Les amplificateurs cognitifs pour s’adapter à un contexte de performance

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Mis à jour le 02 Oct 2018

Au début des années 2000, plusieurs chercheurs ont commencé à étudier le perfectionnisme et l’anxiété de performance des étudiants collégiaux et universitaires, deux phénomènes liés de près à la consommation d’amplificateurs cognitifs. Plus de 15 ans plus tard, les chercheurs affirment que 4 à 6 % des étudiants postsecondaires canadiens en feraient usage, alors que ce taux est de 3 à 11 % au Québec.  

Source de l’image : Shutterstock Robert Kneschke

Pour éclairer ses lecteurs sur cette nouvelle problématique, le Consortium d’animation sur la persévérance et la réussite en enseignement supérieur (CAPRES) a publié un dossier sur la santé mentale des étudiants collégiaux et universitaires. On y trouve notamment l’article intitulé « Réussir » avec les amplificateurs cognitifs : une stratégie d’adaptation à un contexte de performance. Il permet de faire un état des lieux de la consommation de ces substances de plus en plus populaires auprès des étudiants qui font des études supérieures.

Les amplificateurs cognitifs — smart drugs, psychostimulants, nootropes — sont des substances psychoactives connues sous leur appellation commerciale (Ritalin®, Adderall®, Concerta®, etc.). Ils optimiseraient certaines capacités du système nerveux central, décupleraient la concentration et la mémoire et diminueraient les effets ressentis de la fatigue.

Pourquoi en prendre?

Les étudiants qui ont participé aux nombreuses études sur le sujet ont sensiblement les mêmes raisons de consommer des amplificateurs cognitifs :

  • Augmenter leur performance scolaire;
  • Compenser des limites personnelles;
  • S’adapter aux milieux exigeants et compétitifs;
  • Se démarquer des autres et figurer parmi les meilleurs;
  • Assumer de multiples rôles sociaux.

Cette consommation de smart drugs constitue en fait une stratégie d’adaptation aux pressions sociales et au stress causé par les exigences et les obstacles du milieu scolaire postsecondaire, lequel est fortement axé sur la réussite et la performance.

Facilité d’accès et risques

L’article du CAPRES indique que cette problématique est de plus en plus présente dans le milieu scolaire en raison de la facilité avec laquelle les étudiants peuvent se procurer ces psychostimulants. En effet, ils peuvent facilement en trouver grâce à des amis ou des connaissances, qui vendent leurs « surplus », ou en apprenant par cœur les symptômes qui mènent à un diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) pour obtenir une « prescription sur mensonge ».

[Déficit d’attention : gare aux faux diagnostics]

Toutefois, la consommation d’amplificateurs cognitifs n’est pas sans risque. Les études montrent que cette pratique nuit au développement de stratégies d’adaptation saines par les étudiants. Faute de stratégies pour gérer efficacement leur stress, ils tendent à poursuivre leur consommation une fois sur le marché du travail. Les experts montrent qu’un risque réel de développer une forme de pharmacodépendance épisodique ou de consommer involontairement des métamphétamines lorsqu’on a recours au marché noir existe également.

[TDAH et Ritalin : un cocktail risqué pour la dépendance]

Prévention

Pour répondre efficacement à l’augmentation du recours aux amplificateurs cognitifs, les milieux collégial et universitaire sont encouragés à sensibiliser leurs étudiants aux effets à long terme d’une telle consommation. Et la littérature scientifique privilégie notamment une approche-programme permettant aux professeurs d’établir des calendriers communs d’évaluation qui espacent les remises de travaux et les examens.

Ce sont là deux méthodes de prévention parmi d’autres qui pourraient contribuer à réduire la banalisation de la consommation de psychostimulants et à réduire le stress causé par les exigences et les obstacles liés aux milieux collégial et universitaire.

[Consulter l’article]

Référence

CAPRES. (2018). « Réussir » avec les amplificateurs cognitifs : une stratégie d’adaptation à un contexte de performance. Repéré à www.capres.ca/wp-content/uploads/2018/06/A9145_Dossier_CAPRES_Gabarit_Enjeu_EPF_SM.pdf

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