Comment briser le cercle vicieux de l’anxiété de performance?
Quelle est la différence entre un mammouth de la préhistoire et un examen de fin d’année scolaire? Il n’y en a pas, selon le cerveau humain, qui produit autant d’hormones de stress devant un stresseur relatif (un examen) que devant une véritable menace (un mammouth). Mais comment gérer cette distorsion cognitive de sorte qu’elle n’entrave pas la performance des élèves?
Le 31 mai dernier, à l’émission de radio Médium large, Sonia Lupien, spécialiste en neuroscience et fondatrice du Centre d’étude sur le stress humain, expliquait qu’un enfant qui vit de l’anxiété de performance a tendance à surestimer le « danger » associé à une situation (comme un examen) et à sous-estimer sa capacité à agir face à ce danger.
Plus la situation (ou plutôt l’interprétation que la personne fait de cette situation) présente de ces caractéristiques (CINÉ), plus elle sera perçue comme stressante par l’individu.
Anticiper une situation stressante peut être parfois pire que de vivre une telle situation, car vous ruminez continuellement tout en sécrétant les hormones du stress.
(Source)
De surcroit, lorsque le cerveau produit de façon répétée des hormones de stress, il devient moins habile pour discriminer un élément menaçant d’un élément qui ne l’est pas réellement. Par conséquent, tout devient menaçant pour l’individu, et c’est ce qui entraine l’anxiété de performance.
L’impact du stress sur la performance
En percevant des menaces de façon chronique, les hormones de stress produites par le cerveau se retrouvent principalement dans les régions cérébrales liées à l’apprentissage et à la mémoire. De ce fait, le jeune qui fait face à une quantité trop importante de stress peut voir sa performance diminuer.
Comment contrôler l’anxiété de performance?
Selon la spécialiste du stress, c’est en se convainquant lui-même qu’il n’a pas peur de ce qui lui arrive qu’un individu est en mesure de contrôler son anxiété. En d’autres mots, il faut faire croire au cerveau que la menace n’est pas réelle.
Sonia Lupien mentionne par ailleurs que l’anxiété de performance est l’un des troubles les plus faciles à traiter par l’entremise de la thérapie cognitivo-comportementale. Celle-ci est composée d’exercices à faire quotidiennement. Un enfant qui s’adonne à ce type de thérapie doit donc s’investir pleinement dans la mise en pratique des exercices pour que le traitement fonctionne.
Les exercices proposés visent, entre autres, à habituer le cerveau à penser autrement lorsqu’il se retrouve devant une situation qu’il perçoit comme étant une menace.
Chaque fois que vous avez une impression de menace, vous devez écrire ce que ça peut être d’autre. Vous devez trouver des plans B, des plans C, des plans D.
Les exercices peuvent aussi avoir pour but d’interpréter les situations stressantes comme des défis (plutôt que des menaces). Se faisant, une réponse modérée de stress peut même améliorer la performance, car elle entraine plus de vigilance, de concentration de la part de l’individu.
Trois stratégies faciles à utiliser
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