La gestion du cellulaire en salle de classe
Comment les enseignants doivent-ils réagir à la présence des ordinateurs et des cellulaires dans leur salle de classe? Bien que les technologies mobiles présentent de nombreux avantages, elles constituent une source de distraction, et ce, tant pour l’élève que pour l’enseignant.
Dans le cadre du 3e Colloque sur le soutien à la réussite de l’Université de Montréal, deux visions opposées quant à la place que devrait occuper la technologie en classe ont été présentées. Des professeurs (l’un pour les écrans en classe et l’autre, contre) ont partagé leurs expériences au cours de la table ronde intitulée « La technologie dans les salles de classe : un atout ou une nuisance? ».
Être plus intéressant que Facebook aux yeux des étudiants
Grégoire Leclair, professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal (UdeM), a expérimenté différentes stratégies afin de capter davantage l’attention de ses étudiants. Après quelques essais infructueux, il a décidé de profiter du fait que tous les étudiants possèdent un appareil mobile. À l’aide de l’application Socrative, il a créé des questionnaires accessibles en ligne dont les résultats sont diffusés en temps réel.
« Je pose une question floue ou je ne mets pas la bonne réponse dans les choix, souligne-t-il. Ces stratégies causent une légère panique chez les étudiants, ils réfléchissent, ils me posent des questions, puis la classe se calme et je peux de nouveau capter leur attention avec la prochaine question. »
De son côté, Bruno Poellhuber, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation l’UdeM, utilise la technologie pour pousser l’engagement des étudiants un cran plus loin. Selon lui, si l’ordinateur est mis au service de l’enseignement, il peut enrichir les apprentissages. Ainsi, il demande aux étudiants d’apporter leur ordinateur portable en classe et d’utiliser un wiki, soit un document collaboratif en ligne où tout le monde peut écrire, travailler et échanger de l’information. Les étudiants doivent se répartir les rôles (ex. : les uns rédigent, et les autres trouvent des textes complémentaires en ligne).
Éteindre les écrans
Quant à Philippe Genequand, professeur au Département d’histoire de l’UdeM, il propose à ses étudiants d’éteindre ordinateurs et cellulaires en salle de classe en les sensibilisant à l’espace spécial que représente une salle de cours, lieu d’interactions privilégié entre les étudiants et le professeur. Selon lui, la présence des technologies en classe constitue une source de distraction importante. Or, les étudiants ont besoin de toute leur concentration pour développer leur capacité de réflexion complexe.
[Bannir le cellulaire à l’école?]
Un consensus
Tous les professeurs s’entendent sur un élément : le besoin d’encadrement des étudiants. Poellhuber invite les enseignants à consulter le rapport Les technologies mobiles en classe : encadrer leur utilisation pour soutenir l’apprentissage des étudiants. Ce rapport pose des balises que chaque enseignant peut choisir d’utiliser ou non. De plus, selon Poellhuber, les étudiants doivent être conscients des risques liés à la source de distraction que représente leur appareil afin d’en faire un usage responsable.
Référence :
Letarte, M. (2017). Pour ou contre le cellulaire et l’ordinateur en classe? UdeMNouvelles. Repéré sur le site de l’Université de Montréal à http://nouvelles.umontreal.ca/article/2017/05/08/pour-ou-contre-le-cellulaire-et-l-ordinateur-en-classe/
Source de l’image : Shutterstock/Billion Photos
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