L’enseignant au cœur du sentiment de compétence de l’élève
Le sentiment de compétence, qu’il soit perçu positivement ou négativement, joue un rôle déterminant dans la façon dont un élève perçoit ses apprentissages et surmonte les défis scolaires. Ce sentiment, qui se définit par la perception de l’élève face à ses capacités à accomplir des tâches précises, se construit à partir de plusieurs sources, notamment le soutien social, l’influence du personnel enseignant et les expériences de réussite (Usher et Pajares, 2006, cité dans Cosnefroy, 2007). Un sentiment de compétence positif conduit l’élève à aborder les défis scolaires comme des occasions d’apprendre, renforçant ainsi sa motivation et ses efforts. À l’inverse, un sentiment négatif de compétence peut entraîner une faible motivation et un abandon face aux obstacles (Lecompte, 2004). Cet article abordera l’influence du rôle de la personne enseignante sur ce concept incontournable au sein du parcours d’un élève.
Cet article a été rédigé par des étudiant.e.s finissant.e.s en enseignement en adaptation scolaire et sociale accompagné.e.s des professeures Élisabeth Boily et Marie-Pierre Baron.
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L’influence du sentiment de compétence de la personne enseignante sur celui de l’élève
Il a été observé que le développement du sentiment de compétence de l’élève peut être influencé par plusieurs facteurs intrinsèques, tels que la motivation, le bien-être scolaire, l’estime de soi. Malgré ces nombreux facteurs, le sentiment de compétence de la personne enseignante joue un rôle majeur dans le maintien et le développement de celui-ci chez l’élève (Gabriel, 2011, cité dans Tissot, 2021). En effet, une personne enseignante croyant en ses capacités saura susciter l’intérêt et la motivation de ses élèves, tout en créant une diversité d’expériences pédagogiques et en offrant les outils et le soutien nécessaires à leur réussite. La personne enseignante démontrera également une plus grande ouverture face aux nouvelles approches pédagogiques et n’hésitera pas à se renouveler pour répondre aux besoins et aux défis de ses élèves (Girouard Gagné, 2015 ; Jamain et al., 2020 ; Masson et Fenouillet, 2019 ; Tissot, 2021). Inversement, une personne enseignante montrant un faible sentiment de compétence ne sera pas en mesure de répondre pleinement aux besoins des élèves. Le sentiment de compétence constitue donc un facteur de protection majeur tant pour la personne enseignante que pour l’élève.
La collaboration école-famille pour renforcer le sentiment de compétence des élèves
La personne enseignante occupe une place essentielle dans la réussite de la collaboration entre l’école et la famille. Lorsque cette collaboration est bien orchestrée, elle devient un levier puissant pour renforcer le sentiment de compétence chez l’élève. En effet, la collaboration entre l’école et la famille apporte de nombreux avantages, tels qu’une réduction du taux d’absentéisme, une attitude positive envers l’école et surtout une plus grande motivation (Christenson et al., 1992). C’est cette motivation qui mène à un sentiment de compétence plus élevé chez l’élève (Bouffard et al., 2020). Comment, en tant que personne enseignante, peut-on influencer le sentiment de compétence de l’élève grâce à la collaboration entre l’école et la famille ? Il est nécessaire de créer des occasions de rencontres, formelles ou informelles, et d’assurer une communication adéquate entre l’école et la maison (Deslandes, 2006). Les moyens de communication peuvent être variés et adaptés au contexte de la famille : téléphone, agenda scolaire ou tout autre moyen convenant aux parties concernées (Dumoulin et al., 2013). Une bonne communication entre l’école et la maison permettra une harmonisation des interventions et aura un impact positif sur le sentiment de compétence de l’élève.
En conclusion, le développement du sentiment de compétence de l’élève repose sur une interaction entre divers facteurs influencés par la personne enseignante. Celle-ci joue un rôle clé non seulement dans la gestion des apprentissages, mais aussi dans la mise en place d’une collaboration efficace entre l’école et la famille. Une telle collaboration renforce la motivation des élèves, créant ainsi un environnement propice au développement d’un sentiment de compétence positif. Le sentiment de compétence de l’élève ne se construit donc pas à travers un seul élément, mais résulte d’une coopération de la part de plusieurs personnes actrices, où la personne enseignante joue un rôle fondamental.
Références
- Bouffard, T., Jamain, L., et Pansu, P. (2020). Le lien entre le biais d’autoévaluation de compétence et la performance scolaire. Canadian Journal of Education / Revue canadienne de l’éducation, 43(1), 197-228. Canadian Society for the Study of Education. https://journals.sfu.ca/cje/index.php/cje-rce/article/view/4087
- Cosnefroy, L. (2007). Le sentiment de compétence, un déterminant essentiel de l’intérêt pour les disciplines scolaires. L’orientation scolaire et professionnelle, 36(3). https://doi.org/10.4000/osp.1459
- Deslandes, R. (2006). Collaboration école-famille. Dans Actes du Colloque « Les États généraux de l’éducation : dix ans après. L’accès, la réussite et l’égalité : constats et perspectives d’avenir (pp. 145-168). Centrale des syndicats du Québec. https://www.cours.fse.ulaval.ca/distance/fichier/ADS-1902_e11/Collaboration_ecole_famille_1831.pdf
- Dumoulin, C., Duval, J. M. A., Thériault, P., et Tremblay, I. M. S. (2013). Rapprocher l’école primaire et les familles par de nouvelles pratiques de communication. La Recherche en Éducation, (9), 4-18. https://crires.ulaval.ca/full-text/128-416-1-pb.pdf
- Girouard-Gagné, M. (2015). Différencier les pratiques pédagogiques pour tenir compte de l’hétérogénéité : Une question de compétence en gestion de classe ? Canadian Journal for New Scholars in Education / Revue canadienne des jeunes chercheures et chercheurs en éducation, Special Issue/Hors série, août.
- Jamain, L., Bouffard, T., et Pansu, P. (2020). Le lien entre le biais d’auto-évaluation de compétence et la performance scolaire. Canadian Journal of Education / Revue canadienne de l’éducation, 43(1), 197-228. Canadian Society for the Study of Education.
- Jarlégan, A., et Tazouti, Y. (2015). Sentiment de compétence parentale et implication dans la scolarité de l’enfant : Approche multidimensionnelle. Revue de psychoéducation, 44(2), 383-403. https://doi.org/10.7202/1039260ar
- Lecomte, J. (2004). Les applications du sentiment d’efficacité personnelle. Savoirs, Hors série (5), 59-90. https://doi.org/10.3917/savo.hs01.0059
- Masson, J., et Fenouillet, F. (2019). Étude des déterminants motivationnels du bien-être scolaire. Revue des sciences de l’éducation, 45(3), 26-46. https://doi.org/10.7202/1069639ar
- Tissot, V. (2021). Quels aménagements mettre en place pour augmenter le sentiment de compétence des élèves ? (Mémoire de master, Haute École Pédagogique – BEJUNE). Sous la direction d’Alaric Kohler. Bienne, Suisse.
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