La maitrise de soi, une clé pour la réussite scolaire des élèves à risque
Texte traduit et adapté de Self-regulation key to academic success for at-risk children, publié sur le site de l’Université d’État de l’Oregon le 27 avril 2010.
Une étude, dont les résultats seront publiés dans le numéro d’automne de la revue Early Childhood Research Quarterly, vient renforcer la thèse voulant que la maitrise de soi – ou la capacité des enfants de contrôler leurs comportements et leurs pulsions – soit directement liée à la réussite scolaire.
L’étude a été menée par Michaella Sektnan, une étudiante à la maitrise de l’Université d’État de l’Oregon, sous la direction de Megan McClelland, chercheuse reconnue pour ses travaux sur le développement des enfants d’âge préscolaire et la maitrise de soi.
Des résultats qui surprennent les chercheurs
Pour sa recherche, Sektnan a utilisé des données issues du National Institute of Child Health and Development (NICHD) qui recueille de l’information sur des enfants dès leur naissance. L’échantillon retenu par la chercheuse est constitué 1 298 enfants qui ont été suivis de la naissance jusqu’en première année. Le niveau de risque lié à la famille a été défini à partir de ces indices : minorité ethnique, faible scolarité de la mère, faible revenu familial et symptômes dépressifs chroniques chez la mère.
« Nous savons que ces facteurs de risque peuvent mener à des difficultés scolaires », soutient Sektnan. La relation entre la réussite et des facteurs de risque comme la pauvreté, l’origine ethnique et la scolarité de la mère a été bien documentée. En tenant compte ces facteurs, nous voulions savoir si la maitrise de soi pouvait avoir un impact sur la réussite. » Il s’avère que la réponse à cette question est oui.
En mesurant l’incidence des autres facteurs, Sektnan a constaté que les enfants qui étaient capables de maitriser leurs pulsions au préscolaire avaient un rendement nettement meilleur à la fin de la première année en lecture, en mathématiques et aux épreuves de vocabulaire.
« Dans tous les cas, une plus grande maitrise de soi est associée à un rendement plus élevé en lecture, en mathématiques et en vocabulaire, quel que soit le facteur de risque présent, souligne Sektnan. Ces résultats s’ajoutent au nombre croissant de connaissances sur la nécessité de veiller au développement des compétences de maitrise de soi chez les jeunes enfants. »
« Il y a eu d’impressionnantes améliorations sur le plan des résultats des élèves, poursuit McClelland, qui se dit heureuse et surprise des résultats de son étudiante. L’écart observé entre les résultats scolaires des enfants qui contrôlent leurs comportements et ceux de leurs pairs qui ne les contrôlent pas était plus grand que nous l’avions prévu. » Par ailleurs, McClelland pense que le fait de se concentrer uniquement sur le développement de la maitrise de soi chez les enfants à risque serait insuffisant.
La maitrise de soi, une clé, mais pas une panacée
« De toute évidence, ces problèmes – la pauvreté, le niveau d’instruction, la dépression maternelle – sont extrêmement graves et on doit s’y attaquer, ajoute la directrice de l’étude. Mais nous savons maintenant que nous pouvons aussi aider les enfants à réussir en leur enseignant comment maitriser leurs pulsions. » McClelland ajoute que les données sont plus claires que jamais: un enfant qui peut écouter, être attentif, suivre des instructions et persister dans l’exécution d’une tâche pourra bien réussir à l’école, même s’il fait face à de très grands obstacles à un très jeune âge.
« La maitrise de soi n’est pas seulement affaire de conformité ou d’obéissance, affirme McClelland. C’est une compétence élémentaire, mais nécessaire : être capable d’écouter et de maintenir son attention, réfléchir et puis agir. On devrait dire aux parents de changer leur approche quand leur enfant est déconcentré. Par exemple, si les mots étiquettes ne fonctionnent pas, essayez plutôt de jouer avec votre enfant à Jean dit. »
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« Les enfants à qui on apprend des techniques pour sentir et contrôler leurs émotions (dont la colère) manifestent de meilleurs comportements en classe et sont beaucoup moins susceptibles d’avoir des avis disciplinaires, d’être renvoyés ou suspendus selon une étude réalisée par des chercheurs du Centre médical de l’Université de Rochester (États-Unis). »
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