Les textos en classe affecteraient l’apprentissage
Texte traduit et adapté de Text Messaging in Class May Affect College Students’ Learning, publié sur le site de la National Communication Association le 4 avril 2012.
Les résultats d’études ont déjà démontré que la capacité d’être attentif en classe était nécessaire à un apprentissage cognitif efficace. Lorsque le niveau d’attention des étudiants est perturbé, cela peut entraîner de sérieux problèmes dans leur cheminement scolaire. Identifier les facteurs pouvant troubler l’attention des apprenants est donc primordial afin de prévenir les troubles d’apprentissage. Une nouvelle étude a permis de constater que les textos semblent distraire les jeunes de leur activité d’apprentissage.
En effet, il semblerait que les étudiants de niveau collégial qui envoient régulièrement des textos en classe ont de la difficulté à rester attentifs au déroulement du cours. Conséquemment, ils sont à risque de se retrouver aux prises avec des problèmes d’apprentissage. Un groupe de chercheurs de l’Université de Pittsburgh à Bradford ont donc établi un lien entre les textos en classe et l’apprentissage cognitif efficace chez les jeunes en analysant les données recueillies par un questionnaire.
Les questionnaires ont été remplis par 190 étudiants qui suivaient des cours durant entre 50 et 75 minutes. Les questions évaluaient la capacité de contrôle sur son processus d’apprentissage, l’attention soutenue et les résultats de l’apprentissage cognitif. Selon les réponses obtenues, il a été établi que les étudiants lisent en moyenne 2,6 textos en classe. Ils en envoient environ 2,4 pendant les cours. Les données ont permis d’établir une relation directe entre la capacité de contrôle des étudiants et le niveau d’attention. Les étudiants faisant preuve d’un grand contrôle ont plus de chances de rester concentrés sur la classe. De plus, ces jeunes avaient moins tendance à envoyer des textos en classe que les étudiants ayant un niveau plus bas de contrôle personnel.
Même si les étudiants peuvent se dire qu’ils arrivent à apprendre tout en lisant des messages, la véritable question que veulent soulever les chercheurs est de savoir à quel point les jeunes sont capables de réussir dans leurs cours lorsque leur attention est diffuse.
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J’abonde dans le sens du commentaire de Jacques. On oublie souvent que c’est le contexte qui porte l’apprentissage. Sans contexte signifiant et authentique, il n’y a pas d’apprentissage durable et pertinent. Sans cible d’apprentissages spécifiques, il n’y a pas de développement de compétences. Dans cet article, on cible le mauvais coupable. Il y aura toujours des élèves distraits, textos ou pas. Dans le temps, (l’ancien, le vieux temps, celui de l’avant téléphone intelligent), les élèves s’envoyaient des messages sur des petits bouts de papier. En faisait-on un drame? Non! Il faudrait parler des vraies affaires et arrêter la démagogie. Pour ma part, je considère qu’un enseignant devrait saisir l’opportunité en classe d’utiliser des textos à des fins d’apprentissages et que cela viendrait enrichir les situations d’apprentissage dans lesquelles ses élèves bénéficieraient d’une véritable éducation aux TIC. Ces contextes innovants permettraient ainsi de réfléchir à comment accéder à de nouveaux chemins vers la connaissance (notamment «comment tirer profit des ressources externes à l’aide d’outils diversifiés» chapitre 5, p.51), comment les confronter rapidement en sollicitant l’avis d’autres lecteurs ou de personnes-ressources. Je pense que c’est le rôle de l’école de faire partie du monde et si, comme dans les visées du programme de formation de l’école québécoise, on lui attribue la tâche d’aider l’élève à se construire une vision du monde… il faudrait peut-être que ce ne soit pas qu’un voeu pieux et que ces outils soient autorisés dans les salles de classe. L’interdiction est plus souvent qu’autrement la preuve d’une peur, celle de perdre le contrôle. Mais à lire les réfractaires à l’Innovation, on est encore loin d’une véritable discussion sur les vrais enjeux. Il nous faudrait en éducation un 22 avril, je crois!
Je vais aller un peu dans le même sens que Jacques en disant qu’il s’agit d’un exemple de mauvaise recherche sur les TIC du point de vue de l’éducation.
Cette étude n’a rien démontré de neuf parce qu’elle posait la mauvaise question. En gros, on nous apprend que quand on est pas attentif, on apprend moins! Grosse nouvelle! Ça fait plus de 30 ans qu’on sait que les technologies peuvent nuirent ou contribuer à l’apprentissage. Tout est dans le comment. Cette recherche était inutile à mes yeux! Elle aurait été plus utile si elle avait étudier différentes façons d’intégrer cette technologie en classe afin de permettre aux enseignants de faire des choix éclairer. À moins que les chercheurs voulaient trouver des arguments pour sortir les cellulaires de l’École…
Ce que cette étude semble oublier, c’est la nature de la tâche soumise aux élèves/étudiants. Ces jeunes hyperconnectés, qu’on le veuille ou non, VIVENT dans un monde où le virtuel EST leur réalité. Les activités pédagogiques proposées, plus souvent qu’autrement, font fi de cette réalité. À mon avis, il devient impératif de revoir de quelles façons les textos (dans ce cas-ci) peuvent être exploités à des fins d’apprentissage : vérification de connaissances antérieures ou opinions via un sondage à la polleverywhere, construction collaborative d’un texte, et j’en passe… Tant et aussi longtemps que le virage [non, la transformation] pédagogique ne se fera pas, avec en toile de fond l’effet de levier impressionnant que sont les TIC et les médias sociaux notamment, on va continuer de considérer ceux-ci comme marginaux et distrayants.
L’enjeu est tellement plus grand que le simple usage de textos en classe. Une école à refaire et à remettre à qui de droit.
« Wake up and smell the coffee! », dit-on en anglais.