Développer les compétences en écriture dans le contexte de l’enseignement intensif de l’anglais 

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Mis à jour le 18 Déc 2024

L’enseignement intensif de l’anglais langue seconde (EIALS) constitue un dispositif d’apprentissage qui se distingue du cursus régulier d’enseignement de l’anglais langue seconde. Il a pour objectif de rendre les élèves plus fonctionnels dans la langue seconde, en intensifiant et en concentrant le temps d’enseignement de cette langue (MELS, 2018). 

Source de l’image : Canva

Notre équipe de recherche s’intéresse au développement des compétences en lecture et en écriture en français et en anglais des élèves et aux conditions dans lesquelles elles se développent dans ce dispositif d’apprentissage singulier.  

Cet article s’inscrit en continuité avec notre texte précédent portant sur le développement des compétences en lecture dans le contexte de l’IEALS (Parent et al., 2023). Afin de mieux saisir les conditions dans lesquelles se développent les compétences en lecture et en écriture, les enseignants et enseignantes d’anglais langue seconde ont été questionnés afin de mieux comprendre les pratiques enseignantes qu’ils privilégient. Les propos de neuf enseignants et enseignantes d’anglais langue seconde sont ici analysés.   

Quelles pratiques pour favoriser la compétence d’écriture en anglais, langue seconde ? 

  • Pratiquer et réinvestir: Par le biais de devoirs, de dictées ou d’autres exercices pratiques, les enseignants et enseignantes soutiennent la consolidation de ce qui a été enseigné en classe (p. ex., verbes, grammaire, etc.).  
  • Utiliser des aides visuelles et mnémotechniques: Ce type d’aides peut soutenir l’engagement et l’attention de l’élève. Par exemple, un enseignant propose « l’image du hamburger », constituée du pain et d’ingrédients, ce qui permet d’établir une analogie avec la structure d’un texte.  
  • Mettre en place des activités d’écriture créatives, authentiques ou guidées par des thèmes spécifiques: Il s’agit ici de soutenir l’engagement de l’élève et de le familiariser avec des tâches de rédaction de texte qui seront davantage mises de l’avant au secondaire. Parmi ces activités, l’on note, par exemple, écrire un menu, une lettre, une carte postale ou un journal personnel (à l’aide de questions, comme « Mon animal préféré est… »).   
  • Établir des liens avec la lecture: Les enseignants et enseignantes favorisent la mise en relation des deux compétences ; par exemple, en utilisant une lecture qui sert de thème à une activité d’écriture. L’accent est aussi mis sur les types de textes et leurs caractéristiques afin que les élèves puissent réutiliser ces connaissances dans leurs propres tâches d’écriture.  
  • Faire de la correction collaborative: Le fait de corriger « ensemble », c’est-à-dire en impliquant les élèves, un devoir ou une activité d’écriture favorise la participation et la réflexion actives des élèves. Cela permet également à l’enseignant ou à l’enseignante de revenir sur des notions clés de grammaire ou encore de corriger la prononciation de certains mots. 
  • Favoriser l’utilisation d’outils et de ressources (p. ex., Thesaurus, référentiels, iPad, ordinateur, etc.) : Les enseignants et enseignantes soulignent la pertinence de leur utilisation et la nécessité de bien accompagner les élèves afin qu’ils soient en mesure de les utiliser de façon optimale.  

Des liens entre les langues ! 

Les enseignants et enseignantes rapportent que le développement des compétences dans une langue soutient nécessairement leur développement dans une autre langue, notamment en contexte d’écriture. Ainsi, ils vont favoriser l’enseignement explicite de stratégies et la modélisation, en précisant que ce qui est déployé dans une langue peut tout aussi bien être utilisé dans l’autre langue. Par exemple, un enseignant souligne l’importance de l’explication du processus d’écriture qui est similaire en français et en anglais : faire un remue-méninge pour trouver ses idées, faire un plan, noter des mots-clés, faire un brouillon, puis éditer et réviser le texte.  

Ces aspects favorisent les approches plurilingues et s’inscrivent dans une didactique intégrée des langues (Dezutter et al., 2022). Le fait de comprendre la connectivité des compétences linguistiques pourrait favoriser la volonté des enseignants et des enseignantes de collaborer entre les langues et entre les matières (Ballinger et al., 2020; Lau et al., 2017). 

 

Références  

Ballinger, S., Lau, S. M. C. et Quevillon Lacasse, C. (2020). Pédagogie interlinguistique : exploiter les transferts en classe. The Canadian Modern Language Review, 76(4), 278-292. https://doi.org/10.3138/cmlr-76.4.001-fr 

Dezutter, O., Lau, S. M. C. et Turnbull, M. (2022). Les approches plurilingues en contextes scolaires. Le langage et l’homme, 56(1). https://shorturl.at/sqtFO   

Lau, S. M. C., Juby Smith, B., & Desbiens, I. (2017). Translanguaging for transgressive praxis: Promoting critical literacy in a multiage bilingual classroom. Critical Inquiry in Language Studies 14 (1), 99 127. https://doi.org/10.1080/15427587.2016.1242371 

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). (2018). Évaluation des effets de 

l’enseignement intensif de l’anglais, langue seconde, en 6e année du primaire, 2014-2016. 

Gouvernement du Québec. https://shorturl.at/kTLF1 

Parent, V., Dezutter, O. & Lau, S.M.C. (2023). Favoriser les compétences en lecture : le contexte de l’enseignement intensif de l’anglais. Récupéré à : https://rire.ctreq.qc.ca/favoriser-les-competences-en-lecture-le-contexte-de-lenseignement-intensif-de-langlais/ 

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