Le numérique au secondaire pour soutenir l’engagement et les apprentissages des élèves

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Caractère utilitaire des technologies numériques et exploitation des affordances 

Pour les élèves, les technologies sont utiles dans leurs cours au même titre que le papier-crayon, et permettent surtout de diversifier des activités. Selon eux, les activités priment sur les applications numériques utilisées, qui servent de prétexte et facilitent la participation. Les affordances des applications numériques sont ainsi exploitées pour enrichir les activités dans les cours. 

Catégories d’usages 

Les usages du numérique dans les cours au secondaire, tels que décrits par les élèves, ont été catégorisés selon leur mode d’engagement (Figure 1) sur la base du modèle théorique Interactive Constructive Active Passive (Chi et Wylie, 2014).

Figure 1. Usages du numérique au secondaire, selon le mode d’engagement des élèves 

Usages passifs. L’usage de Classroom facilite l’organisation des ressources pédagogiques, ce qui soutient les apprentissages des élèves pendant les activités en classe et à la maison. L’usage de vidéos leur permet aussi de mieux comprendre l’intérêt ou le sens de contenus pédagogiques, favorisant ainsi leur engagement et leurs apprentissages.  

Usages actifs. Les quiz en grand groupe (p. ex. Kahoot), souvent pour réviser du contenu à la fin d’une période de cours, sont amusants et permettent de contrer une certaine fatigue ou lassitude en fin de période. Cet usage favorise leur participation et leur concentration, y compris dans les activités précédentes de la période puisqu’ils savent que le contenu sera réinvesti dans le quiz. Par ailleurs, des activités interactives en ligne permettent de diversifier les activités, d’appliquer le contenu préalablement présenté et donc de soutenir l’engagement et les apprentissages. Les élèves apprécient aussi les rétroactions automatiques intégrées à même l’activité, qui soutiennent les apprentissages en cas de difficultés. 

Usages constructifs. De façon un peu plus complexe, l’usage de questionnaires numériques (p. ex. Google Forms), pour lesquels les élèves doivent assembler des informations pour générer des réponses à des questions sur les contenus pédagogiques, paraissent plus engageants que des questions en format papier. Lorsque couplés avec une recherche d’informations sur le Web, les élèves apprécient la rapidité et la facilité des recherches ainsi que la diversité des sources. Les élèves indiquent aussi la réalisation de rédactions numériques, qu’ils trouvent plus appropriées à leur génération et plus engageantes que des rédactions manuscrites, par la rapidité d’écriture et les possibilités de correction du texte. 

Usages coconstructifs. La préparation d’exposés oraux ou de rédactions en équipe sur des supports numériques favorise l’engagement des élèves dans les activités par leur aspect collaboratif. La facilité de travailler simultanément sur un même document de travail numérique, y compris à distance, soutient aussi l’engagement des élèves. Certains élèves ont aussi mentionné la réalisation de créations audiovisuelles, qui sont engageantes du fait de la variété et du côté créatif qu’elles amènent dans les activités. 

Enfin, quelques élèves ont indiqué l’usage de rétroactions numériques des enseignants ou de commentaires numériques d’autres élèves en cours d’activité ou de projet. Ces rétroactions ou commentaires leur permettent de bonifier leurs travaux en cours de réalisation par le biais des interactions avec les enseignants ou leurs pairs, dans une perspective socioconstructiviste, et soutiennent ainsi leurs apprentissages. 

En guise de conclusion 

Selon les perceptions des élèves du secondaire, une diversité d’usages du numérique dans leurs cours soutient leur engagement et leurs apprentissages. Tandis que les élèves semblent percevoir toutes les catégories d’usages du numérique comme équivalentes, les usages constructifs et coconstructifs du numérique offrent sans doute un potentiel complémentaire pour enrichir les activités d’apprentissage. 

Références

Chi, M. T. et Wylie, R. (2014). The ICAP framework: Linking cognitive engagement to active learning outcomes. Educational psychologist, 49(4), 219-243. https://doi.org/10.1080/00461520.2014.965823 

Tammets, K., Sarmiento-Márquez, E. M., Khulbe, M., Laanpere, M. et Ley, T. (2022). Integrating Digital Learning Resources in Classroom Teaching: Effects on Teaching Practices and Student Perceptions. Dans I. Hilliger, P. J. Muñoz-Merino, T. De Laet, A. Ortega-Arranz et T. Farrell (dir.), Educating for a New Future: Making Sense of Technology-Enhanced Learning Adoption (Vol. 13450, p. 379‑392). Springer International Publishing. https://doi.org/10.1007/978-3-031-16290-9_28 

Wang, S.-K., Hsu, H.-Y., Campbell, T., Coster, D. C. et Longhurst, M. (2014). An investigation of middle school science teachers and students use of technology inside and outside of classrooms: Considering whether digital natives are more technology savvy than their teachers. Educational Technology Research and Development, 62(6), 637‑662. https://doi.org/10.1007/s11423-014-9355-4