Comment améliorer le niveau de littératie alimentaire des jeunes de 16 à 25 ans ?

PHASE 1 : Coconstruction et déploiement d’une trousse pédagogique (2021-2023)    

Des données récentes colligées auprès de jeunes du secondaire indiquent que :   

• 26 % d’entre eux mangent les portions quotidiennes recommandées de fruits et légumes [1] ; 
• 36 % consomment les portions de laits et substituts quotidiennement [1] ;  
• 53 % boivent seulement un à trois verres d’eau par jour [2].  

C’est la raison pour laquelle des partenaires sont mobilisés en vue d’améliorer la littératie alimentaire chez les jeunes. Cherchant à soutenir les personnes intervenantes dans les Carrefours Jeunesse-Emploi (CJE) ainsi que le personnel des centres d’éducation des adultes, le projet a été l’occasion de cocréer une trousse pédagogique permettant d’aborder l’alimentation à la fois saine, locale et durable. La trousse propose d’explorer une ou plusieurs des quatre dimensions de la littératie alimentaire [3] en cohérence avec le Guide alimentaire canadien [4].  

À la suite de la publication de la trousse, un second projet a vu le jour afin d’améliorer le sentiment de compétence et d’efficacité professionnelle du personnel enseignant et des intervenants et des intervenantes lorsqu’ils abordent l’alimentation avec les jeunes. 

PHASE 2 : Réalisation d’un outil de développement professionnel à l’intervention en littératie alimentaire (2024-2027)  

Cette phase prévoit d’offrir un outil complémentaire aux formations initiales des membres du personnel enseignant à la formation générale des adultes et des professionnels dans les milieux communautaires. Cet outil sera le fruit de la coconstruction et d’une démarche collaborative multipartenariale impliquant des personnes expertes représentantes en intervention, dans les milieux de pratique, en recherche et en transfert de connaissances.  

Démarrage du projet – Mai 2024 

Le CTREQ peut compter sur la participation d’une diversité de partenaires pour réfléchir aux orientations du projet et pour s’assurer de l’adéquation de la solution d’innovation éducative développée avec les besoins des milieux. Ainsi, cette deuxième phase du projet se concentre sur les moyens à fournir ainsi que sur les conditions à réunir afin d’encourager la tenue d’activités en littératie alimentaire, en particulier avec des clientèles vulnérables.  

Confirmation des besoins – Année 1 

En vue de guider les travaux de coconstruction, l’année 2024-2025 se concentre sur l’expérimentation de la trousse pédagogique développée à la phase 1. Cela permet de documenter l’intérêt et les besoins des professionnels et des membres du personnel enseignant au regard de leur intervention en littératie alimentaire avec les jeunes.  

Cette expérimentation de la trousse a confirmé : 

• La pertinence de la trousse avec les réalités des jeunes et le contexte d’animation en CÉA et en CJE. Dans l’ensemble, les activités proposées sont attrayantes et sont suffisamment flexibles pour s’adapter à différentes réalités et clientèles ; 
• Le rôle de facilitant que certains facteurs ont joué dans l’organisation et la tenue d’activités : appui de la direction, présence de collègues qui partagent leur intérêt pour l’alimentation, partenariats avec des banques alimentaires locales, cuisines disponibles, etc.  

Aussi, certaines pratiques porteuses ont été identifiées : 

• Une évaluation (formelle ou informelle) des besoins des jeunes dans les groupes et de leur niveau de littératie alimentaire ; 
• Un soutien actif entre collègues pour trouver des solutions aux enjeux soulevés dans l’organisation d’activités ; 
• Un arrimage des activités en alimentation aux initiatives de l’établissement d’enseignement ou aux programmes.  

Coconstruction de l’outil – Année 2 

La confirmation des besoins est le premier pas qui mène le comité de travail à commencer la coconstruction de la solution envisagée. Pour la développer, des personnes chercheuses spécialisées en éducation, en marketing alimentaire et en saines habitudes de vie contribuent à assurer la bonne marche des travaux, et surtout, à ce que les outils développés s’insèrent dans des pratiques porteuses reconnues par la recherche, avec la collaboration de la chercheuse principale du projet, Otilia Holgado de l’Université de Sherbrooke. De plus, la cocréation des outils envisagés est enrichie des connaissances des personnes expertes en contenus mobilisées pour ce projet. Ces connaissances portent notamment sur le gaspillage alimentaire, l’écoanxiété, la communication positive liée au poids, et plus encore.  

Expérimentation – Année 3  

La dernière année du projet est consacrée à la mise à l’essai de la solution envisagée sur le terrain ainsi qu’aux ajustements requis pour s’adapter aux attentes, aux intérêts et aux besoins des milieux scolaires et communautaires en matière de littératie alimentaire. Cette dernière étape est essentielle à ce que la solution d’innovation développée corresponde aux caractéristiques du contexte organisationnel et opérationnel dans lequel elle sera déployée. La fin du projet est prévue pour avril 2027. 

Références 

[1] Institut de la statistique du Québec. (2018). Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire en 2016-2017. 

[2] Street, M. C., et al. (2018). Habitudes alimentaires. Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017. Résultats de la deuxième édition. La santé physique et les habitudes de vie des jeunes, Institut de la statistique du Québec, Tome 3, 85-114. 

[3] Modèle traduit et adapté à partir de : Vidgen, H. A. et D. Gallegos. (2014). Defining food literacy and its components, Appetite, (76), 50-59. 

[4] Lorsque l’étude a été effectuée, la version utilisée du Guide alimentaire canadien était celle de 2007, puisque le nouveau guide n’a été publié qu’en 2019. Voir : Santé Canada. (2007). Bien manger avec le guide alimentaire canadien.