Est-ce qu’on peut travailler en équipe?
Cette question familière aux oreilles des enseignants suscite également l’intérêt des chercheurs. Les élèves apprennent-ils mieux avec d’autres pairs? Cet article propose un survol de certaines connaissances issues de la recherche à propos de l’apprentissage coopératif.
L’apprentissage coopératif (cooperative learning) consiste à travailler en petit groupe (dyade, groupe de 2 à 5 élèves ou groupe-classe) à l’atteinte d’un même but, en vue d’optimiser l’apprentissage de chaque membre de ce groupe (Salvin, 2010).
L’enseignant peut organiser les groupes de travail coopératif de sorte que les interactions soient plutôt symétriques (lorsque les compétences des élèves sont semblables) ou plutôt asymétriques (lorsque les degrés de compétence des élèves sont différents).
Les courants de recherche qui s’inscrivent en continuité avec les travaux de Piaget et de Vygotsky soutiennent que les interactions asymétriques sont plus efficaces, car elles favorisent les conflits (socio)cognitifs chez les élèves moins forts et permettent aux élèves plus forts de consolider leurs acquis en aidant les autres.
Comment constituer les équipes de travail?
Le fait de mettre en équipe des élèves qui ont des relations d’affinité aurait plusieurs avantages, comme favoriser la discussion et l’engagement positif des élèves et les amener à faire preuve de plus d’attention les uns envers les autres. Certains élèves pourraient toutefois avoir plus de réticences à exprimer un désaccord dans un groupe d’amis.
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Quel est le rôle de l’enseignant lorsque les élèves travaillent en coopération?
Le rôle principal de l’enseignant consiste à observer ainsi qu’à réguler les interactions entre les élèves lors de la réalisation de la tâche coopérative. L’enseignant peut également prendre en note ses observations globales et faire un retour avec les élèves sur ces observations à la suite du travail coopératif.
Cela favorise le regard métacognitif des élèves sur leur propre pratique coopérative, indispensable à une évolution positive du groupe, et ainsi des acquisitions de chaque élève.
Cela permet aussi à l’enseignant d’apporter les ajustements nécessaires pour les prochaines périodes de travail coopératif.
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Référence principale
- Reverdy Catherine (2016). La coopération entre élèves : des recherches aux pratiques. Dossier de veille de l’IFÉ, n° 114, décembre. Lyon : ENS de Lyon. En ligne : http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA-Veille/114-decembre-2016.pdf
Autres références
- Plante Isabelle (2012). L’apprentissage coopératif : des effets positifs sur les élèves aux difficultés liées à son implantation en classe. Canadian Journal of Education/Revue canadienne de l’éducation, vol.35, n°4, p.252-283.
- Slavin Robert (2010). L’apprentissage coopératif. In Comment apprend-on? La recherche au service de la pratique. Paris : OCDE, p.171-189.
Image : © Shutterstock / Konstantin Chagin
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Je tiens à remercier l’auteure de ce billet (Lucie Barriault) pour l’avoir mis aussi clairement et simplement au service de la communauté.
Je pense que la bibliographie sur ce thème est très riche, mais je tiens (au moins) à signaler le livre (très éclairant et accessible à tous) de Robert Pléty :
Pléty, R. (1998). Comment apprendre et se former en groupe. Paris: Retz.
Je trouve ce livre particulièrement intéressant car il se situe avant le grand boom d’Internet en France. Il montre donc bien l’origine et souligne le fait que c’est surtout l’institution qui restreint nos capacités de coopération…
Pour les spécialistes, c’est plutôt celui-ci qui fait référence dans la communauté :
Pléty, R. (1996). L’apprentissage coopérant. Collection Éthologie et Psychologie des communications. Presses Universitaires de Lyon.