Moi ! Moi, m’sieur ! : quelques pistes pour gérer la participation des élèves

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Mis à jour le 25 Mar 2025

Dans un texte précédent, nous avons évoqué la nécessité d’objectiver la compréhension des élèves. Dans celui-ci, nous nous intéressons à une facette de la gestion de classe, à savoir la gestion de la participation. Chaque jour, dans son dialogue pédagogique, l’enseignant ou enseignante interroge les élèves et il y a de nombreuses façons de le faire. Nous en évoquerons quelques-unes importantes en pointant leurs forces et leurs faiblesses.  

Source de l’image : Yan Krukau 

À qui poser les questions en classe ? 

Lorsque les enseignants et enseignantes posent une question, dans de nombreuses classes, des élèves lèvent la main : « Moi, m’sieur ! Moi, madame! ». À l’instar d’Hermione dans Harry Potter, il s’agit souvent des (mêmes) élèves qui connaissent la réponse. Comme personne enseignante, est-ce ce que nous voulons entendre? Parfois, oui. Mais bien souvent, il est aussi préférable de connaître la réponse d’un ou d’une élève en particulier… voire de tous les élèves. Pour cela, l’enseignant ou l’enseignante peut choisir lui-même non pas un ou une élève volontaire, mais plutôt un ou une élève non volontaire. Cela peut être nécessaire pour plusieurs raisons : répartir la parole entre les élèves de la classe, connaître la compréhension d’un ou d’une élève en particulier… Il est également possible de voir les choses autrement. 

Des stratégies pour distribuer la parole en classe 

Le hasard 

Au lieu de désigner un ou une élève, volontaire ou non, il est aussi possible… de tirer son nom au hasard au moyen d’un système tel qu’un jeu de cartes sur lesquelles sont inscrits les prénoms des élèves. Dans ce cas, il convient d’expliquer aux élèves la démarche et son intérêt :  

  • Répartir équitablement la parole entre les élèves, car chaque élève a toujours la même chance d’être tiré;  
  • Engager tous les élèves, car chaque élève peut être amené à répondre 
  • Changer les attentes de l’enseignant ou enseignante. L’enseignant ou enseignante ne désire pas nécessairement entendre la bonne réponse, mais bien permettre à chaque élève de s’exprimer et de partager son état de compréhension pour être aidé au besoin. Il s’agit là d’une manière équitable de répartir la voix des élèves. 

Répondre en chœur 

Pour maximiser le nombre d’élèves qui auront à répondre, et avoir ainsi en un coup d’œil un diagnostic de la compréhension / des connaissances / des compétences de l’ensemble du groupe classe, l’enseignant ou l’enseignante peut demander à tous les élèves de répondre, soit par des réponses en chœur, soit à l’aide d’ardoises, soit pour les plus technophiles sur des applications telles que Plickers®. En procédant de la sorte, la personne enseignante intensifie le travail en classe et amène un grand nombre d’élèves (voire tous) à s’engager dans la tâche.  

Anticiper et planifier la prise de parole en classe 

Ce texte montre que les enseignants et enseignantes peuvent « désigner » les élèves de différentes manières. Celles-ci n’ont pas du tout les mêmes implications sur le statut de la parole des élèves en classe, n’impliquent pas les mêmes attentes de la part de la personne enseignante et n’engagent pas les élèves de la même manière dans la tâche. Dès lors, les façons de distribuer la parole en classe ne sont pas anodines et doivent être anticipées, planifiées. Ces différents gestes professionnels (et bien d’autres encore) sont abordés en détail dans l’ouvrage ci-dessous. 

Référence :  

Bocquillon, M., Baco, C., Derobertmasure, A., Demeuse, M. (2024). Enseignement explicite : pratiques et stratégies (1re édition). De Boeck Supérieur.  

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