Le décrochage scolaire chez les filles : un phénomène sous-estimé?
Quand on se penche sur la problématique du décrochage, la réflexion est souvent orientée vers le taux élevé d’abandon scolaire chez les garçons. Pourtant, des études montrent que ce phénomène est également très présent chez les filles et qu’il entraine des conséquences souvent plus importantes chez celles-ci. Cette problématique a été soulevée dans un reportage de Myriam Fymbri, sur Ici Radio-Canada Première.
Le décrochage des filles est, dans certaines écoles, tout aussi élevé, voire même plus élevé que celui des garçons.
Les causes du décrochage chez les filles
Certaines causes du décrochage scolaire sont communes aux garçons et aux filles, notamment :
- La pauvreté
- Le manque de soutien familial
- L’échec scolaire
- Le découragement
Or, d’autres causes s’apparentent plus spécifiquement aux filles. La grossesse est un exemple de facteur de risque du décrochage touchant particulièrement les filles, comme l’explique Julie St-André du Carrefour Jeunesse emploi du Sud-Ouest.
Les problèmes de nature psychologiques ou familiaux auraient également une incidence plus grande sur la persévérance scolaire des filles que sur celle des garçons. Les filles seraient aussi plus à risque de vivre une dépression; problème qui demeure sous-estimé selon des spécialistes (FAE, 2015).
Les conséquences du décrochage scolaire féminin
D’un point de vue socioéconomique, les filles souffriraient davantage du décrochage scolaire que les garçons. À titre d’exemple, Lise Gervais, coordonnatrice de Relais-femmes, explique que certains métiers de la construction, plus fréquentés par les garçons, demandent peu de scolarité, mais sont bien rémunérés, tandis que les filles sans diplôme se dirigent plus souvent vers le secteur des services (aide à domicile, ménage, etc.) avec de moins bonnes conditions de travail et peu d’avantages sociaux.
Si les décrocheurs ne sont pas riches, les décrocheuses sont carrément pauvres, et lorsqu’elles ont des enfants à charge, leur situation financière est incontestablement périlleuse.
(FAE, 2015, p. 6)
Les conséquences économiques du décrochage scolaire
Les garçons « raccrochent » plus que les filles
Le retour aux études est également plus rare chez les filles que chez les garçons. Pour celles qui ont un enfant, les responsabilités entourant la maternité sont souvent trop importantes pour pouvoir les concilier avec un retour à l’école. Cette réalité questionne toutefois encore les spécialistes.
Entre 20 et 24 ans[,] une plus grande proportion de garçons que de filles effectue un retour aux études, soulevant […] un questionnement sur les motifs qui tiennent les filles davantage éloignées de la reprise d’un parcours scolaire.
(OCDE et Statistique Canada, rapporté par la FAE, 2015, p. 6)
[Écoutez le reportage]
Pour aller plus loin, le RIRE vous propose :
– Les conséquences économiques du décrochage scolaire
– Un guide favorisant la lutte contre le décrochage scolaire
– La place de l’éducation dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
Référence : Fédération autonome de l’enseignement (FAE). (2015). Le décrochage scolaire des filles : la possibilité d’agir, la nécessité de le faire! Récupéré du site de la FAE.
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