Le travail collectif enseignant

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Mis à jour le 10 Juil 2018

Au primaire de même qu’au secondaire, le travail individuel prédomine encore dans la pratique enseignante. Pourtant, de plus en plus de recherches montrent que les équipes-écoles qui favorisent la collégialité et la collaboration entre enseignants en tirent de nombreux bénéfices, notamment en ce qui concerne le sentiment d’implication, d’efficacité et de satisfaction sur le plan professionnel.

Source de l’image : Shutterstock Studio_G

Anne-Françoise Gibert, chargée d’études et de recherche à l’Institut français de l’éducation (IFÉ), a rédigé un article, Le travail collectif enseignant, entre informel et institué, dans lequel elle précise les formes que peut prendre le travail collectif enseignant, les contextes qui favorisent son apparition et les facteurs pour mieux travailler ensemble.

Malgré de nombreuses recherches sur ce sujet et l’intérêt qu’il suscite, la définition du « travail collectif » reste floue. Certains chercheurs s’entendent pour lui attribuer la même définition que celle liée au concept de collaboration : une résolution de tâche mutuelle et coordonnée visant l’efficacité professionnelle. Pour d’autres, la collaboration et le travail collectif s’inscrivent nécessairement dans un continuum : aucune collaboration, des discussions informelles, une cohabitation, une coordination, une collaboration, une coopération et une co-élaboration. Les formes les plus connues de collaboration en enseignement sont les communautés d’apprentissage professionnel (CAP) et les communautés de pratique (CDP). De son côté, Gibert souligne aussi l’importance de la collaboration informelle pour favoriser l’appartenance collective, la coopération professionnelle et la confiance mutuelle.

[La direction d’établissement : un atout pour le développement des CAP]

Intensification du métier

Gibert montre que le travail collectif enseignant devient essentiel, particulièrement en raison de l’intensification du métier qui cause souffrances et malaises aux enseignants. En effet, l’analyse des résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) montre que les pays qui privilégient les pratiques collectives et collaboratives enregistrent des taux de décrochage enseignant significativement moins élevés et une meilleure satisfaction professionnelle.

De plus, la littérature recensée par Gibert lui a permis de dégager les effets positifs du travail collectif enseignant, dont les élèves bénéficient de différentes manières, notamment dans leurs résultats scolaires, dans leur sentiment de confiance et dans l’acquisition de stratégies d’apprentissage.

[Les] effets de la qualité de vie au travail et de la qualité de travail ont des effets sur la qualité et la richesse de l’activité et de la vie des apprenants.

Le travail collectif enseignant améliore aussi significativement les pratiques de développement professionnel continu, ce qui favorise l’adoption d’attitudes et de stratégies d’enseignement efficaces et adaptées aux élèves. Cette collaboration enseignante engendre aussi « un climat innovant, une meilleure adaptation professionnelle, un changement culturel vers l’équité, une attention aux besoins des élèves, une structure moins hiérarchique et la promotion d’une culture professionnelle de recherche » qui change le visage de l’organisation scolaire.

[Influencer positivement l’engagement professionnel des enseignants]

Les contextes qui favorisent le travail collectif enseignant

Gibert recense trois contextes dans lesquels le travail collectif et collaboratif peut « s’épanouir ». Le premier contexte correspond à celui où le milieu de travail est associé au milieu de la recherche pour former « une communauté scientifique élargie » qui favorise l’analyse de l’activité collective. Le deuxième contexte est celui où le militantisme enseignant prédomine, c’est-à-dire où les enseignants participent à la création de contenus et de mouvements pédagogiques. Le troisième et dernier contexte qui favorise le travail collectif enseignant est celui dans lequel les enseignants échangent des informations et des ressources professionnelles sur les réseaux sociaux.

[Dossier thématique : Développement professionnel, collaboration et accompagnement]

Des leviers pour le travail collectif

Gibert présente quatre leviers qui facilitent le travail collectif enseignant, et les détaille et les exemplifie pour permettre aux intéressés d’intégrer ces pistes de solution à leurs pratiques :

  1. Le partage d’objectif commun;
  2. La co-construction de ressources à partir des données issues du travail des élèves;
  3. La production de savoirs professionnels dans le cadre d’un apprentissage collectif;
  4. Le fonctionnement démocratique avec un leadership partagé.

[Consulter l’article]

Référence

Gibert, A-F. (2018). Le travail collectif enseignant, entre informel et institué (Dossier de veille de l’IFÉ). Repéré à http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/124-avril-2018.pdf

 

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