La reconnaissance d’acquis et de compétences aide à la réussite scolaire
Le Québec gagnerait à améliorer ses services en reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) en s’inspirant d’initiatives d’autres pays. En effet, si le Québec a investi dans leur amélioration depuis 2002, on sait peu de choses sur l’atteinte des cibles gouvernementales et sur le parcours des adultes, notamment ceux qui, avant la RAC, ne détenaient aucun diplôme ou avaient seulement un diplôme de formation générale ou préuniversitaire.
par Rachel Bélisle, Université de Sherbrooke
Des services pour des adultes qui ont appris leur métier dans l’action
Les services de reconnaissance officielle des acquis et des compétences (RAC) connaissent un développement important au Québec comme dans d’autres pays. Ces services, disponibles dans divers établissements d’enseignement, permettent aux adultes d’obtenir des crédits pour des apprentissages effectués ailleurs qu’à l’école, voire d’obtenir un diplôme qualifiant complet. Un diplôme qualifiant authentifie que l’on a acquis la formation requise pour réaliser des activités spécialisées, un métier, une profession. Quant à la RAC, elle constitue une démarche qui s’articule autour d’une perspective d’apprentissage tout au long de la vie et qui valorise les apprentissages réalisés sur le marché du travail, dans la communauté ou ailleurs. Ainsi, la RAC vise les nombreux jeunes et adultes qui ont obtenu un premier emploi sans diplôme ou avec un diplôme de formation générale et qui ont appris un métier dans l’action (« sur le tas »).
Des services qui accélèrent l’obtention d’un diplôme
Des études réalisées dans plusieurs pays confirment que des services, semblables aux services de RAC offerts au Québec, aident les adultes à obtenir un diplôme qualifiant et à améliorer leurs conditions de vie. Par exemple, (ex. : Chappell, 2012; Hayward, 2012; Klein-Collins, 2010; Konkoth, 2016; McClintock, 2013; Pearson, 2000), établissent une relation entre l’obtention de crédits grâce à la RAC et la persévérance et la réussite scolaires. Les adultes qui obtiennent de tels crédits ont des chances plus élevées d’obtenir un diplôme (et plus rapidement) que les autres adultes.
Des obstacles qui rendent la RAC parfois difficile d’accès
Cependant, d’autres études (ex. : Andersen et Laugesen, 2012; Casimiri, 2014; Pinte et al., 2012; Sandberg, 2012; Salini, 2013) constatent que l’information sur la RAC n’est pas toujours adaptée. La nouveauté et la complexité du processus de la RAC expliqueraient, en partie, la faible connaissance qu’en aurait la population. On constate aussi que les populations défavorisées ont moins accès aux services de RAC. Certains groupes populationnels demeurent en effet encore mal desservis sur ce plan, comme les adultes sans diplôme de formation générale, les gens issus de minorités visibles, les Autochtones et les personnes en difficulté d’apprentissage.
On constate aussi que les méthodes utilisées pour identifier les acquis des adultes peuvent dérouter certains d’entre eux. De plus, les possibles périodes d’attente entre deux phases de la démarche augmentent le risque d’abandon (ex. : la période entre l’identification des acquis par l’adulte et l’évaluation de leur pertinence quant au diplôme convoité; ou celle entre l’évaluation et la réalisation d’activités de formation à compléter pour obtenir ledit diplôme). Cependant, l’accompagnement, lorsqu’il existe, s’avère un levier efficace qui permet aux personnes concernées de persévérer et de réussir sur le plan scolaire.
La recherche pour améliorer les services actuels
La RAC constitue encore un domaine de pratiques sociales et de recherche assez nouveau qui se développe de façon dynamique dans plusieurs pays. La synthèse des écrits sur le sujet indique que certains résultats d’études réalisées à l’extérieur du Canada sont transférables au contexte québécois et permettraient de cibler des priorités pour améliorer les services de RAC au Québec.
[Consulter le rapport]
Cette recherche a été financée par le Programme de recherche sur la persévérance et la réussite scolaires 2016-2017 (PRPRS) du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur (MEES) et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FQRSC). Elle a été menée par Rachel Bélisle (Université de Sherbrooke) et Nicolas Fernandez (Université de Montréal).
Source de l’image : Shutterstock/goodluz
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