L’estime de soi et les troubles d’apprentissage
Lors d’une entrevue pour la balado de TA@l’école, Nadia Rousseau, professeure en adaptation scolaire à l’Université du Québec à Trois-Rivières, a fait le point sur l’estime de soi des élèves présentant un trouble d’apprentissage.
Comment le milieu de la recherche définit-il l’estime de soi?
L’estime de soi est l’image que l’on a développée de soi-même. Elle est construite à partir de notre perception de soi et de nos compétences, qui elles varient selon les milieux et les contextes. Par exemple, on peut avoir une bonne perception de soi et de ses compétences au soccer et une mauvaise dans les cours de français. Les perceptions sont aussi influencées par le regard des autres. Ce sont donc les perceptions de soi, de ses compétences et du regard des autres sur soi-même qui construisent l’estime de soi d’une personne.
L’apprentissage et l’estime de soi
Les apprenants qui se sentent compétents ont tendance à mieux réussir que ceux qui ne se sentent pas compétents.
Il est également possible d’établir un lien entre la perception de soi et la prise de risque. Demander de l’aide implique la possibilité d’« avouer » ses difficultés aux pairs, et peu d’apprenants ayant une mauvaise estime de soi sont prêts à prendre ce risque. La Dre Rousseau compare cette situation à un filtre qui altère le rapport au savoir de l’apprenant. Pour l’élève avec une faible estime de soi, la peur de ne pas réussir, de se faire confirmer qu’il éprouve de la difficulté ou d’être jugé nuit aux apprentissages. Ce même filtre a aussi un impact sur l’interprétation des gestes des autres et complique la socialisation.
À éviter :
Les élèves avec une faible estime de soi ont besoin de se valoriser dans une activité ou un milieu. Il faut éviter le piège de restreindre les loisirs de l’apprenant; lieu où il peut développer un sentiment de compétence pour compenser ses difficultés scolaires.
Interventions possibles :
- Faire ressortir les réussites de l’apprenant à l’école ou dans d’autres milieux.
- Placer les élèves en situation de réussite, à l’aide de la différenciation pédagogique, des technologies d’aide ou de la reconnaissance d’habilités extrascolaires.
- Connaître l’apprenant pour mieux saisir ses forces et ses qualités à encourager.
[Pour écouter l’entrevue]
Image: « self-esteem » (CC BY 2.0) by Key Foster
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Et la réussite vient avec l’effort X les stratégies, mais quand l’effort ressemble à escalader l’Everest, même avec de l’oxygène et tout l’équipement nécessaire parfois, ce n’est pas aussi simple. Certains élèves partent de loin…
Le sentiment de compétence se développe sur la base de réussite et non l’inverse. Voir les études telles le projet Follow Through et celles de Baumeister .
Bonjour. Qui croire?. M. Steve Bissonette vient de tout défaire l’affirmation de Mme. Rousseau en 140 caractères sur son compte Twitter.
Bonjour,
Je me permets de soulever ici une erreur dans la domination de la chercheuse. Nous devrions lire « Nadia Rousseau, professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières » au lieu de « la Dre Nadia Rousseau ». Pour plus d’information sur les règles qui régissent le titre, je vous invite à consulter cet article de l’OQLF : http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=2778
Véronique
-
Merci Madame D’amours pour cette précision. La modification a été effectuée.