération leurs résultats dans l’établissement de nouvelles stratégies d’enseignement des langues secondes.

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