Pistes et outils pour enseigner la compréhension orale au primaire
La compréhension orale est très présente dans les salles de classe. Les enseignant.es et les élèves entre eux utilisent la compréhension orale lorsqu’ils se partagent des informations. C’est environ 80 % des apprentissages scolaires qui sont réalisés en écoutant. Comment peut-on alors accompagner les élèves dans le développement de leur compréhension orale ?
Texte rédigé à partir du contenu de la conférence de Nancy Allen, didacticienne du français et chargée d’enseignement lors d’une journée OFF Pédago Fest ayant pour thème La communication orale et la littérature jeunesse : un duo gagnant !
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Définition de la compréhension orale
La compréhension orale se définit sous trois éléments : la réception, le traitement et les outils.
- La réception est une analyse simultanée d’éléments verbaux, non verbaux et prosodiques en vue de formuler une réponse.
- Le traitement est quant à lui une suite d’opérations mentales par lesquelles un interlocuteur associe un sens aux énoncés entendus.
- Les outils sont une mise en relation de stratégies et de connaissances pragmatiques et logiques.
La compréhension orale comprend alors plusieurs étapes très rapides, voire simultanées.
Accompagner les élèves dans le développement de la compréhension orale
Comme les élèves sont très souvent en situation de compréhension de l’oral en classe tout comme au quotidien et qu’il est souhaitable que ces derniers comprennent réellement les messages tels que les enseignements, il importe de les accompagner dans le développement de la compréhension orale. Nancy Allen propose alors différentes façons de travailler la compréhension orale en classe :
Structure
Pour les élèves qui sont capables d’écouter une histoire et de participer à une lecture, le fait de discuter de la structure du texte et des différentes étapes est bénéfique. Il est également pertinent d’inviter les élèves à commenter les histoires, à réaliser des prédictions et à les laisser s’exprimer sur les émotions qu’ils ressentent. En faisant des pauses lors de lectures, cela peut également laisser le temps aux élèves de réfléchir aux moments lors desquels ils ont eu un bris de compréhension et ainsi avoir l’occasion de poser des questions.
Vocabulaire
Pour l’élève qui est capable d’écouter ou de regarder une histoire, le fait de nommer et de commenter ce qu’il regarde permet de travailler le vocabulaire réceptif et donc la compréhension orale en même temps. Le but n’est pas de tester la connaissance du vocabulaire (par exemple, la définition d’un mot), mais bien de développer de nouvelles connaissances et de faire des liens avec des mots qu’il connaît déjà.
Inférences
Le fait de travailler les inférences peut aussi accompagner le développement de la compréhension orale. Il est pertinent d’inviter les élèves à déduire les causes d’un événement ou d’une émotion, de prédire des éléments futurs, de comprendre des liens et d’identifier les indices d’une inférence. Une méthode simple et rapide de travailler les inférences est d’utiliser de petits moments de transition pour réciter des blagues. La réflexion nécessaire à la compréhension des blagues travaille la capacité à comprendre des inférences.
Prise de notes
La prise de notes est une tâche complexe qui consiste à effectuer plusieurs activités simultanées. En travaillant la prise de notes, les élèves peuvent réinvestir leur capacité à repérer ou à synthétiser les informations clés dans différentes matières. Ils deviennent alors de meilleurs compreneurs et sont en mesure de sélectionner les informations importantes parmi d’autres.
Le projet d’écoute est une bonne façon de travailler différents éléments de la compréhension orale tout en ouvrant la porte à l’interdisciplinarité.
Qu’avons-nous besoin pour enseigner la compréhension orale ?
Pour enseigner la compréhension orale, il faut avant tout une intention d’écoute. Le fait de cibler une intention pour les élèves peut guider la sélection d’une œuvre ou d’une activité à leur proposer. Les intentions d’écoute sont très diversifiées et peuvent être associées à quatre catégories :
- Écoute discriminatoire : Reconnaître les éléments que j’entends. Exemples : Conscience phonologique, segmentation des sons dans les mots oraux, répétitions, rimes, épellation, reconnaître des sons, jeux de mots, marionnettes, chansons à répondre.
- Écoute esthétique : Écouter pour ressentir du plaisir. Exemples : Découvrir nos intérêts, cibler ce qui est important pour nous dans un message.
- Écoute efférente : Écouter pour retenir des informations, comprendre et se questionner. Exemples : Écouter en vue d’accomplir une tâche, réaliser une entrevue, établir des différences ou des ressemblances dans les traditions orales et écrites, retenir des faits, résumer ou dire des idées principales ou secondaires.
- Écoute critique : Écouter pour évaluer un contenu ou une prestation. Exemples : Débats, discours, message publicitaire, comparer sa compréhension d’un message, évaluation par les pairs, traduire sa compréhension de différentes manières.
En bref
La compréhension orale est une assise à de nombreux apprentissages. Il ne faut pas hésiter à la travailler en interdisciplinarité en débutant par l’identification d’une intention d’écoute pour les élèves, mais également dans la planification de l’activité d’apprentissage.
Références
Allen, N. Pistes et outils pour enseigner la compréhension orale au primaire. Conférence. La communication orale et la littérature jeunesse : un duo gagnant ! Pédago Fest. 27 janvier 2023.
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