Éducation préscolaire : suites au séminaire du 18 avril 2011
Le 18 avril dernier, le CTREQ a organisé une journée de réflexion sur l’éducation préscolaire à l’Université Laval. Ce dossier, construit en suivi à l’événement, est présenté en deux volets distincts.
Le premier volet souligne les faits saillants de la journée, met en évidence quelques pistes de questionnement à approfondir et annonce les suivis en lien avec le sujet.
Pour le bénéfice de nos lecteurs, le second volet présente deux courts textes
théoriques : « La place du jeu à la maternelle » et « L’innovation fondée sur la démonstration scientifique au service de l’éducation préscolaire ».
Ces textes ont été rédigés en collaboration avec des chercheurs présents au séminaire et élaborés en tenant compte de certains propos formulés lors de la journée.
Faits saillants du séminaire
Le Séminaire sur l’éducation préscolaire visait à offrir un espace d’écoute et d’échange entre une cinquantaine de participants d’horizons divers. Des représentants d’organisations, des chercheurs, des enseignantes, des professionnels et autres intervenants étaient réunis dans un esprit de concertation et de collaboration au service du développement de l’enfant.
Cette rencontre a été organisée afin d’échanger sur la place du jeu et des programmes d’intervention précoce en maternelle. Dans le Programme de formation de l’école québécoise pour l’éducation préscolaire (2001), on peut lire que l’enfant, « soutenu par l’intervention de l’enseignant, s’engage dans des situations d’apprentissage issues du monde du jeu et de ses expériences de vie ». L’état des connaissances issues de la recherche indique qu’une intervention systématique est nécessaire pour la prévention des difficultés scolaires ultérieures. Comment tirer parti à la fois du jeu et des programmes d’intervention pour favoriser la réussite des élèves?
La place du jeu à la maternelle
Texte rédigé par Audrée Laperrière et validé par Krasimira Marinova, professeure à l’UQAT.
Dans le chapitre du Programme de formation québécoise sur l’éducation préscolaire, on explique que l’enfant privilégie le jeu et l’activité spontanée pour s’approprier la réalité. On insiste ainsi sur la place de choix que ces activités devraient occuper dans les classes de maternelle au Québec.
Les recommandations de plusieurs chercheurs par rapport aux programmes d’enseignement vont dans le même sens. Ceux-ci soulignent la nécessité de prévoir suffisamment de temps pour le jeu libre dans l’horaire de la maternelle et rappellent l’importance d’organiser l’espace et le matériel pour enrichir le jeu de l’enfant.
Les apports du jeu en lien avec la préparation à l’école
Plusieurs études rapportent que le jeu crée un contexte qui est propice au développement des habiletés en littératie en raison des processus cognitifs impliqués (résolution de problème, symbolisme, catégorisation). Les jeux sociodramatiques permettraient aussi aux élèves de développer leur conception de la structure narrative d’une histoire, entre autres par la création de scénarios ainsi que la négociation des intentions, des rôles et des symboles avec les autres.
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L’innovation fondée sur la démonstration scientifique au service de l’éducation préscolaire
Texte rédigé par Marc Bigras, France Capuano et Monique Brodeur de l’UQAM, ainsi que par Alain Desrochers, de l’Université d’Ottawa.
La démonstration scientifique est la stratégie la plus sûre pour vérifier l’adéquation d’une nouvelle solution à un nouveau problème. Dans le cas du nouveau problème éducatif qui découle du constat que près du tiers des jeunes enfants sont mal préparés pour l’école, un programme préscolaire innovateur sera une solution bien adaptée à condition de faire la démonstration scientifique suivante :
A- les contenus et stratégies pédagogiques de ce programme préscolaire favorisent la maturité scolaire, et conséquemment, la réussite éducative de l’enfant dès le primaire ;
B- la maturité scolaire des participants à ce programme est supérieure à celle des participants à des programmes courants ;
C- la maturité scolaire des participants à ce programme est supérieure à celle des participants à un autre programme également reconnu pour être plus favorable aux enfants que les programmes courants.Quelques programmes préscolaires ont déjà fait la démonstration A et B. Ils partagent des caractéristiques que l’on peut résumer ainsi, a. les objectifs et les interventions sont identifiables, ils font consensus et ils sont appliqués de façon systématique b. ils sont centrés sur les défis spécifiques à l’âge préscolaire et, pour les surmonter, ils valorisent les rôles de la famille, de l’enseignant et de l’enfant, et c. ils placent les valeurs éducatives au cœur de l’action : les besoins des enfants en difficulté suscitent un soutien permettant la réussite de tous.
À lire sur le sujet
Pour conclure, le RIRE attire votre attention sur deux dossiers qui ont récemment été publiés par l’Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants. On y explore plus en détail les principaux fondements du jeu et des programmes d’intervention à l’éducation préscolaire. Ces dossiers sont composés d’une synthèse et de divers articles scientifiques sur le sujet.
Dossier complet sur le jeu (2010) [PDF]
Dossier complet sur les programmes préscolaires (2009) [PDF]
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