Les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage tirent profit d’une approche intuitive des mathématiques
Texte traduit et adapté de Children find their own way to solve arithmetic problems, publié sur le site de l’Université de Strathclyde le 8 novembre 2010
Encourager les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage à trouver leur propre façon de résoudre des problèmes d’arithmétique peut être profitable, selon une nouvelle recherche publiée dans le British Journal of Special Education.
Le chercheur Lio Moscardini de l’Université de Strathclyde (Royaume-Uni) a trouvé que les enfants sont plus habiles à résoudre des problèmes d’arithmétique quand on leur permet d’utiliser leurs propres stratégies intuitives (en utilisant par exemple des blocs, des dessins ou en simplifiant des équations) que lorsqu’on leur enseigne explicitement des concepts et des stratégies.
Tous les enseignants qui ont participé à l’étude ont suivi une formation sur la pensée mathématique des enfants avant de mettre en œuvre cette nouvelle approche dans leur classe. Presque tous estiment que leurs élèves ont tiré profit de cette approche. De plus, après l’étude, plusieurs enseignants confient avoir sous-estimé les habiletés et le potentiel des élèves.
Moscardini soutient : « Nous avons constaté que les élèves ayant des difficultés d’apprentissage ont été en mesure de développer une compréhension de l’arithmétique en s’engageant dans ces activités, sans qu’on leur enseigne des stratégies explicites au préalable ».
« Lorsque les enseignants ont un aperçu de la pensée mathématique des enfants, ils peuvent utiliser ces connaissances pour adapter leur enseignement. L’étude soutient également l’idée que les mathématiques ne consistent pas seulement en l’acquisition de compétences, mais qu’elles consistent surtout à tirer du sens et à forger sa compréhension des problèmes. »
- Voici quelques stratégies intuitives utilisées par les élèves de l’étude :
Utiliser des cubes, des dessins ou des doigts pour trouver combien d’enfants, répartis en deux groupes, sont entrés dans un bus ; - Décomposer l’addition 48+25 en (40+20)+8+5 pour arriver à 73 ;
- Reformuler l’énoncé du problème en modifiant des mots ou le contexte. Dans une question, par exemple, le libellé « un garçon a 14 autocollants et en a donné six » a été modifié par un élève pour lui donner plus de sens : « on a enlevé à un garçon 6 de ses autocollants ».
Certains enfants ont été en mesure d’aider leurs camarades de classe et ont même eu de plus en plus de facilité à reconnaître les similitudes entre certains types de problèmes, leur permettant ainsi d’appliquer les mêmes solutions.
Enfin, cette étude montre que les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage suivent le même raisonnement mathématique pour l’addition, la soustraction, la multiplication et la division que ceux qui n’ont pas les mêmes difficultés.
Lio Moscardini (2010). ‘I like it instead of maths’: how pupils with moderate learning difficulties in Scottish primary special schools intuitively solved mathematical word problems. British Journal of Special Education, vol. 37, no 3, pages 130–138 DOI: 10.1111/j.1467-8578.2010.00461.x (résumé en ligne)
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