Améliorer la formation continue des enseignants en privilégiant l’apprentissage professionnel
Comment peut-on aider les professionnels du milieu scolaire à mettre sur pied un système permettant un développement professionnel efficace?
Le chercheur en éducation Peter Cole du Centre for Strategic Education (CSE) s’est attaqué à cette question, Cole déconstruit la manière dont est pensé le développement professionnel des enseignants et il émet deux constats : l’impact du développement professionnel sur la qualité de l’enseignement est limité et il y a une sous-utilisation des opportunités pour pratiquer l’apprentissage professionnel dans les écoles.
Constat sur le développement professionnel
Selon Cole, les ministères de l’Éducation de plusieurs provinces gaspillent actuellement temps et argent sur des programmes de développement professionnel qui ne répondent pas au but initial : rendre l’enseignant plus efficace pour l’amélioration de l’apprentissage de l’étudiant. Il soulève ensuite quelques constats sur cette approche et sur l’approche qu’il privilégie : l’apprentissage professionnel. Les points importants de ce constat sont :
- Il faut élargir le concept de développement professionnel;
- Les formations proposées aux professeurs ne suscitent aucun changement observable;
- Le développement professionnel provient d’une source extrinsèque;
- Seulement un ou deux professeurs par école sont en mesure d’intégrer les résultats de ces entraînements et les chances qu’ils puissent les appliquer dans leur école sont très minces.
- Pour améliorer la pratique des enseignants, il faut privilégier une vision d’apprentissage professionnel;
- Il faut privilégier une approche d’observation, de rétroaction et d’étude;
- L’école est l’endroit idéal pour assurer l’authenticité de l’apprentissage des enseignants;
- Les équipes et non les individus peuvent parvenir à changer l’école;
L’apprentissage professionnel
L’auteur de l’article poursuit ensuite avec les trois points clés permettant aux acteurs du milieu scolaire de créer des situations d’apprentissage professionnel efficace qui mèneront à une amélioration de leur enseignement :
- Débuter par l’identification d’un ou de plusieurs objectifs spécifiques de formation;
- Clarifier le support nécessaire pour répondre aux objectifs de formation (besoins de connaissances, de compétences ou d’un changement d’attitude);
- Fournir un plan d’apprentissage professionnel pratique, actif et inscrit dans un court délai. (L’auteur réfère ici à la méthode SMART)
L’enseignement est une profession exigeante et la charge de travail qui lui est associée limite inévitablement la possibilité que les enseignants mettent eux-mêmes sur pied un système de formation continue aussi étoffée que celui des ordres professionnels.
Conscient de l’ampleur du défi qu’il soulève, Cole propose deux approches pratiques pour l’implantation d’une culture d’apprentissage professionnel efficace et fructueuse pour le milieu scolaire. L’une de ces approches s’appuie sur la démonstration, l’observation et la rétroaction de l’enseignant.
Consultez d’autres documents produits par Peter Cole :
Références :
Cole, P. 2004. Professional Development – A Great Way to Avoid Change. IARTV – Melbourne.
Image : © Shutterstock / Alphaspirit
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Excellent article! Mais il semble que vous ayez attribué la recherche à la mauvaise personne. Peter Cole a été enseignant et cadre supérieur au ministère de l’éducation en Australie et non pas au Canada.. Il y a bel et bien un Peter Cole à l’Université de la Colombie-Britannique mais ce dernier se concentre sur les études autochtones.
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Merci de nous avoir permis de rectifier l’information.
Excellent article!
SOUVENIR ET TÉMOIGNAGE
Entre 1987 et 2003, avec la collaboration exceptionnelle de G. Boutin, coordonnateur des stages au DÉASS, les départements d’adaptation scolaire et sociale, d’éducation préscolaire et primaire et de service social de l’Université de Sherbrooke ont expérimenté avec succès une approche de formation fondée sur la prise en charge autonome de groupes 4 ans d’intervention précoce en milieu scolaire par des étudiantes et étudiants finissants de leurs baccalauréats réciproques.
Un autre projet spécial en stages dits perlés a aussi existé en orthopédagogie , alors en dénombrement flottant et, de surcroît, a donné naissance au projet bénévole étudiant Casse-tête piloté à l’époque par l’étudiant Stéphane Vaillancourt, depuis lors orthopédagogue à la CSRS. Une extension printanière et une estivale, rémunérées celles-là, ont existé à partir du programme des Fonds Jeunesse.
Ces projets ont été soumis et se sont réalisés aux Écoles Sainte-Famille, Sainte-Famille-Laporte et du Boisjoli sous ma direction.
Nous avons alors créé une modalité de supervision « tricéphale » associant enseignantes associées, direction d’école et professeurs-chercheurs., en l’occurrence L.Latendresse, puis D.Trudelle.
.
À la lecture de cet article, on peut dire avec fierté que ces départements de la faculté d’Éducation et de la faculté des Arts et des Sciences humaines ont été des pionniers dans les méthodes novatrices de formation, car beaucoup des recommandations du chercheur Peter Cole, lesquelles s’échelonnent de 2000 à nos jours, ont été expérimentées dans ces projets.
J’avais conduit une recherche (non publiée) auprès des étudiantes et étudiants sélectionnés et impliqués dans ces projets, relativement à leur degré de satisfaction de leur formation en contexte autonome authentique et à leur sentiment de compétence à l’orée de leur insertion professionnelle avec des taux dépassant 90 %.
Cole a raison : beaucoup peut être fait encore pour améliorer l’impact du développement professionnel sur la qualité de l’enseignement.