Le tabagisme est associé à un plus faible QI
Texte traduit et adapté de Proof: Smoking Is Dumb, publié sur le site de American friends of Tel Aviv University publié le 1er avril 2010.
Une étude dirigée par le professeur Mark Weiser de l’Université de Tel-Aviv révèle que les jeunes hommes qui fument sont plus susceptibles d’avoir un QI plus faible que leurs homologues non fumeurs. Pour cette étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Addiction, les chercheurs ont suivi des hommes de 18 à 21 ans en service dans l’armée israélienne. Leurs résultats leur ont permis de démontrer un lien significatif entre le nombre de cigarettes consommées quotidiennement et le QI des jeunes fumeurs.
Pour cette étude, les chercheurs ont cueilli des données provenant de plus de 20 000 hommes, avant, pendant et après leur séjour dans l’armée. Weiser et son équipe ont considéré que les participants de l’étude étaient en bonne santé, puisqu’ils avaient réussi les examens médicaux et physiques de l’armée. Les chercheurs ont constaté qu’environ 28 % des sujets fumaient une cigarette ou plus par jour, 3 % d’entre eux se considéraient comme des ex-fumeurs et 68 % ont déclaré n’avoir jamais fumé.
Grâce à cette étude, le QI moyen d’un non-fumeur a été évalué à environ 101, alors que la moyenne des QI des fumeurs est de 94. Le QI des fumeurs qui inhalent la fumée contenue dans plus d’un paquet par jour est encore plus faible, à 90 environ. En comparaison, le score de QI moyen pour une population de jeunes hommes en santé, sans troubles mentaux, se situe dans la fourchette de 84 à 116.
Une dépendance qui ne fait pas de discrimination socioéconomique
« Dans le milieu de la santé, on pense généralement que les fumeurs sont plus susceptibles d’avoir grandi dans des quartiers difficiles et d’avoir reçu une moins bonne éducation », explique Weiser. Mais parce que notre étude incluait des sujets provenant de divers milieux socio-économiques, nous avons été en mesure d’écarter le facteur socio-économique comme un facteur important qui explique le tabagisme. De ce fait, le gouvernement pourrait vouloir repenser la façon dont il répartit ses ressources éducatives dans sa lutte contre le tabagisme. »
Afin de rendre les résultats plus significatifs, les chercheurs ont également étudié le lien entre le QI et le tabagisme entre les frères qui ont participé à l’étude. Dans le cas où seulement un des frères fumait, le frère qui ne fumait pas a obtenu un QI plus élevé en moyenne. Même si un QI inférieur est associé à un plus grand risque de dépendance au tabac, une analyse multivariée a permis de conclure que la plupart des fumeurs examinés dans l’étude avaient un QI dans la moyenne quand même.
De l’avis de Weiser, cette étude met en lumière une tendance générale révélée par d’autres études épidémiologiques. « Les personnes dont le QI est au seuil inférieur de la moyenne ont tendance à être moins aptes à prendre de bonnes décisions pour leur santé », explique le chercheur.
Des interventions préventives ciblées
Concrètement, ces résultats pourraient aboutir sur de nouvelles pistes pour prévenir le tabagisme dès l’enfance. Les écoliers chez qui on a évalué un QI plus faible pourraient être considérés comme plus à risque de souffrir d’une dépendance au tabac. De ce fait, il deviendrait pertinent d’instaurer des interventions préventives et ciblées auprès de ces jeunes.
« Les personnes qui ont un faible QI ne sont pas seulement sujettes à développer une dépendance au tabac », ajoute le professeur Weiser. Ces mêmes personnes sont plus susceptibles d’être obèses, de souffrir de malnutrition ou encore de toxicomanie. Notre étude, qui s’ajoute à d’autres recherches sur la dépendance, pourra être utile aux parents et aux professionnels de la santé qui pourront aider les jeunes à risque à faire de meilleurs choix. »
Mark Weiser et coll. (2009). Cognitive test scores in male adolescent cigarette smokers compared to non-smokers: a population-based study. Addiction, vol. 105, no 2, p. 358-363.
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