Éducation : Créer sa propre Finlande

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Mis à jour le 14 Fév 2017

Depuis plusieurs décennies, la Finlande fait des envieux en matière d’éducation. Peut-on s’inspirer de la réforme mise en place dans ce pays pour bonifier notre système d’éducation? Dans l’article « Créer sa propre Finlande », Michael Fullan, consultant et professeur émérite de l’Université de Toronto, analyse les principaux résultats d’une recherche sur la profession enseignante en Finlande.

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Flickr / Iago Laz

Les résultats de cette recherche mettent en lumière plusieurs caractéristiques du système de ce pays d’environ 5 000 000 habitants, notamment le fait que le statut d’enseignant y est très valorisé.

La sélection des enseignants finlandais se fait selon un processus très rigoureux afin de ne retenir que « les meilleurs candidats » pour exercer la profession. En effet, plus de 8 000 candidats tentent de devenir enseignants chaque année, et seulement 10% sont retenus.

En outre, depuis 1979, la société exige que les enseignants aient obtenu un diplôme de maitrise pour pouvoir enseigner. Lors de leurs études, les futurs enseignants doivent également se spécialiser dans un ou plusieurs sujets.

 On ne s’attend pas à ce que les enseignants deviennent des chercheurs au sens propre, mais plutôt à ce qu’ils développent un esprit critique qui guide leur pratique; qu’ils soient capables de consulter la littérature et de connaitre différentes perspectives, pour ensuite développer et évaluer leurs propres pratiques.

– Professeur de l’Université d’Helsinki (Traduction libre)

Une recette miracle?

Selon Michael Fullan, les décideurs font souvent fausse route en tentant d’implanter dans un système scolaire donné certaines approches qui caractérisent les systèmes d’éducation les plus performants.

  L’imposition de normes strictes, l’obligation de détenir un diplôme de maîtrise et la mise en œuvre de programmes de développement professionnel ne conduisent pas nécessairement à la réussite.

À son sens, l’un des constats dont il faut tenir compte est que le système d’éducation d’une société s’appuie sur la culture de cette société. Culturellement, la profession enseignante est très respectée dans la société finlandaise. Cette dernière a confiance en son système scolaire et elle accorde beaucoup d’autonomie aux enseignants. Or, la culture d’une société ne s’emprunte pas et elle ne s’impose pas non plus. Elle est créée par la collectivité.

En ce sens, Fullan présente les effets positifs du « professionnalisme collaboratif » pour agir sur une culture donnée. Le professionnalisme collaboratif consiste à susciter l’engagement de l’ensemble des acteurs du milieu de l’éducation pour que ceux-ci partagent leurs savoirs et leurs savoir-faire dans le but d’améliorer le système en place.

[L]es cultures fondées sur le professionnalisme collaboratif ont des traits communs, dont l’autonomie et le coapprentissage. Les éléments interagissent, se stimulent les uns les autres et s’autocorrigent.

Les cultures qui s’inscrivent dans ce type de professionnalisme collaboratif le font donc dans un esprit de partage et d’avancement collectif, comme c’est le cas en Finlande. Selon Fullan, c’est principalement de cet aspect dont une société devrait s’inspirer.

[Consultez la recherche]

[Consultez l’article de Fullan traduit en français]

 

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  • Pour amorcer une compréhension du phénomène scolaire finlandais, le regard porté doit être écosystémique.

    En d’autres termes, le système scolaire finlandais doit être lu comme sous-système d’une société dont l’organisation dans son ensemble, de la culture et des valeurs aux rôles et fonctions et à l’économie en passant par le droit, le politique et les institutions, concourt à l’excellence éducative.

    « Éducation : Créer sa propre Finlande », c,est donc créer la synergie de la société finlandaise.

    Patrick Daganaud