Bien-être et résilience en contexte de violence politique : quelle est la place de l’école ?

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Mis à jour le 05 Mai 2023

Une chercheuse et deux chercheurs de l’UQAM s’intéressent au stress, au bien-être et à la résilience chez les élèves des territoires palestiniens occupés et à l’incidence sur les plans cognitifs et de l’apprentissage. Cet article présente l’école comme un facteur de protection ainsi que quelques pistes pour accompagner des élèves qui vivent dans ce genre d’environnement stressant.

Source de l’image : Shutterstock

Texte rédigé à partir du contenu de la rencontre Educere, organisée par la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal ayant pour titre Stress, bien-être et résilience chez les élèves des territoires palestiniens occupés et incidence sur les plans cognitifs et de l’apprentissage.

L’école : un facteur de protection

L’école est un facteur de protection important pour les enfants, offrant une protection physique, psychosociale et cognitive. Dans les contextes où les enfants sont particulièrement vulnérables, l’école doit offrir des mesures de protection pour répondre aux risques encourus, soit devenir un premier filet social. Les adultes doivent être bienveillants, formés et disposer des ressources nécessaires pour créer un environnement favorable à l’épanouissement des élèves. Les activités structurées et pertinentes organisées par l’école peuvent renforcer le bien-être des enfants et leur offrir une protection accrue. Par le simple fait que l’école impose un rythme, des repères dans le temps et l’espace et qu’elle permette d’être en relation avec des pairs qui vivent la même réalité et des adultes bienveillants, constitue de potentiels tuteurs de résilience.

La résilience

La résilience est le résultat d’une interaction entre les capacités des individus et le potentiel expérientiel, soit l’environnement. La résilience est importante pour faire face et s’adapter aux situations difficiles. Avoir de bonnes capacités ou stratégies adaptatives et un contexte de protection comme l’école favorise le développement d’un processus de résilience.

Quatre éléments apparaissent particulièrement importants pour déclencher le processus de résilience en contexte éducatif :

  • le rythme et la qualité de l’enseignement imposés par l’école;
  • la bienveillance des enseignant·e·s;
  • la qualité des interactions sociales;
  • les compétences sociales de l’élève.

 

L’école joue effectivement un rôle crucial dans la vie des enfants en structurant leur quotidien et en leur donnant un sens pour se lever chaque matin. Dans des contextes de guerre, par exemple, l’effet protecteur de l’école apporte des repères dans le temps et l’espace.

Pistes d’accueil d’élèves affectés par la violence politique ou les conflits armés

Il convient de garder à l’esprit que chaque enfant et chaque situation sont uniques. Cependant, la plupart des enfants ayant vécu de la violence politique, des conflits armés ou tout autre événement occasionnant du stress à répétition sont susceptibles d’avoir besoin d’un accompagnement particulier. Dans tous les cas, on souhaite un accompagnement individualisé afin que les élèves soient plus disposés aux apprentissages. Pour ce faire, une des premières étapes consiste à analyser attentivement le parcours de l’enfant en répondant à des questions telles que :

  • Quels ont été les événements marquants dans sa vie?
  • Combien de temps a-t-il passé à l’école?
  • Dans quel contexte se déroulait sa scolarisation?
  • Quel était le régime linguistique utilisé?

 

Par la suite, il est également important :

  • de nouer un lien solide avec la famille et de comprendre son parcours migratoire;
  • de faire preuve de sensibilité à leur réalité et aux réactions potentielles des élèves dans leurs interactions, leurs résolutions de conflits, leur niveau d’attention et d’écoute;
  • d’améliorer leur relation avec l’école, qui peut parfois être difficile en favorisant des interactions positives avec leurs camarades et le personnel éducatif.

 

En améliorant leur bien-être, les élèves vulnérables qui ont vécu dans ce genre de contexte seront plus enclins à apprendre et à se développer de manière optimale.

Référence

Arvisais, O., Brault-Foisy, L-M., Bluteau, J. (2023). Stress, bien-être et résilience chez les élèves des territoires palestiniens occupés et incidence sur les plans cognitifs et de l’apprentissage. Dans le cadre des rencontres EDUCERE, Faculté des sciences de l’Université du Québec à Montréal.

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