Faciliter le passage de l’école à la vie active pour les jeunes ayant des incapacités

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Mis à jour le 22 Mai 2019

Codirigé par Francine Julien-Gauthier, Chantal Desmarais et Sylvie Tétreault, l’ouvrage Transition de l’école à la vie active pour les jeunes ayant des incapacités traite de défis relevés, de stratégies éprouvées et de pratiques prometteuses. Ceci, pour aider les jeunes ayant des incapacités, ainsi que pour contribuer à ce qu’ils développent leur autonomie et s’engagent dans leur communauté. Il s’agit du sixième document en libre accès publié par le Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) dans le site Web Livres en ligne du CRIRES.

Shutterstock/memedozaslanphotography

par Lise Santerre

 

Le résultat d’une réflexion collective

La publication de cet ouvrage fait suite à une journée d’échange entre chercheurs et intervenants des milieux scolaires, sociaux et communautaires. Cette rencontre avait été organisée par l’équipe Communauté axée sur la participation sociale des enfants et adolescents ayant des incapacités (CAPSEA) en 2015.

L’ouvrage, qui regroupe cinq textes (cinq chapitres) portant sur la transition cruciale de l’école à la vie active que vivent les jeunes ayant des incapacités, présente donc, entre autres, des résultats d’études et des pratiques éducatives. Les paragraphes suivants résument chacun des cinq articles.

  1. Conception positive et communautaire de la participation sociale

Francine Julien-Gauthier, Chantal Desmarais, Sabrina Falardeau et Désirée Maltais, qui sont les auteures du premier texte de l’ouvrage, rendent compte, dans ce chapitre, de la conception à la fois positive et communautaire que partagent les intervenants en réadaptation à propos de la participation sociale des jeunes ayant des incapacités. Cette conception comprend deux éléments principaux :

  • L’accès et la participation, pour les jeunes ayant des incapacités, à des activités dans leur communauté;
  • L’exercice de rôles sociaux valorisés selon l’âge et la culture de ces jeunes.

Cette conception guide aussi les actions que les intervenants proposent à ces jeunes afin d’encourager leur participation dans toutes les activités de la vie courante et dans l’exercice de leurs rôles sociaux, et afin de soutenir leurs efforts dans ce sens.

  1. Intégration sociale des jeunes sourds

Écrit par Louise Duchesne, Normand Boucher et Joëlle Dufour, le deuxième article de l’ouvrage décrit l’expérience de jeunes adultes qui sont scolarisés dans des classes ordinaires au secondaire et qui utilisent la langue orale pour communiquer. L’article mentionne entre autres que les résultats d’une étude exploratoire menée auprès de quelques-uns de ces jeunes montrent qu’ils vivent un certain isolement, voire du rejet, pendant leurs études secondaires, d’une part, et qu’ils se heurtent à certaines barrières dans leur choix de carrière en raison de leur surdité, d’autre part. Les auteurs en concluent que les ressources des programmes de réadaptation et des établissements d’enseignement devraient être davantage mises à profit (ou mieux) pour favoriser la participation sociale de ces jeunes. Car ces derniers gagneraient à être encore mieux outillés pour continuer de faire face à la réalité des personnes sourdes alors que s’amorce leur vie d’adulte.

  1. Points de vue des acteurs (parents et intervenants) sur le soutien à la participation sociale

Rédigé par Chantal Desmarais, Jacinthe Brisson, Katia Sirois, Désirée Maltais et Louise Duchesne, le troisième chapitre de l’ouvrage rend compte d’une démarche de concertation entreprise par une équipe de chercheurs en réadaptation dans le cadre d’une journée de réflexion regroupant 80 participants. Cette démarche avait pour but de mettre en lumière des pistes d’action pour promouvoir la participation des jeunes ayant des incapacités. L’expérience des différents acteurs ayant pris part à cette journée de réflexion (parents et intervenants issus du milieu communautaire, du réseau de l’éducation et du secteur de la réadaptation) a permis aux auteures de dégager des pistes d’action à privilégier. Ceci, dans le but de mieux faire connaître les avantages associés à la participation sociale des jeunes ayant des incapacités, et de valoriser davantage les bienfaits que procure cette participation. Les auteures ont également formulé des recommandations pour surmonter les obstacles auxquels se heurtent ces jeunes. Ainsi, elles préconisent une bonification des ressources et la création d’une réelle collaboration intersectorielle au sein des milieux de vie de ces jeunes.

  1. Aide pour les jeunes présentant un trouble de développement du langage

Le quatrième chapitre, dont Sabrina Falardeau, Martine Lanthier, Véronique Tétreault, Léa Gauthier-Chamard, Francine Morin et Chantal Desmarais sont les auteures, « rapporte les résultats d’une recension des écrits scientifiques qui a pour objectifs de dégager les caractéristiques de jeunes adultes présentant un trouble de développement du langage (TDL) et de mettre en évidence les éléments pris en compte dans les interventions à leur offrir ». La principale conclusion qu’en tirent les auteures est que ces jeunes vivent plusieurs difficultés liées à la transition vers la vie adulte : difficultés scolaires, relations d’amitié de moindre qualité, occupation d’emplois non spécialisés et manque d’autonomie. Concernant les interventions à leur offrir, les auteures constatent que peu de services de soutien sont disponibles au Québec. Elles rappellent que les écrits scientifiques soulignent pourtant l’importance d’une offre de services qui identifie clairement les besoins de ces jeunes adultes, par exemple : améliorer la communication et les relations avec les pairs; développer l’autonomie; encourager le partenariat entre les différents milieux que fréquentent ces jeunes.

  1. Soutien à la transition de l’école à la vie active pour les élèves ayant des incapacités intellectuelles

Le dernier chapitre, dont Francine Julien-Gauthier, Colette Jourdan-Ionescu, Sarah Martin-Roy et Julie Ruel sont les auteures, présente les résultats d’études récentes, qui s’intéressent aux élèves ayant des incapacités intellectuelles au moment de leur transition de l’école à la vie active. En s’appuyant sur le cadre théorique de la résilience, les auteures proposent des stratégies éprouvées d’accompagnement lors de cette transition afin que ces jeunes puissent « acquérir les habiletés nécessaires à la conquête de leur autonomie et à la réalisation de leurs projets ». Les stratégies proposées sont variées et font appel à des facteurs de protection individuels (ex. : développer des habiletés d’interaction sociale), familiaux (ex. : assumer des responsabilités à la maison) ou environnementaux (ex. : explorer les occasions de participation sociale dans la collectivité) qui favorisent la participation sociale de ces jeunes et leur épanouissement.

Il est à noter que l’équipe de recherche CAPSEA poursuivra ses travaux en partenariat avec les jeunes et leur famille dans les milieux scolaires et communautaires afin de renouveler et d’améliorer les services qui leur sont offerts.Les publications du CRIRES visent à favoriser l’accès aux résultats des recherches menées et ce, tant pour les chercheurs que pour les intervenants. L’objectif est de permettre aux différents acteurs concernés d’accompagner adéquatement les jeunes ayant des incapacités ainsi que leur entourage.

 

Référence

Julien-Gauthier, F., Desmarais, C., et Tétreault, S. (2018). Transition de l’école à la vie active pour les jeunes ayant des incapacités. Québec : Livres en ligne du CRIRES. Repéré à : https://lel.crires.ulaval.ca/sites/lel/files/julien-gauthier_desmarais_tetreault_2018.pdf

 

Source de l’image : Shutterstock/memedozaslanphotography

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