Enseignement intégré de l’orthographe lexicale au primaire

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Enseignement intégré de l’orthographe lexicale 

Les pratiques en enseignement de l’orthographe peuvent être décontextualisées, c’est-à-dire uniquement centrées sur la grammaire. Au contraire, les pratiques intégrées sont contextualisées. Elles s’inscrivent au sein d’activités globales de communication et sont associées à des situations de lecture et d’écriture qui permettent l’enseignement de l’orthographe lexicale. Selon différents auteurs (Brissaud, 2011 ; Simard et al., 2019), l’approche intégrée favoriserait davantage les apprentissages des élèves en grammaire et le transfert des connaissances dans les situations d’écriture.  

Fondements mis de l’avant dans le dispositif 

Le dispositif de formation et d’accompagnement développé repose sur différents fondements issus de recherches empiriques (notamment Graham et Santangelo, 2014). 

1. Privilégier l’articulation de l’orthographe lexicale et de l’écriture : en favorisant cette articulation, le transfert des apprentissages en orthographe lexicale lors des situations d’écriture est soutenu. 
2. Favoriser la mise en action des élèves : les élèves doivent être engagés dans leurs apprentissages en se questionnant sur le fonctionnement de la langue ainsi qu’en manipulant, en analysant, en lisant et en écrivant des mots ou des phrases.  
3. Soutenir les interactions à l’aide du métalangage : la personne enseignante doit offrir plusieurs occasions où les élèves pourront discuter de la graphie des mots où elle aura le rôle de médiatrice. Elle soutient les élèves en les questionnant et en utilisant le métalangage. 
4. Développer un rapport à l’erreur positif : diverses activités doivent amener les élèves à douter de l’orthographe des mots et à considérer les erreurs comme des pistes d’apprentissage. 
5. S’intéresser aux représentations des élèves : en s’intéressant aux représentations et aux conceptions des élèves, il est possible de proposer des pratiques adaptées aux élèves qui leur permettent de progresser. 

Dispositifs mis en œuvre  

Différents dispositifs ont été mis en œuvre dans la recherche en s’appuyant sur ces fondements, dont l’approche inductive et les entretiens métacognitifs. Dans l’approche inductive, les enseignantes ont d’abord fourni aux élèves des mots sur des petits papiers. Les élèves ont été invités à manipuler les mots afin de repérer une ou plusieurs constantes orthographiques. Ensuite, l’enseignante réalisait un retour avec les élèves pour s’assurer qu’ils ont bien compris la constance orthographique. Enfin, elle leur proposait une banque d’images représentant des mots avec cette constante comme « fusée » et « oiseau ». Les élèves étaient invités à produire des phrases à partir des illustrations proposées. Dans cette activité, les élèves étaient actifs en construisant leurs connaissances, interagissaient entre eux et utilisaient les connaissances acquises dans un contexte d’écriture réel. 

En ce qui concerne l’entretien métacognitif, les enseignantes intervenaient auprès des élèves individuellement. Après avoir lu le texte que l’élève écrivait, elle le questionnait pour déterminer ses connaissances sur la langue. Elle proposait ensuite un court enseignement sur un défi rencontré par l’enfant. Par exemple, une enseignante a fait un retour avec un élève sur les lettres morphologiques, comme la lettre « t » dans le mot « chocolat ». Dans cette activité, l’enseignante s’intéresse aux représentations des élèves tout en enseignant l’orthographe lexicale dans un contexte réel d’écriture. 

 

Références 

Brissaud, C. (2011). Didactique de l’orthographe : avancées ou piétinements ? Pratiques, 149/150, 207–226. 

Graham, S. et Santangelo, T. (2014). Does spelling instruction make students better spellers, readers, and writers? A meta-analytic review. Reading and Writing: An Interdisciplinary Journal, 27(9), 1703–1743. 

Simard, C., Dufrays, J.-L., Dolz, J. et Garcia-Debanc, C. (2019). Didactique du français langue première. De Boeck.