TDAH et Ritalin : un cocktail risqué pour la dépendance aux stupéfiants?
En 2011, une étude de l’UCLA (Université de Californie à Los Angeles) révélait que les enfants souffrant du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) étaient deux à trois fois plus susceptibles que les autres enfants de développer de graves problèmes de toxicomanie à l’adolescence et à l’âge adulte.
Dans l’édition du 29 mai de la revue JAMA Psychiatry, l’un des principaux journaux de recherche en psychiatrie publié par l’Association médicale américaine (AMA), deux psychologues ont approfondi la question et présentent la plus importante étude dans le domaine.
Les propos des chercheurs Kathryn Humphreys et Steve S. Lee, rapportés dans cet article, indiquent qu’ils cherchaient à savoir si les médicaments stimulants utilisés pour traiter le TDAH contribuaient à ce risque élevé de dépendance.
Quelques résultats
Les résultats démontrent que, parmi les enfants atteints de TDAH, ceux qui sont sous médication ne sont pas plus à risque d’abuser de stupéfiants que leurs compères non-médicamentés :
« Nous n’avons trouvé aucune association entre la prise de médicaments tels que le Ritalin et la dépendance ultérieure à l’alcool, la nicotine, la marijuana ou la cocaïne. »
Bien que la prise de médicaments ne représente pas un facteur de risque supplémentaire, Lee soutient que d’autres enjeux propres à la réalité de ces jeunes sont à considérer :
«La majorité des enfants atteints de TDAH – au moins les deux tiers – montrent d’importants problèmes sur les plans académiques et sociaux, ainsi que de l’anxiété et même la dépression à l’âge de l’adolescence. »
Des répercussions permanentes?
Selon Lee, ces conséquences sont souvent observables tout au long de la vie. Les individus atteints de TDAH se répartissent généralement en trois groupes de taille égale :
-un tiers éprouvera d’importantes difficultés scolaires et sociales;
-un tiers restera aux prises avec des séquelles modérées;
-un tiers n’en retirera que de faibles retombées négatives.Humphreys avise qu’au fur et à mesure que les sujets de leur étude longitudinale vieilliront, elle et ses collègues seront en mesure de mieux comprendre le fonctionnement des personnes vivant avec un TDAH en étudiant notamment dans quelle proportion elles obtiennent un diplôme, se marient, fondent une famille ou se divorcent. Ces données permettront éventuellement de dépister et de traiter le trouble le plus adéquatement possible.
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Je suis parent d’enfant médicamenté! Donner de la médication à son enfant est un choix difficile avec lequel nous devons assumer les préjugés sociaux souvent créés par de telles recherches qui à mon avis, ne sont pas applicables à l’ensemble de nos TDAH. Lorsque nous lisons des articles supposant que nos enfants sont à risques de devenir toxicomane par notre faute, il va sans dire qu’un sentiment de culpabilité se remet à nous tourmenter! Il faut alors, une fois de plus, effacer ces idées préconçues et revoir la matière ainsi que les événements qui nous ont menés à prendre la décision de médicamenter nos enfants. Nous savons maintenant que le TDA/H est lié à une carence en dopamine et que celle-ci est, en somme, nécessaire à l’accomplissement de certaines tâches. Mon questionnement est le suivant: si nous ne pallions pas à cette carence dès les premiers apprentissages académiques des enfants en besoin, n’est-il pas plus juste de croire que ces jeunes sont plus à risques de s’auto médicamenter? Lorsqu’il y a un manque, l’action n’est-il pas de combler ce manque? Je suis d’accord avec le fait que les personnes souffrant du déficit de l’attention sont des êtres différents et qu’à partir de ce fait, ils pourraient effectivement être des sujets plus influençables quant à la prise de substances et même à la recherche de sensations fortes! Tout ceci s’expliquant par l’action de combler un manque! Affirmer que les enfants traiter médicalement sont plus à risque? Non je n’y crois pas. Au contraire, je crois que nous donnons à nos enfants une chance de survire dans un monde ou la performance domine et ou les standards sociaux sont élevés. Il suffit de visionner des reportages comme celui crée par Découverte pour réaliser à quel point la médication chez l’enfant TDAH à un effet positif pour lui, mais aussi pour son enseignante! Les enseignants visent la réussite de leurs élèves et sont parfois contraints par l’incapacité de l’enfant à se concentrer et à accomplir les tâches demandées. De plus, les enseignants manquent souvent de ressources pour mener à bien leurs objectifs. Si nous, parents d’enfant médicamentés cessons de traiter nos enfants par peur de les plonger dans l’enfer de la toxicomanie, comment les enseignants parviendront-ils à continuer d’enseigner? C’est un fait, nous sommes dans un mouvement marqué par l’ampleur du phénomène causé par le TDAH. Je crois effectivement à ces courants de pensée qui déplore le surdiagnostic mettant en cause le manque de période permettant aux enfants de bouger. Je suis d’accord qu’il est beaucoup trop facile de donner de la médication aux enfants turbulents, mais je trouve désolant les préjugés sociaux, car le TDAH est une réalité pourvue d’obstacles quotidiens pour les gens touchés par cette problématique.
En tant que maman d’un enfant TDAH et une intervenante en milieu scolaire au secondaire, je peux vous confirmer que nos cas les plus souvent problématiques (comportementals et consommation de drogues) sont souvent des jeunes diagnostiqués TDAH et non-médicamentés. Est-ce que la question à se poser ou étude à faire ne serait pas d’évaluer les TDAH non-médicamentés, avant qu’ils ne s’auto-médicamentent eux-mêmes?
Bien à vous,
Véronique Lavoie