Surprotection parentale : quelques conseils
Le psychologue clinicien et professeur au Département de psychologie et de neuroscience de l’Université Dalhousie, Simon Sherry, mentionne un lien entre la surprotection parentale, l’anxiété et la résilience chez les jeunes. Cet article présente des effets négatifs de la surprotection parentale et offre des conseils pour encourager les pensées positives qui favorisent l’indépendance, la résilience et l’autonomie des jeunes.
La santé mentale des jeunes Canadiens est préoccupante. En 2020, c’est 58 % des Canadiens âgés de 15 à 24 ans qui ont déclaré avoir une santé mentale passable ou mauvaise. Certains psychologues suggèrent que l’accent mis sur la sécurité dans la culture récente pourrait être un facteur contributif.
La surprotection parentale
Des études ont montré que la surprotection parentale peut avoir des effets négatifs sur les mécanismes d’adaptation des enfants, les rendant plus susceptibles de développer des problèmes tels que l’anxiété, la dépression, la délinquance ou la toxicomanie. Des psychologues affirment que la surprotection peut limiter la capacité des enfants à faire face à des situations difficiles et entraîner des schémas de pensée négatifs.
L’évitement des problèmes peut renforcer l’idée que les individus ne sont pas capables de les affronter, réduisant ainsi leur résilience à long terme. Des recherches ont également montré que la surprotection parentale diminue le bien-être, la motivation, l’indépendance et la capacité des jeunes à faire face aux problèmes de manière saine. Bien que certaines conséquences puissent être négatives, il est important de ne pas les considérer comme des obstacles insurmontables au développement de l’autonomie des jeunes. Si ces derniers ne peuvent pas explorer et apprendre de leurs limites, ils risquent d’adopter un faux sentiment d’impuissance, ce qui peut les rendre dépressifs et anxieux.
Quelques conseils
Il est important de cultiver des schémas de pensée positifs pour soi-même et chez les jeunes. Cela implique de leur donner des possibilités pour développer leur indépendance, leur résilience et leur autonomie. Cela implique également d’accepter les expériences négatives telles que la frustration, les conflits et l’ennui.
Voici quelques conseils :
- Considérer les aspects positifs des expériences comme les jeux non supervisés, qui peuvent apporter de la joie, de l’indépendance, de la résolution de problèmes, de l’évaluation des risques et de la résilience, malgré les risques.
- Faire preuve de nuance entre ce qui est bon ou mauvais, notamment à l’égard d’une personne, d’une idée, d’un lieu ou d’une situation.
- Prendre conscience qu’un sentiment de danger ne signifie pas nécessairement la présence d’un réel danger. L’évitement des situations stressantes ne donne pas l’occasion de développer des mécanismes pour surmonter ces situations et atteindre son plein potentiel.
- Prendre soin de ses pensées, car ces dernières ont un impact significatif sur la perception du monde, des autres et de soi-même. Par conséquent, il est conseillé de cultiver des schémas de pensée positifs et rationnels.
- Encourager la curiosité et avoir des débats constructifs afin de faire preuve d’ouverture d’esprit et de développer sa capacité à penser de manière équilibrée. Remettre en question ses croyances, écouter les opinions des autres et admettre qu’on peut se tromper est essentiel pour la croissance personnelle et professionnelle.
- Faire preuve de bienveillance envers les autres en leur accordant le bénéfice du doute. La plupart des individus ne cherchent pas à nuire délibérément. Il ne faut pas laisser la peur guider nos pensées et nos actions.
- Se faire confiance. La vie est pleine d’incertitudes. Elle n’est ni sûre ni exempte de risques. La meilleure façon de se protéger est de croire en ses capacités à relever les défis qui se présentent.
Référence
Sherry, S. (2023). Over-emphasis on safety means kids are becoming more anxious and less resilient. The Conversation. Repéré à https://theconversation.com/over-emphasis-on-safety-means-kids-are-becoming-more-anxious-and-less-resilient-202481
Articles similaires
La nature de l’encadrement des parents hélicoptères et ses effets à long terme sur leurs enfants
L’étude conduite par Kristin Moilanen et Mary Lynn Manuel, de la West Virginia University, montre que l’encadrement parental effectué par les « parents hélicoptères » pendant les années du primaire et du secondaire de leurs enfants a des répercussions néfastes à long terme sur ces derniers. Une fois devenus de jeunes adultes, ceux-ci souffriraient en effet d’une […]
Voir l’articleComment intervenir auprès des enfants et des adolescents présentant de l’anxiété?
Seulement 2% des enfants qui présentent des niveaux d’anxiété élevés reçoivent une aide professionnelle spécialisée. C’est pourquoi les efforts déployés pour réduire l’anxiété chez les jeunes devraient avant tout passer par des actions de prévention.
Voir l’articleComment intervenir pour faire face à l’anxiété des élèves?
Considérant les conséquences importantes que peut entrainer une méconnaissance du phénomène de l’anxiété chez les élèves sur leur réussite scolaire et leur développement psychologique et social, il importe de s’assurer que le personnel éducatif soit bien préparé à y faire face.
Voir l’articleCommentaires et évaluations
Contribuez à l’appréciation collective