Prendre une part active dans ses apprentissages renforce la mémoire
Texte traduit et adapté de Study reveals how taking an active role in learning enhances memory, publié sur le site de l’Université de l’Illinois le 6 décembre 2010
Une nouvelle étude du professeur Neal Cohen et du chercheur Joel Voss de l’Université de l’Illinois démontre que les apprenants qui ont du contrôle sur leur environnement d’apprentissage parviennent à mieux mémoriser l’information. Cette étude permet de mieux comprendre les mécanismes du cerveau qui contribuent à ce phénomène.
« Prendre une part active de ses apprentissages a des impacts considérables sur la mémorisation et nous commençons à comprendre pourquoi », indique le professeur Neal Cohen, chercheur principal de l’étude. « Des zones entières du cerveau vont non seulement être activées, mais aussi devenir fonctionnellement connectées lors d’une exploration active du monde. »
La recherche était centrée sur l’activité neuronale dans différentes régions du cerveau, dont l’hippocampe, situé dans le lobe temporal médian, près des oreilles. Les chercheurs savent depuis des décennies que l’hippocampe est indispensable à la mémoire, notamment parce que les personnes qui ont eu des dommages dans cette zone du cerveau perdent aussi leur habileté à construire et à retenir de nouveaux souvenirs. Mais l’hippocampe ne fonctionne pas seul. Des connexions neuronales robustes le relient à d’autres structures importantes du cerveau avec lesquelles il fonctionne en tandem.
Description de l’expérimentation
Pour mieux comprendre comment ces régions influent sur l’apprentissage actif ou passif, Voss a conçu une tâche expérimentale qui consiste à mémoriser l’emplacement exact d’objets dans un tableau sur un écran d’ordinateur. Un seul objet à la fois était montré. Les sujets « actifs » utilisaient une souris pour contrôler l’objet qui apparaissait sur l’écran. Ils étaient laissés totalement libres dans les stratégies qu’ils utilisaient pour mémoriser la suite d’objets et disposaient de tout le temps qui leur était nécessaire pour y arriver. Les sujets « passifs », pour leur part, visionnaient ce qui avait été vu précédemment par l’un des sujets actifs. Enfin, les participants devaient sélectionner les objets et les placer dans le bon ordre.
Principaux résultats
Des différences significatives ont été découvertes dans l’activité neuronale des participants actifs en comparaison avec les participants passifs. Ceux qui pouvaient contrôler activement les écrans qu’ils visualisaient ont mieux réussi que leurs pairs dans l’identification de la position des objets.
D’autres expérimentations pendant lesquelles les participants passifs pouvaient contrôler la souris pour déterminer la vitesse d’exposition ont aussi permis d’établir que ces résultats étaient indépendants du geste de la manipulation de la souris.
En somme, non seulement l’hippocampe, mais aussi plusieurs autres régions du cerveau étaient davantage sollicitées lorsque les sujets contrôlaient activement les fenêtres. Ces zones étaient d’ailleurs mieux synchronisées avec l’activité de l’hippocampe. Ainsi, l’hippocampe jouerait un rôle très important dans l’apprentissage.
« Ces nouvelles découvertes viennent confronter la vision que l’on avait du rôle de l’hippocampe dans l’apprentissage », déclare Voss. Nous avons été surpris que les autres zones du cerveau étant impliquées dans la planification et l’élaboration de stratégies ne puissent être vraiment efficaces sans avoir d’interaction avec l’hippocampe. »
Joel L. Voss, Neal J. Cohen et collaborateurs (2010). Hippocampal brain-network coordination during volitional exploratory behavior enhances learning. Nature Neuroscience, vol. 14, no 1, p. 115–120. (résumé en ligne)
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