Approche interactive auprès de la haute école spécialisée de la Suisse italienne
Cet article vise à présenter deux approches didactiques dans le cadre de la formation académique professionnalisante, appliquées auprès de la Haute école spécialisée de la Suisse italienne, axées sur l’activation des sujets qui apprennent et qui deviennent ainsi protagonistes du processus d’acquisition des compétences visées.
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L’approche par problèmes
Les principales composantes et dimensions de l’approche par problèmes (Problem Based Learning, PBL) sont présentées ci-après de manière figurative et synthétique.
Figure 1 : Dimensions et composantes du PBL
Pour dépasser un enseignement purement traditionnel et notionnel en faveur d’un autre, plus dynamique, mettant au centre un processus d’apprentissage à caractère constructiviste et à traiter dans une perspective interdisciplinaire, on se base sur des situations-problèmes authentiques ancrées à la pratique professionnelle.
La méthode est appliquée dans un cadre séminaire-laboratoire (groupe d’étude idéalement constitué de 8 à 12 membres) et prévoit l’analyse du problème assigné à travers 8 étapes de travail disposées séquentiellement.
Figure 2 : Confrontation entre enseignement traditionnel et PBL
Figure 3 : Étapes séquentielles du Problem Based Learning
On peut présenter les questions à aborder ou les situations-problème en utilisant une pluralité de langages et de vecteurs communicatifs : textes écrits, dessins, schémas, cartes conceptuelles, storytelling, vidéos, présentations avec support numérique, témoignages, etc.
Le rôle de l’enseignant ou de l’enseignante se traduit en « tuteur » et «tutrice»: il devrait soutenir le processus d’apprentissage en assurant un « style maïeutique ».
Par contre, les rôles principaux prévus pour les personnes participantes aux groupes d’étude sont liés : à l’animation ; au secrétariat ; à la verbalisation, et éventuellement à d’autres rôles désignés par les personnes étudiantes.
Figure 4 : La configuration du PBL
Le PBL est appliqué chez nous pour aborder des contenus interdisciplinaires assez circonscrits pendant quelques semaines (normalement deux ou trois), où on applique la méthodologie susmentionnée, notamment dans la formation des futurs professionnels de la santé, c’est-à-dire dans le domaine des soins infirmiers, de l’ergothérapie et de la physiothérapie (voir un exemple à l’Annexe A).
La résolution coopérative du problème
On peut représenter la résolution coopérative du problème (Problem Solving Coopératif, PSC) comme une procédure séquentielle constituée de six phases, à concevoir d’une façon circulaire et systémique :
Figure 5 : Les phases constitutives du PSC
- Problème à rechercher : connaissance de la situation contextuelle à aborder et naissance de l’idée de projet.
- Définition du problème : processus d’élaboration d’une définition partagée du problème à affronter entre les acteurs concernés et construction de l’idée de projet.
- Analyse du problème : perfectionnement de l’idée du projet en partageant l’étude approfondie du problème.
- Résolution du problème : négociation en équipe d’un projet commun pour résoudre le problème considéré.
- Prise de décisions : processus décisionnel et de négociations avec d’autres points du réseau et avec des partenaires du territoire de référence et, par conséquent, redéfinition/ajustement du projet envisagé.
- Réalisation du projet résolutif : passage à l’action et vérification des résultats.
Le PSC se déroule sur l’arc d’un semestre entier, dans la troisième année du baccalauréat concernant la formation des opérateurs sociaux, et il traite deux situations réelles (tâches authentiques) : une première plus simple (Annexe B) et une autre plus complexe (Annexe C).
Le rôle de l’enseignant se traduit en celui de « tuteur » : observateur, consultant sur la demande et appui au besoin. En tant qu’observateur, il vérifie les progrès du groupe sur le plan du contenu et du processus.
À la fin du semestre, chaque groupe est tenu de présenter en plénière les éléments marquants, tant sur le plan du contenu que du processus communicatif-relationnel, de son parcours et de son projet.
En ce qui concerne l’évaluation des modules par les personnes étudiantes, on peut souligner un bon résultat relativement à l’appréciation globale.
Référence
Poletti, F. (2022). Approches et méthodologies d’inspiration vygotskiennes auprès de la Haute École spécialisée de la Suisse italienne. Revue internationale du CRIRES : innover dans la tradition de Vygotsky, 5(2), 36-62. https://doi.org/10.51657/ric.v5i2.51390

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