Alphabétisation : qu’entend-on par faibles compétences en littératie?
Récemment, on apprenait qu’un nombre élevé de Canadiens présenteraient de faibles capacités en lecture. Ce phénomène s’observerait également dans plusieurs autres pays comme l’Italie et l’Espagne. Mais à quoi correspondent de faibles compétences en littératie?
La littératie est définie par l’OCDE comme « la capacité de comprendre, d’évaluer, d’utiliser et de s’engager dans des textes écrits pour participer à la société, accomplir ses objectifs et développer ses connaissances et son potentiel ».
En 2012, l’OCDE a procédé à une Évaluation des compétences des adultes, qui avait pour but d’évaluer l’individu sur sa capacité à reconnaitre le vocabulaire employé dans un texte, à comprendre le sens des phrases ainsi que celui du texte en général. À la suite de cette évaluation, les adultes qui étaient classés au niveau 1 ou en dessous de ce niveau étaient considérés comme ayant un faible niveau de compétence en littératie (le niveau 5 étant le niveau le plus élevé).
Quel type de tâche les adultes peu compétents en littératie sont-ils capables d’effectuer?
Selon le rapport de l’OCDE, les adultes qui sont classés au premier niveau en littératie seraient généralement capables de reconnaitre un vocabulaire de base, de comprendre le sens de courtes phrases ou de courts paragraphes. Ils seraient en mesure de comprendre des phrases d’environ 14 à 18 mots ainsi que de faire des liens entre plusieurs informations présentées dans un court texte. Les adultes classés aux plus faibles niveaux de compétences en littératie par l’OCDE « possèdent [donc] certaines compétences de base en lecture ».
Qu’est-ce qui pose problème à ces personnes?
Dans un document produit par le Conseil supérieur de l’éducation du Québec, on explique que les adultes qui se classent au niveau 1 en littératie auraient de la difficulté à repérer une information donnée à l’intérieur d’un texte lorsque celui-ci comporte des éléments de distraction, ou encore lorsque certaines informations doivent être déduites, comparées ou mises en opposition.
La compréhension de textes longs est particulièrement difficile pour les adultes les moins compétents en littératie.
Un engagement collectif pour maintenir et rehausser
les compétences en littératie des adultes
L’OCDE prône la mise en oeuvre de politiques ciblant les gens qui présentent des lacunes sur le plan de la littératie. Selon les données de cette organisation internationale, les adultes possédant un bon niveau de littératie risqueraient moins de se retrouver au chômage, et seraient généralement mieux rémunérés ainsi qu’en meilleure santé.
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Voir l’articleCommentaires et évaluations
Contribuez à l’appréciation collective
C’est intéressant. Le rapport du CES de 2013 spécifie en tout premier lieu dans ces recommandations que le faible niveau de compétence en littératie s’explique par un parcours scolaire initial parsemé d’échecs et difficile, et donc qu’une politique favorisant la persévérance et la réussite scolaire entraînerait à moyen et long terme une amélioration de la situation.
Ce rapport est très exhaustif et cite d’autres rapports et des politiques qui, même s’ils datent de plusieurs années, restent quand même très pertinents. On connait donc les causes, les conséquences et les solutions possibles. Si la problématique persiste ou s’aggrave, ce n’est pas que les solutions ne marchent pas, mais plutôt qu’elles n’ont pas été mise en place.
Pour ma part, je pense que la clé, c’est «l’importance de susciter chez les jeunes, dès la petite enfance, l’éveil à la lecture et le goût de lire»(MCC). Si les graines de la lecture germent tôt dans l’esprit fertile des enfants, ne récolteront t’ils pas toute leur vie les fruits d’une bonne littératie? Pour se faire, les acteurs qui devront prendre leur responsabilité, c’est le gouvernement par le biais de son ministère de l’éducation, et surtout les parents qui en encourageant leurs enfants à lire, composer et dialoguer, sont à même de régler le problème à la source.