L’anxiété causée par les mathématiques nuit aussi aux élèves forts

Lecture : 3 min.
Mis à jour le 11 Avr 2017

Lorsqu’on pense à l’anxiété causée par les mathématiques, on ne pense pas intuitivement aux élèves qui excellent dans cette discipline. Pourtant, ces jeunes qui obtiennent de bons résultats en mathématiques peuvent eux aussi souffrir d’anxiété, et l’impact de cette « peur des maths » est plus important qu’on pourrait le croire.

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Shutterstock / Tom Wang

Cet article est une adaptation libre du texte « Anxiety affects test scores even among student who excel at math » publié sur le site Phys.org.

Un problème bien réel

Les résultats d’une recherche menée par des chercheurs de l’Université de Chicago ont mis en lumière un fait étonnant : plus les élèves réussissent bien en math, plus leur performance est diminuée par la présence d’anxiété. Loin de n’être observée qu’aux États-Unis, le lien entre l’anxiété et la performance en mathématique est observé partout dans monde.

Selon Alana Foley, postdoctorante et coauteure de l’étude publiée dans le journal Current Directions in Psychologial Science, même si ces élèves réussissent mieux que d’autres, ils ne performent pas autant qu’ils le pourraient en raison de cette anxiété.

La recherche de Foley et ses collaborateurs tient compte des résultats de 40 expériences en laboratoire, combinés à l’analyse des données de l’enquête PISA menée auprès d’élèves de 15 ans de partout à travers le monde.

Les effets de l’anxiété sont bien réels, même dans les pays qui performent bien en mathématique – Singapour, Corée, Japon, Chine. […] Nous ne nous attendions pas à cela.

– Julianne Herts, étudiante au doctorat en psychologie

Comment s’explique ce problème?

Les recherches ayant fait l’objet de la revue de littérature de Foley et ses collaborateurs de l’Université de Chicago ont amené les chercheurs à émettre des hypothèses sur l’origine de ce problème à grande échelle.

L’anxiété des mathématiques : quand les maths font mal

Selon eux, pour faire des mathématiques, l’individu doit être capable de retenir des informations en mémoire, de les manipuler et de s’en souvenir. Foley explique que les élèves qui réussissent bien sont habiles pour retenir l’information en mémoire et pour utiliser des stratégies avancées qui nécessitent une grande quantité de ressources cognitives.

Or, quand les élèves sont anxieux, le système responsable des émotions dans le cerveau interfère avec la capacité à retenir de l’information en mémoire. Par conséquent, ces élèves réussissent moins bien qu’ils ne le feraient s’ils n’étaient pas aux prises avec cette angoisse à l’égard des mathématiques.

Que peut-on faire pour réduire l’anxiété causée par mathématiques?

Comme pistes de solution, Foley et ses collaborateurs rapportent les résultats d’autres recherches selon lesquels les élèves réussissent mieux si on leur fait voir que les symptômes associés à l’anxiété (comme le pouls qui s’accélère) peuvent les aider à mieux réussir.

Comment briser le cercle vicieux de l’anxiété de performance?

La recherche montre aussi que la performance des élèves anxieux s’améliore lorsque ces jeunes mettent sur papier leurs émotions avant de s’adonner à une évaluation. Externaliser l’anxiété semble donc réduire ses effets négatifs.

– Sain Beilock, professeur de psychologie

Toutefois, les chercheurs mentionnent qu’il n’y a pas de forme d’intervention qui fonctionne à tout coup dans toutes les cultures. Pour cette raison, ils estiment que des travaux de recherche supplémentaires doivent être effectués pour mieux comprendre l’anxiété associée aux mathématiques dans différents pays, et pour identifier des façons de prévenir et d’intervenir pour réduire les effets de cette anxiété. Les chercheurs soutiennent que s’il est important d’évaluer la compétence des élèves en mathématique, il serait aussi pertinent d’évaluer l’attitude des élèves à l’égard de cette discipline.

[Consultez l’article]

Références

Foley, A. E., Herts, J. B., Borgonovi, Guerriero, S., Levine, S. C., & Beilock, S. L. (2017). The math anxiety-performance link: A global phenomenon. Current Directions in Psychological Science, 26, 52-58.

Reiter, C. (2017). Anxiety affects test scores even among students who excel at math. Récupéré en ligne sur le site de Phys.org : https://phys.org/news/2017-03-anxiety-affects-scores-students-excel.html

Image : © Shutterstock / Tom Wang

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  • L’anxiété des mathématiques est directement lié à la peur des mathématiques, cette peur peut empêcher l’apprentissage chez les élèves, car les élèves ont une crainte face à l’erreur en mathématiques. Cette matière, est souvent considérer comme une matière qui est complète et terminé, je veux dire par là que les élèves pense qu’il n’y a plus de découverte a faire en mathématique, ce qui est totalement faux. Il est donc intéressant de s’attarder à ce problème étant donné qu’il influence directement la façon de l’enseigner. Un enseignant qui utilise une méthode plus procédurale pourrait éventuellement créer plus d’anxiété chez les élèves. Il est mentionné dans l’article de Lucie Barriault Vaincre la peur des mathématiques que les élèves pensent que pour faire des mathématique, il faut tout retenir les informations en mémoire, pour ensuite les manipuler et de s’en souvenir. Donc une approche procédurale amplifierais l’impression qu’il faut tout retenir les information par cœur, donc l’anxiété que les mathématique crée doit modifier l’approche qu’un enseignant doit utiliser. Pour moi, qui est un futur enseignant en mathématique je dois me poser la question qu’est-ce que c’est que de faire des mathématique? Avant tout il faut dire que de retenir des formules sans les comprendre pour ensuite les appliquer sans savoir pourquoi n’est pas la définition que je donne lorsqu’on me parle de faire des mathématiques. Je pense plutôt que de faire des mathématiques c’est de découvrir le principe qui se cache derrière les formules c’est d’être capable d’appliquer un concept sans nécessairement avoir à retenir une formule, il est certain que certain concept mathématique ne peuvent pas être résolu sans formule prenons par exemple pythagore il est certain qu’il faut apprendre une formule par cœur, mais j’ai l’intime conviction qu’il existe un moyen d’enseigner sans avoir à seulement mentionner la formule.

    Une des solution qui est mentionné dans l’article Vaincre la peur des mathématiques est d’encourager les élèves à faire des erreurs, en fait il faut dédramatiser le fait de faire des erreurs. Il faut aussi faire changer le perception que les ont des mathématiques un enseignant qui réussit à démontrer a ses élèves que les erreurs sont permise est un enseignant qui réduit l’anxiété chez les élèves. De plus, il est primordial pour un enseignant de démontrer que les mathématiques sont rigoureuses mais pas parfaite et elle ne sont pas fini, il y a encore beaucoup de sujets ou des preuves qui n’ont pas été encore découverte et il est important qu’ils sachent que même les plus grands mathématiciens font des erreurs et ils ont encore des sujets auxquels ils sont incapable de répondre ce qui désamorcera l’anxiété chez les jeunes. Ils faut aussi en tant qu’enseignant assumer les erreurs que nous faisons si les élèves comprennent qu’ils ne sont les seuls à faire des erreurs. Ensuite, il faut contrer une croyance qui est très rependu qui est qu’une réponse mathématique doit être trouvé dans un court laps de temps, Les étudiants ne s’attendent pas à une démarche exhaustive ou que toutes questions à sa réponse et qu’on la connait et qu’on doit s’en souvenir. Une autre piste de solution qui peut être suivi par un enseignant est de de promouvoir l’autonomie, c’est à dire d’apprendre aux élèves qu’ils n’ont pas toujours besoin de vérification externe. Il faut que les élèves prennent conscience qu’il est possible de se valider sois même. Ils doivent prendre conscience que l’erreur est une façon d’éliminer une solution pour au final trouver la bonne réponse.

    Etienne Maillette