Prêt pour la maternelle? Réduire les inégalités sociales en préparant mieux les enfants à l’école

Lecture : 3 min.
Mis à jour le 12 Sep 2016

À leur premier jour d’école, il est fréquent que les enfants provenant de milieux défavorisés aient déjà du retard sur le plan scolaire comparativement aux autres élèves. Toutefois, une nouvelle étude montre que l’écart entre les familles bien nanties et les familles défavorisées tend à être réduit lorsqu’on porte une attention particulière aux interventions en petite enfance.

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Shutterstock / Lordn

Dans un article publié sur le site de Stanford University, on rapporte les résultats d’une étude américaine dirigée par Sean Reardon.

Dans le cadre de cette étude, Reardon et ses collaborateurs ont comparé le rendement d’enfants provenant de familles favorisées économiquement avec celui d’enfants de familles peu nanties, par l’entremise d’une étude longitudinale réalisée entre 1998 et 2010 (Early Childhood Longitudinal Study). Cette étude avait pour but de mesurer le niveau de préparation des enfants à l’école : Peuvent-ils identifier des lettres? Des sons dans les mots? Compter? Reconnaitre des formes et des couleurs?

Les chercheurs ont découvert que l’écart entre les élèves « riches » et les élèves « pauvres » avait diminué de 16% en lecture et de 10% en mathématique entre 1998 et 2010.

L’écart entre les enfants riches et les enfants pauvres en début de scolarisation n’est pas banale, car les différences en termes de rendement scolaire persistent au cours des années suivantes.

Comment l’écart s’est-il réduit?

Reardon soutient que les actions posées avant l’entrée des enfants à l’école sont de la plus haute importance, car elles permettent non seulement aux enfants provenant de familles défavorisées de partir sur un même pied d’égalité que les autres enfants, mais aussi de poursuivre leur parcours scolaire sur ce même pied.

Les résultats de l’étude suggèrent que les enfants, et particulièrement les enfants de milieux défavorisés, grandissent dans des environnements plus enrichissants qu’autrefois. À titre d’exemple, les parents de milieux défavorisés qui ont fait l’objet de l’étude en 2010 possédaient plus de livres à la maison, faisaient plus souvent la lecture à leurs enfants, et les amenaient plus souvent à la bibliothèque ainsi qu’à d’autres sorties culturelles que les familles sondées en 1998.

Les familles de milieux défavorisées offriraient donc aux enfants des activités cognitivement plus stimulantes qu’autrefois, ce qui contribuerait à réduire l’écart de rendement scolaire une fois à l’école.

Comment expliquer ce changement?

L’un des facteurs qui pourraient avoir contribué à ce changement est la sensibilisation qu’a reçue la population à l’égard de l’importance du développement cognitif de l’enfant. Des initiatives telles que First 5 California, Thirty Million Words Initiative et Reach Out and Read ont permis aux parents d’acquérir des connaissances et des outils pour favoriser le développement de leur enfant.

Des campagnes comme celles-ci ont probablement eu un impact plus grand auprès des parents plus défavorisés qu’auprès des parents mieux nantis, qui mettaient déjà certaines actions en œuvre pour favoriser le développement de leur enfant.

Un écart qui persiste tout de même

Malgré les résultats encourageants de l’étude, Reardon note que l’écart persiste toujours entre les enfants provenant de familles défavorisées et ceux provenant de familles aisées. Il estime que les enfants issus de milieux plus pauvres présentent un retard d’environ six mois en lecture et sept mois en mathématiques, comparativement aux enfants issus de familles plus favorisées d’un point de vue socioéconomique.

Le quart des enfants qui entrent à la maternelle sont « vulnérables »

Le chercheur conclut toutefois en rappelant que la réduction de l’écart entre les riches et les pauvres observée entre 1998 et 2010 suggère que cet écart n’est pas immuable; qu’il est possible d’agir pour réduire les inégalités.

[Consultez l’article]

 

Source : Ce texte est traduit et adapté de l’article écrit par Miriam Wasserman sur le site de Stanford News « Ready for kindergarten? Gap Between rich and poor narrows.

Image : Shutterstock / Lordn

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