L’appel de la nature favorise l’apprentissage
Texte traduit et adapté de The call of wild helps children learn, publié sur le site de The Globe and Mail le 12 novembre 2010
Des études montrent que l’interaction avec la nature aide les enfants à être plus attentifs, augmente leur motivation et améliore leur comportement et leurs résultats scolaires. L’hypothèse la plus souvent évoquée pour expliquer les effets bénéfiques du contact avec la nature sur l’apprentissage est la théorie de la restauration de l’attention (en anglais attention restoration theory) et se base sur l’existence de deux formes d’attention.
La première, l’attention involontaire, est sollicitée sans qu’on en ait conscience, par exemple, quand une voiture ou un oiseau attire notre attention. La seconde est l’attention dirigée qui est utilisée de façon consciente, comme lorsqu’on résout un problème mathématique ou on écrit un texte. Le cerveau humain ne dispose que d’une capacité d’attention dirigée limitée. C’est ici qu’entre en jeu la théorie de la restauration de l’attention.
Marc Berman de l’Université du Michigan explique que la sollicitation de l’attention involontaire permet le repos et la régénération de l’attention dirigée. Le fait d’être dehors permet de passer d’un système d’attention à l’autre puisqu’il y a sans cesse des sources de distraction. Berman parle d’une fascination contemplative de l’environnement qui sollicite l’attention involontaire sans l’accaparer, permettant ainsi le repos nécessaire à l’efficacité de l’attention dirigée.
L’environnement urbain serait moins propice à cette forme de contemplation puisqu’il est associé à plus de dangers et d’imprévus, nous obligeant à une vigilance accrue. De même, la télévision et les jeux vidéo sont trop captivants pour que le passage d’une forme d’attention à l’autre s’opère.
Nancy Wells, chercheuse à l’Université Cornell, a démontré que le simple fait de regarder les arbres par la fenêtre d’une salle de cours procure un repos cognitif bénéfique. Wells et ses collaborateurs s’interrogent maintenant sur la dose de nature nécessaire à l’amélioration de la performance scolaire.
France Kuo de l’Université de l’Illinois espère répondre à cette question grâce à une étude d’une envergure impressionnante. Menée dans 470 écoles auprès d’un demi-million d’élèves, cette étude tente de mesurer la performance scolaire des élèves en rapport avec la quantité et la qualité de verdure qui se trouve dans leur cour d’école. Les chercheurs ont démontré que les élèves qui profitent d’une nature foisonnante obtiennent de meilleurs résultats lors de tests standardisés. Toutefois, ce genre d’étude a le défaut de ne pas contrôler un nombre important de variables (milieu social, réalité familiale, etc.) ayant une influence sur la performance scolaire. Kuo et son équipe considèrent tout de même que les résultats obtenus sont intéressants et prometteurs.
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