Comment aider les élèves présentant des difficultés comportementales à développer leur plein potentiel?
L’éducation inclusive reste un défi de taille pour les écoles québécoises. Selon le Conseil supérieur de l’éducation, le système scolaire québécois rencontre quelques obstacles à ce sujet : les pratiques ainsi que les visions vont parfois à contre-courant et ne permettent pas au système scolaire d’être totalement inclusif (Conseil supérieur de l’éducation). L’étude de Beaudoin et Nadeau (2020) relève une partie de cette problématique : les élèves présentant des difficultés comportementales (PDC) constituent une clientèle chez qui la scolarisation reste encore ardue et où le décrochage scolaire est le plus présent. Une question demeure, est-ce que le système scolaire est en mesure de répondre adéquatement à leurs besoins.
Dans l’étude de Beaudoin et Nadeau (2020), on mentionne que les comportements dits « perturbateurs » apportent leur lot de négativité sur l’estime de soi et sur les apprentissages de ces jeunes : rejet des pairs, absentéisme, résultats scolaires à la baisse, conflits avec leur entourage, etc.
L’objectif de cette étude (2020) était de relever les conditions qui contribuent à optimiser la réussite de ces élèves PDC et celles qui sont défavorables au développement de leur plein potentiel. Il faut noter ici que la méthodologie choisie par Beaudoin et Nadeau (2020) est une « méthodologie de la recension des écrits » où les chercheuses voulaient dresser un portrait des perceptions des élèves PDC. Cette étude propose donc plusieurs données collectées auprès d’élèves venant de différents milieux scolaires.
Conditions favorables
Dans la majorité des études (26 sur 42, selon Beaudoin et Nadeau, 2020), la relation positive avec l’enseignant ou l’enseignante est mentionnée comme facteur pouvant favoriser leur parcours. Des études révèlent que la relation avec le corps enseignant était plus positive dans les classes spécialisées que dans les classes ordinaires.
Plusieurs autres facteurs sont mentionnés dans les études tels que:
- l’écoute;
- l’ouverture;
- la flexibilité;
- la présence d’aide spécialisée (20 % des études);
- la grosseur de la classe (une petite classe est préférable) ainsi que le soutien des apprentissages.
La relation avec les autres enfants peut aussi influencer positivement leur rapport avec la scolarité.
Conditions défavorables
Parmi les facteurs pouvant nuire au parcours scolaire des élèves figurent surtout les conditions inverses de celles présentées ci-dessus : une mauvaise relation avec l’enseignant ou l’enseignante, un manque d’ouverture et d’empathie de leur part, un faible soutien aux apprentissages, des activités qui ne correspondent pas à leurs champs d’intérêt ou encore une mauvaise relation avec les pairs.
Les élèves PDC rapportent, dans 33 % des études, que les autres élèves les intimident, les agressent ou leur font vivre de la stigmatisation liée à leurs problèmes de comportement, ce qu’ils n’expérimentent presque pas dans les classes spécialisées. D’ailleurs, Willmann et Seeliger (2017) expriment l’idée suivante : « Les expériences positives vécues dans les milieux spécialisés sont donc à considérer en parallèle avec la stigmatisation qui peut avoir lieu dans les classes ordinaires. » (Beaudoin et Nadeau, 2020, paragr. 32)
Pour conclure
Beaudoin et Nadeau (2020) démontrent par l’intermédiaire de leur recherche que le système scolaire semble être encore trop axé sur la perception des adultes des écoles plutôt que sur celle des enfants PDC. Les principales conditions pouvant favoriser leur participation scolaire, selon ces élèves, tourneraient autour des relations positives avec le corps enseignant et le sentiment d’intégration par les autres élèves.
Ces résultats démontrent qu’il faut donner une voix plus forte aux élèves PDC pour comprendre comment les aider afin qu’ils se sentent inclus davantage aux classes ordinaires et qu’ils puissent développer leur plein potentiel.
Références
Beaudoin, M. et Nadeau, M.-F. (2020). Quelles sont les perceptions des élèves présentant des difficultés comportementales quant aux conditions qui influencent leur scolarisation en classe ordinaire? https://www.erudit.org/fr/revues/ncre/2020-v22-n1-ncre05349/1070028ar/
Conseil supérieur de l’éducation (2017). Pour une école riche de tous ses élèves. S’adapter à la diversité des élèves, de la maternelle à la 5e année du secondaire. https://www.cse.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/2017/10/50-0500-AV-ecole-riche-eleves.pdf
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