Lire entre les lignes dès l’âge de quatre ans
Tout au long de la scolarité de l’élève, la lecture demeure un outil d’apprentissage essentiel. Pour s’approprier l’ensemble d’un texte, l’élève doit être habile à exploiter tant l’information explicite qu’implicite. Que ce soit pour résoudre un problème ou approfondir sa compréhension d’un texte, le lecteur doit être en mesure de saisir des informations qui n’y sont pas clairement écrites. La compréhension d’inférences est une habileté qui peut être entraînée avant l’entrée à la maternelle.
Chantal Desmarais est orthophoniste, chercheuse et professeure agrégée au Département de réadaptation de l’Université Laval. Dans cet article, madame Desmarais et trois collègues orthophonistes abordent la différence entre les habiletés inférentielles d’enfants de quatre et de cinq ans en contexte de lecture partagée. Elles souhaitent décrire les types d’inférences maîtrisées en bas âge dans le but, entre autres, de guider les efforts de préparation à la maternelle des enfants d’âge préscolaire.
Concrètement, la lecture partagée est une approche d’enseignement coopératif dans laquelle un enseignant ou un parent lit un livre à voix haute en faisant activement participer l’enfant. Dans cette étude, l’évaluateur posait des questions prédéterminées à l’enfant lors de la lecture du récit Petit cochon s’est perdu.
Faire des inférences à quatre ans
Les résultats de l’étude indiquent que les enfants de cet âge sont en mesure :
- d’inférer le but du personnage (p. ex. : « Qu’est-ce qu’ils veulent faire selon toi? »);
- d’inférer la réponse interne du personnage (p. ex. : « Comment se sent-elle? »).
Faire des inférences à cinq ans
Les chercheuses précisent que ce n’est qu’à l’âge de cinq ans que les enfants sont capables de faire des inférences à propos de la solution à un problème et des inférences basées sur les connaissances du monde (p. ex. : Où se passe cette histoire?).
Planifier les activités de lecture partagée
Pour stimuler le développement de la compréhension d’inférence pendant la lecture d’un récit, les auteures suggèrent donc de stimuler d’abord les inférences associées au but et à la réponse interne des personnages et de poursuivre avec les inférences de résolution de problèmes et les inférences basées sur les connaissances du monde.
[Consulter l’article]
Références : Desmarais, C., Archambault, M.-C., Filiatrault-Veilleux, P. et Tarte, G. (2012). La compréhension d’inférences : comparaison des habiletés d’enfants de quatre et de cinq ans en lecture partagée. Revue des sciences de l’éducation, 383, 555-578. doi: 10.7202/1022712ar.
Source de l’image : Shutterstock / Chepko Danil Vitalevich
Articles similaires
Wikipédia : le type de contribution comme gage de qualité
Le style de collaboration à la rédaction d’articles sur Wikipédia a un effet direct sur la qualité de ceux-ci.
Voir l’articleWikipédia dans la classe
L’encyclopédie libre Wikipédia fait partie des outils pouvant avoir une visée pédagogique.
Voir l’articleApprendre le sens des mots : un défi pour plusieurs enfants
Dans le cadre de l’expérimentation, les enfants avaient besoin de plusieurs séances d’enseignement pour apprendre le sens de la plupart des mots.
Voir l’articleCommentaires et évaluations
Contribuez à l’appréciation collective