Comment adapter l’enseignement aux garçons?
Dans l’article L’école favorise-t-elle vraiment les filles? , on présente les résultats d’une méta-analyse qui montre des performances scolaires systématiquement à l’avantage des filles, d’une part, et les possibles facteurs qui expliquent cet état de fait. Dans un autre article, publié sur le site Web Innovation Sainte-Anne, on s’intéresse aux facteurs qui peuvent expliquer les difficultés accrues des garçons sur le plan scolaire et les pistes de solutions pour les pallier.
Dans cet article, intitulé Enseigner aux garçons, Isabelle Senécal et Claire Bondel présentent des statistiques qui démontrent que les garçons présentent un risque plus élevé de devenir des élèves soit à problèmes, soit handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA). Ils seraient, par exemple, significativement plus susceptibles d’être renvoyés de l’école, de présenter des troubles émotionnels, d’être autistes, de souffrir de dysorthographie, de dysphasie ou d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Le genre n’est pas seulement une question de développement culturel et social. Il est inné et se développe ensuite au sein de la culture.
Sénécal et Bondel expliquent « l’échec de notre système éducatif auprès des garçons » en faisant ressortir les résultats de différentes recherches sur le cerveau, sur la puberté et sur les préjugés des enseignants envers les garçons.
[L’égalité entre les sexes à l’école : loin d’une note parfaite]
Le cerveau
Les résultats des recherches consultées par Sénécal et Bondel indiquent que les rôles assumés par les hommes et par les femmes depuis des milliers d’années ont modelé le cerveau de l’homme de manière à le préparer au mouvement et celui de la femme, à la parole et aux échanges. Plusieurs chercheurs ont aussi établi que des différences structurelles existent entre le cerveau masculin et le cerveau féminin et qu’elles sont impliquées dans le développement langagier tardif des garçons.
La puberté
Les difficultés scolaires de certains garçons s’expliqueraient aussi par le « retard » de leur puberté par rapport à celle des filles. Cette puberté « hâtive » des filles, dans leur parcours scolaire, serait associée à une croissance neurologique importante et au développement de la capacité d’abstraction. Les garçons bénéficieraient aussi de ces développements neurologiques, mais un peu plus tard dans leur parcours scolaire, et la sécrétion de testostérone qui accompagne leur puberté affecterait souvent négativement leur comportement et leur niveau d’énergie.
[Les garçons sur la cour d’école : jeux physiques versus violence]
Les préjugés
Un autre facteur qui nuit à la réussite scolaire des garçons serait la présence de stéréotypes, véhiculés par les parents et par les enseignants, qui se traduisent par des attentes différentes à leur égard. Ces attentes s’accompagneraient souvent d’un traitement particulier auquel les garçons répondent en modifiant leur comportement. Ce processus est connu sous le nom d’effet Pygmalion.
[Les stéréotypes négatifs sur les garçons nuisent à leurs résultats scolaires]
Bien que le caractère génétique du sexe soit indéniable, une grande partie de la construction comportementale des garçons est déterminée par l’éducation qu’ils reçoivent et le comportement social qu’on adopte envers eux.
Les pistes de solution
Sénécal et Bondel concluent leur article en dressant une liste de pratiques issues de la recherche qui pourraient permettre non seulement de développer certaines compétences qui font défaut aux garçons, mais aussi de créer un environnement d’apprentissage propice à leur réussite parce que s’appuyant entre autres sur leurs « caractéristiques initiales ». Le tableau suivant présente un résumé de cette liste.
Conclusion
Sénécal et Bondel rappellent, à la fin de leur article, l’importance de communiquer davantage avec les garçons, de valoriser leurs qualités, de favoriser le travail à l’ordinateur, qui les motivent, et de lutter contre tous les stéréotypes. Ceci, afin de mieux adapter le milieu scolaire aux spécificités des garçons, à leur comportement naturel, et de les aider à améliorer leur rendement scolaire.
Apprenons à chaque élève à être fier d’être une fille ou d’être un garçon, pour l’aider à se conduire avec dignité, et ne construisons pas un nouveau sexe faible.
[Consulter l’article]
Référence :
Blondel, C. et Sénécal, I. (2017). Enseigner aux garçons. Repéré sur le blogue Innovation Sainte-Anne à http://innovation.sainteanne.ca/enseigner-aux-garcons/
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