Devoirs stressants, garçons bedonnants

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Mis à jour le 29 Avr 2015

« Chez les garçons dont au moins un des parents est obèse, ceux qui passent beaucoup de temps à faire leurs devoirs et qui sont stressés par cette tâche ont un surplus de poids plus élevé que ceux dont les devoirs requièrent moins de temps et engendrent peu ou pas de stress. »

obésité-stress

Voilà la conclusion à laquelle parviennent Marie-Ève Mathieu, Professeure au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, et son équipe de recherche dans le cadre de l’étude QUALITY, une étude longitudinale s’intéressant aux facteurs de risque associés à la prise de poids chez les jeunes Québécois.

Méthodologie

Pour les besoins de la recherche, 511 enfants de 8 à 10 ans ont été interrogés relativement au temps qu’ils allouaient quotidiennement à leurs devoirs. Ils devaient aussi indiquer si leurs travaux scolaires étaient un facteur de stress pour eux.

Ces réponses ont été combinées avec les mesures de l’indice de masse corporelle (IMC) des participants et avec celles de l’adiposité totale et celle de leur tronc, deux facteurs associés à l’apparition de maladies tels les troubles cardiométaboliques dont le diabète de type 2.

Stress et anxiété [Dossier thématique]

Résultats en bref

Parmi les jeunes qui ne ressentaient pas de stress associé aux travaux scolaires, tant l’IMC médian que l’adiposité du tronc étaient similaires, peu importe la durée de leurs devoirs.

Toutefois, parmi les garçons qui se disaient stressés par leurs travaux scolaires, ceux qui y consacraient plus de 30 minutes par jour avaient une masse adipeuse moyenne 26 % plus élevée ainsi qu’un pourcentage de gras médian 22 % plus élevé que ceux qui vouaient moins de temps à leurs devoirs. L’analyse ne révèle aucune différence du côté des filles.

À quel point les devoirs contribuent-ils à la réussite ?

L’augmentation de la prise de poids est tributaire des deux facteurs combinés, soit la durée des travaux scolaires à la maison et le stress perçu quant à leurs tâches scolaires.

Pas de lien de causalité à ce jour

Selon la chercheuse, le lien de causalité entre la prise accrue de poids et une charge importante – et stressante – de travaux scolaires chez les garçons n’est pas établi. En effet, le stress attribuable aux travaux scolaires n’est peut-être pas directement la cause de la prise de poids, mais ce stress provoquerait un déplacement des habitudes de vie des garçons dont le degré d’activité physique avait diminué avec le temps alloué aux devoirs.

Funambule : Pour une gestion équilibrée du stress

Comment intervenir?

En conclusion, Mme Mathieu affirme que le stress fait partie des facteurs de risque sur lesquels on ne sait encore comment agir. Elle soulève la possibilité de combiner la gestion du stress et l’activité physique, chez ces garçons, pour éviter la prise de poids.

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