Le point sur l’interdisciplinarité à l’école
Il semblerait qu’un fossé se soit créé entre le monde de la recherche et celui de la pratique au sujet de l’interdisciplinarité à l’école. Un professeur de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke fait le point sur le sujet.
Yves Lenoir, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’intervention éducative, est une référence en matière d’interdisciplinarité. Dans cet article, il explique cette approche et sa raison d’être en éducation, en plus d’aborder les dérives fréquemment observées dans la volonté des enseignants de la mettre en œuvre.
L’éducation : utilitaire ou utile?
Une première mise au point apportée par le professeur de l’Université de Sherbrooke est que l’éducation ne doit pas être utilitaire (c’est-à-dire former les élèves essentiellement en vue de leur intégration sur le marché du travail) ; elle doit être utile.
[L’éducation] doit préparer les futures générations à devenir des êtres humains vivant en société, socialement émancipés, aptes à réfléchir et à porter des regards critiques sur la société, de manière à pouvoir en saisir les caractéristiques, à porter des jugements éclairés et à agir en toute conscience et de manière responsable en pensée et en action sur elle.
L’interdisciplinarité : un moyen, pas une finalité
Le principal objectif de l’interdisciplinarité est l’intégration des savoirs et des processus d’apprentissage, afin que les élèves soient en mesure de les réutiliser dans des situations de la vie courante.
La formation continue d’enseignants du primaire à des pratiques interdisciplinaires
Les spécificités des disciplines scolaires
Lenoir met l’accent sur l’importance de considérer les spécificités des objets d’apprentissage des différentes disciplines pour pouvoir les penser en terme d’interdisciplinarité. Il s’agit, entre autres, de cibler précisément quels objets d’apprentissage pourraient être traités de façon complémentaire, et de réfléchir aux démarches d’apprentissage nécessaires pour que les savoirs soient réellement construits ou transmis (selon la posture épistémologique par laquelle la discipline est abordée).
Selon les propos du professeur, les enseignants tenteraient souvent d’intégrer l’interdisciplinarité en s’appuyant sur un thème à partir duquel ils feraient réaliser aux élèves des activités en français, en arts, en mathématiques, autour de ce thème. Si l’approche par thématique ou encore celle par projet peuvent être des conditions favorisantes à l’interdisciplinarité, elles ne le sont pas nécessairement, notamment lorsque les contenus disciplinaires sont abordés séparément, en traitant d’un même thème, mais sans être réellement complémentaires.
L’apprentissage par projets comme source d’expression
L’addition, l’accumulation et toute autre forme de juxtaposition de disciplines scolaires ou de contenus cognitifs ne font pas de l’interdisciplinarité.
Un exemple d’interdisciplinarité
À titre d’exemple d’activité interdisciplinaire, on pourrait joindre l’apprentissage de la production écrite d’un genre comme le récit historique à celui de la ligne du temps en univers social, en faisant produire ce genre textuel en y intégrant une ligne du temps.
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