Les élèves victimes d’intimidation ont plus de difficulté à réussir à l’école
Texte traduit et adapté de Victims of bullying suffer academically as well, UCLA psychologists report, publié sur le site de l’Université de Californie à Los Angeles le 19 août 2010.
Les élèves qui sont régulièrement la cible d’intimidateurs ont beaucoup plus de mal à réussir à l’école, selon une récente étude publiée dans le Journal of Early Adolescence.
Des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont réalisé cette étude auprès de 2 300 élèves. L’équipe de recherche a pu associer le fait d’avoir été souvent victime d’intimidation à de moins bons résultats scolaires chez les élèves de 11 ans à 13 ans. En fait, la recherche a révélé que les élèves qui sont souvent victimes d’intimidation ont des résultats substantiellement inférieurs à leurs homologues.
« On ne peut pas régler le problème de la réussite scolaire en ignorant l’intimidation, parce que les deux problèmes sont souvent liés, explique Jaana Juvonen, professeur de psychologie et principale auteure de l’étude. Les élèves qui sont victimes d’intimidation à plusieurs reprises ont de moins bons résultats et participent moins aux discussions en classe. Certains élèves peuvent être étiquetés à tort comme des élèves en difficulté parce qu’ils ne veulent pas parler en classe de peur d’être victimes d’intimidation. Les enseignants peuvent mal interpréter leur silence, pensant que ces élèves ne sont pas motivés à apprendre. »
L’intimidation et la réussite étroitement liées
« Les élèves victimes d’intimidation risquent de manquer des jours de classe, de ne pas aimer l’école, d’avoir une perception négative de l’école et – selon les résultats de cette étude – d’obtenir de moins bons résultats scolaires, poursuit la chercheuse. Mais le lien entre l’intimidation et la réussite peut aller dans les deux sens. Les élèves qui ont de moins bons résultats sont plus à risque d’être victimes d’intimidation; et les victimes d’intimidation peuvent, pour cette raison, réussir moins bien à l’école. Peu importe si l’intimidation a lieu à l’école ou après les heures de classe sur Internet, elle peut faire en sorte que les victimes détournent leur attention de la réussite scolaire ».
« L’enseignement ne peut être efficace que si les élèves sont disposés à apprendre, ce qui signifie qu’ils n’ont pas peur de lever la main et de parler en classe, soutient Juvonen. Lorsqu’un élève se fait coller l’étiquette « stupide », il est dès lors ostracisé et risque d’avoir encore de moins bons résultats: il s’agit d’un cycle auquel nous devons mettre fin.»
« Si les élèves qui ont un faible rendement scolaire sont plus à risque d’être intimidés, on pourrait réduire l’intimidation en intervenant sur le plan de la réussite scolaire, ajoute la chercheuse. Une fois qu’un élève entre dans le cycle de l’intimidation en raison de son mauvais rendement scolaire, ses chances d’avoir de meilleures notes sont encore moins bonnes. »
Un défi collectif
Contrer l’intimidation est un défi collectif, poursuit la chercheuse, et il ne s’agit pas seulement d’intervenir auprès de quelques élèves agressifs. Les principales conclusions des chercheurs montrent qu’au secondaire, les intimidateurs sont considérés comme « cool » par leurs camarades de classe. Leur statut social supérieur met en place une « norme d’infériorité » qui doit être corrigée. L’intimidation touche des millions d’élèves », rappelle Juvonen.
Selon les chercheurs, les jeunes qui sont victimes d’intimidation à l’école sont peu susceptibles d’en discuter avec leurs parents ou avec leurs enseignants parce qu’ils se sentent humiliés ou honteux. Ils sont plus à risque de souffrir en silence et de ne pas aimer l’école.
Juvonen conseille aux parents de parler de l’intimidation avec leurs enfants avant qu’ils la vivent. Elle leur suggère aussi de porter attention aux changements comportementaux chez leurs enfants et de prendre leurs préoccupations au sérieux. Les élèves qui se font intimider souffrent souvent de maux de tête, de rhumes et d’autres maladies, ainsi que de problèmes psychologiques.
Jaana Juvonen, Yueyan Wang, Guadalupe Espinoza (2010). Bullying Experiences and Compromised Academic Performance Across Middle School Grades. The Journal of Early Adolescence, prépublication en ligne le 2 septembre 2010, doi:10.1177/0272431610379415 (résumé en ligne).
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