Quand on t’agresse, t’es de quel genre?
Les élèves, filles et garçons, construisent tout au long de leur parcours scolaire un rapport différent aux situations. La connaissance de ces différences peut permettre d’expliquer certaines données éducatives et expliquer pourquoi par exemple la majorité des sanctions concerneraient les garçons.
Une étude française parue dans la revue Recherches & éducations s’est intéressée aux réactions auto-rapportées de 3189 élèves de 33 établissements scolaires confrontés à une situation insatisfaisante (agression d’un pair, injustice, violence institutionnelle…).
[Des conditions égalitaires pour empêcher la victimisation en classe]
Comment les filles et les garçons réagissent-ils?
« Les filles ont tendance à avoir des réactions plus conformes aux attentes institutionnelles. » Même si la situation est dérangeante, elles déclarent pour la plupart rester calmes. La violence des filles n’est cependant pas si marginale et doit être considérée, car une proportion non négligeable de filles (de 20% à 50% selon la situation et le niveau de classe) déclare agir brutalement.
Les garçons se distinguent des filles en adoptant plus largement des « réactions émotionnelles basées sur la force, la violence physique et/ ou verbale. » Leur réaction est souvent viriliste ; ils déclarent réagir et régler leurs comptes rapidement.
La réponse évolue-t-elle différemment au cours des années?
Les résultats permettent également de mettre en évidence « une évolution significative de la réponse des élèves en fonction du niveau de classe. » Ainsi, des réactions de moins en moins conformes aux exigences institutionnelles au fil de la scolarité sont observées tant chez les garçons que chez les filles. Il semblerait en effet que les élèves aient de moins en moins la volonté d’en référer à l’institution.
[Garder les jeunes loin de l’agressivité]
Des pistes de réflexion
Ces résultats invitent les instances scolaires à réfléchir quant à la priorité des actions préventives en matière de violence à l’école. Il convient de s’interroger sur les raisons de la perte de confiance des jeunes envers leur institution.
Doit-on y voir la manifestation du processus de socialisation juvénile dans laquelle il faut montrer à l’autre que l’on sait se faire respecter ou plutôt interroger l’efficacité de l’institution dans sa capacité à gérer et prendre en charge les conflits ?
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